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Des contradictions occasionnelles DDP 119

Quand nous lisons la Bible telle qu’elle est aujourd’hui, nous trouvons certaines contradictions - réelles ou apparentes - qui ne nuisent pourtant en rien à la notion d’inspiration de la Bible et qui, dans la plupart des cas, peuvent être aisément expliquées. Prenons l’exemple des nombres dans les livres historiques de la Bible. D’après 1 Chroniques 19.18, David remporta une victoire sur les Araméens, tuant les équipages de 7 000 chars et 40 000 fantassins. Dans 2 Samuel 10.18, il est question des équipages de 700 chars et de 40 000 cavaliers. Dans 1 Rois 5.6, nous découvrons que Salomon avait 40 000 stalles pour les chevaux, alors que dans 2 Chroniques 9.25, nous lisons qu’il en possédait 4 000. Dans 2 Rois 24.8, Joïakîn avait dix-huit ans lorsqu’il devint roi, mais dans 2 Chroniques 36.9 l’âge mentionné est huit ans 302Pour une liste complète des contradictions apparentes dans 1 et 2 Chroniques, voir John Baron, «1, 2 Chronicles», Expositor’s Bible Commentary, ed. Frank E. Gaebelein (Grand Rapids : Zondervan, 1988), vol. 4, p. 561.. Il y a plusieurs façons d’aborder ces contradictions afin de les harmoniser. La façon la plus courante, proposée par les théologiens conservateurs, est de considérer qu’il s’agit d’erreurs de transcription faites par les scribes 303La meilleure analyse de ces ressources bibliques est proposée par J. Barton Payne, «The Validity of the Numbers in Chronicles», Bibliotheca Sacra 136 (1979), pp. 109-128, 206-220.. DDP 119.1

On peut aussi supposer que certains nombres proviennent tout simplement des sources utilisées par les auteurs bibliques. Nous savons que l’auteur des Chroniques utilisa plusieurs sources différentes, dont certaines sont mentionnées dans le texte. Il est question par exemple des «chiffres des chroniques du roi David» (1 Chroniques 27.24). Il s’agit probablement des archives de la cour auxquelles l’auteur biblique avait accès et qu’il utilisa pour rédiger son livre. Nous pouvons donc conclure que, s’agissant des nombres et des noms parfois différents attribués à une même personne, dans certains cas, l’auteur biblique se fia aux sources qu’il utilisait. D’une certaine façon, c’est un peu comme lorsque certains auteurs attribuent une citation à la mauvaise personne (Matthieu 27.9, la citation n’étant pas de Jérémie mais de Zacharie [11.12,13]) 304Certaines personnes supposent que Matthieu pensait à la fois à Jérémie et à Zacharie et qu’il mentionna des idées se trouvant dans les deux livres (voir Walter Kaiser Jr., Peter H. Davis, F. F. Bruce and Mandred T. Brauch, Hard Sayings of the Bible [Downers Grove, Ill. : InterVarsity, 1996], pp. 399, 400), mais il n’en demeure pas moins qu’il attribua cette déclaration à Jérémie.. Ces contradictions sans conséquence ne sont pas incompatibles avec l’approche biblique de la révélation et de l’inspiration, parce qu’elles n’ont pas d’impact sur la fiabilité et la véracité des Écritures. Nous pouvons peut-être considérer que, dans le processus de révélation et d’inspiration, «l’action du Saint-Esprit respecta le mode de pensée et de rédaction des êtres humains, [et que] nous ne devrions pas nous attendre à ce que l’Écriture soit parfaite, car seule la Trinité est parfaite. Au contraire, nous ne devrions pas être surpris d’y trouver des imperfections et des limitations, car cela caractérise nos connaissances et notre façon d’écrire 305Canale, p. 67.». DDP 119.2