Il est toujours humiliant d'être repris. Que nul n'ajoute encore à la répréhension l'amertume d'une censure inutile. Le blâme n'a jamais corrigé personne. Il a au contraire endurci bien des cœurs, en les empêchant de reconnaître la faute commise. Des dispositions affectueuses, une attitude aimable et bienveillante peuvent sauver le pécheur et couvrir une multitude de péchés. RS 218.2
L'apôtre Paul jugeait nécessaire de censurer le mal, mais que de soins ne prenait-il pas pour montrer qu'il aimait les pécheurs! Avec quelle sollicitude il donnait les raisons de ses réprimandes! Il faisait comprendre à quel point il souffrait d'être contraint d'attrister. Il montrait de la confiance et de la sympathie à ceux qui luttaient pour obtenir la victoire. RS 218.3
“C'est dans une grande affliction, le cœur angoissé, et avec beaucoup de larmes, dit-il aux chrétiens de Corinthe, que je vous ai écrit, non pas afin que vous fussiez attristés, mais afin que vous connussiez l'amour extrême que j'ai pour vous.”92 Corinthiens 2:4. “Quoique je vous aie attristés par ma lettre, je ne me repens pas. Et si je m'en suis repenti... je me réjouis à cette heure, non pas de ce que vous avez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance... Et voici, cette même tristesse selon Dieu, quel empressement n'a-t-elle pas produit en vous! Quelle justification, quelle indignation, quelle crainte, quel désir ardent, quel zèle, quelle punition! Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs dans cette affaire... C'est pourquoi nous avons été consolés”.102 Corinthiens 7:8-13. RS 218.4
“Je me réjouis de pouvoir en toutes choses me confier en vous.”112 Corinthiens 7:16. “Je rends grâces à mon Dieu de tout le souvenir que je garde de vous, ne cessant, dans toutes mes prières pour vous tous, de manifester ma joie au sujet de la part que vous prenez à l'Evangile, depuis le premier jour jusqu'à maintenant. Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ. Il est juste que je pense ainsi de vous tous, parce que je vous porte dans mon cœur.”12Philippiens 1:3-7. “C'est pourquoi, mes bien-aimés et très chers frères, vous qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés.”13Philippiens 4:1. “Car maintenant nous vivons, puisque vous demeurez fermes dans le Seigneur.”141 Thessaloniciens 3:8. RS 219.1
S'adressant à ses frères en la foi, saint Paul les appelait les “saints en Jésus-Christ”; mais ceux-ci n'étaient pas parfaits. Il s'agissait d'hommes et de femmes qui luttaient contre les tentations, et qui étaient exposés à tomber. L'apôtre les guidait vers “le Dieu de paix, qui a ramené d'entre les morts le grand pasteur des brebis”. Il voulait, “par le sang d'une alliance éternelle”, les rendre “capables de toute bonne œuvre pour l'accomplissement de sa volonté”.15Hébreux 13:20, 21. RS 219.2
Lorsqu'un pécheur est conscient de son erreur, prenez garde de ne pas détruire en lui le sentiment de sa dignité. Ne le découragez pas par votre indifférence ou votre méfiance. Ne dites pas: “Avant de lui faire confiance, je veux attendre de voir comment il se conduira.” Cette manière d'agir a été souvent une cause de chute pour ceux qui en ont été les victimes. RS 219.3
Cherchons à comprendre les faibles. Nous connaissons bien peu les épreuves de ceux qui ont été retenus dans les chaînes du péché et qui manquent de volonté et de force morale. Celui qui est rongé par les remords est particulièrement digne de pitié; il chancelle et son esprit est obscurci. Il ne sait quelle attitude prendre. Comme de pauvres brebis égarées, dont personne ne comprend la détresse, ces âmes ne peuvent trouver Dieu, et cependant elles désirent ardemment le pardon et la paix. RS 220.1
Ne prononcez jamais une parole qui avive la souffrance de celui qui est fatigué d'une vie de péché et ne sait où trouver le repos. Présentez-le plutôt au Sauveur compatissant. Puis aidez-le à se relever, parlez-lui de courage et d'espérance. RS 220.2