Le Christ n'était pas limité dans son service. Il ne comptait pas ses heures de travail. Son temps, son cœur, son âme, ses forces étaient consacrés au bien de l'humanité. Le jour était destiné au dur labeur; la nuit se passait en prière pour obtenir la grâce qui lui permettrait de faire une œuvre plus grande encore. Il suppliait son Père avec larmes de soutenir sa nature humaine, afin de pouvoir triompher de l'ennemi et bien remplir sa mission. Il disait à ses disciples: “Je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait.”1Jean 13:15. RS 374.4
“L'amour du Christ nous presse”,22 Corinthiens 5:14. dit saint Paul. Tel était le principe directeur, l'élément énergétique de sa conduite. Si son ardeur risquait de fléchir en face du devoir, un regard sur la croix lui faisait “ceindre” à nouveau “les reins de son entendement”, et le poussait à l'abnégation. Pour convaincre les cœurs, il ne comptait que sur la manifestation de l'amour infini révélé dans le sacrifice du Christ. RS 374.5
Comme elle est touchante, cette déclaration du grand apôtre: “Vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s'est fait pauvre, de riche qu'il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis”!32 Corinthiens 8:9. On connaît la hauteur dont le Sauveur descendit et son humiliation. Il s'engagea dans le chemin du sacrifice et ne s'en détourna pas jusqu'à ce qu'il eût donné sa vie. Pour lui, il n'y eut point de repos entre le trône du ciel et la croix du Calvaire. Son amour pour l'homme lui permit d'accepter toutes les indignités et de supporter toutes les ignominies. RS 374.6
L'apôtre saint Paul nous dit encore: “Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres.”4Philippiens 2:4. Il nous recommande aussi de posséder “les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort de la croix”.5Philippiens 2:5-8. RS 375.1
Saint Paul désirait sincèrement que l'humiliation du Christ fût bien comprise de ceux auxquels il s'adressait. Il savait que si les hommes pouvaient être amenés à comprendre la valeur du grand sacrifice de la Majesté céleste, l'égoïsme serait banni des cœurs. Il s'évertue à nous faire bien saisir la merveilleuse condescendance de Jésus envers les pécheurs. Il commence par attirer l'attention sur la place que le Sauveur occupait au ciel dans le sein du Père; puis il le montre renonçant à sa gloire, se soumettant volontairement aux conditions humiliantes de la vie humaine, “prenant une forme de serviteur”, et devenant obéissant jusqu'à la mort la plus ignominieuse, la plus révoltante, la plus atroce, celle de la croix. Pouvons-nous penser à cette manifestation merveilleuse de l'amour divin sans manifester notre gratitude, notre amour, et sans ressentir au fond du cœur que nous ne nous appartenons plus? Serait-ce possible de servir un tel Maître pour des raisons égoïstes? RS 375.2
Vous savez, dit l'apôtre saint Pierre, “que ce n'est pas par des choses périssables, par de l'argent ou de l'or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères”.61 Pierre 1:18. Si cela avait suffi, comme c'eût été facile pour celui qui a dit: “L'argent est à moi, et l'or est à moi!”7Aggée 2:8. Mais le pécheur ne pouvait être racheté que par le sang précieux du Fils de Dieu. Ceux qui ne savent pas apprécier ce merveilleux sacrifice, et ne veulent pas servir le Christ périront dans leur égoïsme. RS 376.1