Le tabac est un poison lent, insidieux, mais très nuisible. Sous quelque forme qu'on l'emploie, il ébranle la constitution. Il est d'autant plus dangereux que ses effets sont tout d'abord à peine perceptibles. Il excite, puis paralyse les nerfs, affaiblit le cerveau et obscurcit la pensée. Il affecte souvent les nerfs d'une manière plus radicale que les boissons enivrantes. Il est plus subtil, et ses effets sont difficiles à combattre. Il provoque le besoin des boissons fortes, et, dans de nombreux cas, conduit à l'alcoolisme. RS 183.1
L'usage du tabac est une habitude mauvaise et coûteuse, malpropre pour celui qui s'y adonne et incommode pour ceux qui l'entourent. Il a partout ses fidèles, et il est rare de se trouver dans une foule sans qu'un fumeur ne vous envoie au visage son haleine empoisonnée. Il est gênant et malsain de rester dans un wagon de chemin de fer ou dans une pièce dont l'atmosphère est chargée de fumée de tabac à laquelle vient parfois s'ajouter le relent des liqueurs. Si des hommes persistent à employer ces poisons, de quels droits se permettent-ils de vicier l'air que d'autres doivent respirer? RS 183.2
Chez les enfants et les jeunes gens l'usage du tabac cause un mal incalculable. Ils en sont tout particulièrement affectés. Les parents leur lèguent la débilité mentale, la faiblesse physique, le désordre des nerfs, et des besoins contraires à la nature. Ces mauvaises pratiques, continuées par les enfants, en augmentent et en perpétuent les déplorables conséquences. C'est à cela qu'il faut attribuer en grande partie la dégénérescence physique, mentale et morale qui devient aujourd'hui si alarmante. RS 183.3
De petits garçons commencent très tôt à fumer. L'habitude prise, alors que l'esprit et le corps sont particulièrement sensibles à l'effet du tabac, nuit à la croissance, sape la vitalité, alourdit l'esprit et abaisse le niveau moral. RS 184.1
Que faire pour mettre en garde les enfants et les jeunes gens contre les méfaits d'une coutume dont leurs parents, leurs maîtres et le clergé même leur donnent l'exemple? De tout jeunes garçons ont déjà la cigarette à la bouche, et si on leur fait quelques remarques, ils répondent: “Mon père fume bien!” ou, désignant un passant ou tel personnage respectable: “Ces gens fument: quel mal y a-t-il à les imiter?” Beaucoup parmi ceux qui s'occupent de tempérance sont adonnés à l'usage du tabac. Comment peuvent-ils enrayer les progrès de l'intempérance? RS 184.2
Je fais appel à ceux qui prétendent se conformer à la Parole de Dieu. En tant que chrétiens, pouvez-vous vous permettre une habitude qui paralyse votre intelligence et vous empêche d'estimer à leur juste valeur les réalités éternelles? Pouvez-vous consentir à priver journellement Dieu de vos services, et votre prochain de l'exemple que vous devez lui donner? RS 184.3
Avez-vous pensé à vos responsabilités en tant qu'économes de Dieu, aux moyens qu'il a placés entre vos mains? Quelle proportion de l'argent que le Seigneur vous confie consacrez-vous habituellement à votre tabac? Combien avez-vous ainsi dépensé depuis que vous avez commencé à fumer? Comparée à cette somme, quelle est celle que vous avez donnée au pauvre ou consacrée à la propagation de l'Evangile? RS 184.4
Nul être humain n'a besoin de tabac. Mais des multitudes périssent qu'on aurait pu sauver par l'emploi judicieux de l'argent qui y a été consacré. N'avez-vous pas fait un mauvais usage des biens que Dieu vous avait accordés? Ne le dérobez-vous pas, ainsi que votre semblable? Ne savez-vous pas que “vous ne vous appartenez point à vous-mêmes”, que “vous avez été rachetés à un grand prix”, et que vous devez “glorifier Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui lui appartiennent”?11 Corinthiens 6:19, 20. RS 184.5