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Don De Prophétie: Une Réflexion Biblique Et Historique

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    La position d’Ellen White concernant ses écrits et l’Écriture

    Ellen White croyait au principe Sola Scriptura

    Ellen White écrivit beaucoup de choses sur le lien entre ses écrits et la Bible et sur le rôle de la Bible en matière de foi et de pratique. Elle adhérait totalement au principe Sola Scriptura. Elle écrivit : «La Bible, et la Bible seule, est notre règle de foi1001 Ellen G. White, Counsels on Sabbath School Work (Washington D.C. : Review and Herald, 1938), p. 84..» La conclusion du premier livre d’Ellen White - publié en 1851 - établit clairement sa position concernant le lien entre ses écrits et la Bible :DDP 335.1

    «Cher lecteur, je vous recommande la Parole de Dieu; qu’elle soit la règle de votre foi et de votre vie. C’est par elle que nous serons jugés. Dans sa Parole, Dieu a promis de donner des visions dans ‘les derniers jours’ ; non comme une nouvelle règle de foi, mais pour consoler son peuple et corriger ceux qui s’éloignent des vérités bibliques1002 Ellen G. White, A Sketch of the Christian Experience and Views of Ellen G. White (Saragota Springs, N.Y : James White, 1851), p. 64.. »DDP 335.2

    Cette déclaration a caractérisé toute sa vie. Au milieu de son ministère, en 1885, elle écrivit dans la publication de l’Église : «La Bible, la Bible seule doit être notre credo, notre lien ; tous ceux qui s’inclinent devant cette sainte Parole vivront en harmonie1003 Ellen G. White, «A Missionary Appeal», Review and Herald, Dec. 15, 1885, p. 769, 770.DDP 335.3

    Au cours de ses premières visions elle tenait souvent la Bible. Elle la citait et la plaçait entre les mains de ceux dont la foi était vacillante1004 Otis Nichols, «Statement by Otis Nichol» (Center for Adventist Research, Andrews University, Berrien Springs, Mich.) ; Ellen G. White, My Christian Experience, Views and Labors in Connection With the Rise and Progress of the Third Angel’s Message, Spiritual Gifts, vol. 2 (Battle Creek, Mich. : James White, 1860), pp. 75-79 ; James White à Leonard et Elvira Hastings, 26 août 1848.. Quand un jour elle douta au sujet de ses visions, la réponse lui parvint avec cinquante versets bibliques1005 Ellen White, Early Writings (Battle Creek, Mich. : James White, 1860), pp. 75-79; James White à Leonard et Elvira Hastings, 26 août 1848.. Dans le cadre de sa dernière présentation lors de l’assemblée de la Conférence générale de 1909, elle conclut sa prédication en tenant la Bible et en disant : «Frères et sœurs, je vous recommande vivement ce livre1006 Cité dans W. A. Spicer, The Spirit of Prophecy in the Advent Movement (Washington D.C., Review and Herald, 1937), p. 30.DDP 335.4

    Au sujet de son expérience et de celle des autres fondateurs de l’Église adventiste du septième jour elle écrivit: «Nous avons ensuite décidé que la Bible, et la Bible seule, devait être notre guide. Nous ne changerons jamais de position1007 Ellen G. White, letter 105, 1903 (Silver Spring, Md. : Ellen G. White Estate).. »DDP 335.5

    Concernant la Réforme protestante et le principe Sola Scriptura elle déclara : «Il existe, de nos jours, une forte tendance à s’éloigner de la saine doctrine [des réformateurs] ; il est donc nécessaire de revenir au grand principe protestant: les Écritures seule règle de la foi et de la vie. [...] Dieu aura cependant sur la terre un peuple qui s’attachera à sa Parole et qui en fera la pierre de touche de toute doctrine et le fondement de toute réforme. 1008 Ellen G. White, The Great Controversy, pp. 204, 595.» À propos des protestants qui faisaient appel à la tradition ou aux Pères de l’Église elle affirma : «Ils ont beau se réclamer, pour ce changement, de l’autorité de la tradition et des Pères, ils le font au mépris du principe même qui les a séparés de Rome, à savoir que ‘leur seule et unique règle de foi est l’Ecriture sainte1009Ibid., p. 448.. »DDP 335.6

    Dans tous ses écrits publiés, Ellen White utilisa quarante-cinq fois l’expression «la Bible et la Bible seulement», et quarante-sept fois l’expression «la Bible et la Bible seule».DDP 336.1

    Ellen White, un prophète de l’Écriture

    Il est important de prêter attention à la compréhension qu’avait Ellen White de ses visions prophétiques et de ses rêves, et de leur lien avec la Bible. Elle se considérait comme une messagère du Seigneur appelée à diriger le peuple vers la Bible. Ellen White était un prophète de l’Écriture.DDP 336.2

    La Bible jouait un rôle central dans l’expérience personnelle et le ministère d’Ellen White. Non seulement elle lisait l’Écriture, mais elle la citait très souvent dans ses écrits. Un grand nombre de ses livres sont des commentaires de la Bible. La série Le Conflit des Ages en cinq volumes est un commentaire chronologique de la Bible. D’autres livres comme Christ’s Object Lessons [Les Paraboles de Jésus] et Thoughts From the Mount of Blessing [Heureux ceux qui] sont des commentaires des paraboles et des enseignements des évangiles.DDP 336.3

    Ses autres livres majeurs, Education [Éducation], The Ministry of Healing [Le Ministère de la guérison] et Steps to Christ [Le Meilleur chemin] sont certes des livres thématiques, mais ils sont fermement ancrés dans les Écritures et les principes bibliques. Même ses livres contenant essentiellement des conseils sont centrés sur la Bible. Ils sont écrits de façon à encourager les lecteurs à étudier la Bible et à développer leur foi en Jésus. Le livre d’Ellen White qui a été traduit dans le plus grand nombre de langues et qui est donc le plus lu, Steps to Christ [Le Meilleur chemin], fut tout d’abord publié par Fleming H. Revell, une maison d’édition non-adventiste1010 Ellen G. White, Steps to Christ (Chicago : Fleming H. revell, 1892).. Elle voulait que ses écrits amènent les gens à la Bible et à Jésus, qu’ils la considèrent comme un prophète ou non.DDP 336.4

    Son objectif principal était de témoigner de la prééminence et du rôle essentiel de la Bible. En tant que prophète, elle voulait inciter les adventistes du septième jour et le monde entier à se tourner vers l’Écriture1011 Angel Manuel Rodriguez considère que la première vision d’Ellen White l’encouragea à exercer son ministère prophétique très largement, et pas uniquement pour les adventistes du septième jour. Voir «Ellen G. White’s Inaugural Vision : Prophetic Call, Commission, and Role», Ellen White and Current Issues Symposium, Apr. 7, 2008, pp. 61-82.. Elle écrivit :DDP 336.5

    «J’ai une œuvre qui comporte une grande responsabilité; celle de faire connaître, par la parole et par la plume, non seulement aux adventistes, mais au monde, les instructions qui m’ont été données. J’ai publié de nombreux ouvrages, grands et petits, dont quelques-uns ont été traduits en plusieurs langues. Mon travail consiste à expliquer aux autres les Écritures comme le Seigneur me les a fait comprendre1012 Ellen G. White, Testimonies for the Church, vol. 8, p. 236.. »DDP 337.1

    Ellen White croyait même que ses témoignages n’auraient pas été nécessaires si ceux qui affirmaient être croyants avaient étudié la Bible avec sérieux. Le 30 avril 1871, elle eut un rêve qui l’incita à faire certainement la déclaration la plus claire concernant le lien entre ses écrits et la Bible1013 Pour une étude approfondie du lien entre les écrits d’Ellen G. White et l’Écriture, voir Tim Poirier, «Contemporary Prophecy and Scripture : The Relationship of Ellen G. White’s Writings to the Bible in the Seventh-day Adventist Church, 1845-1915» (research paper, Wesley Theological Seminary, March 1986).. Elle se vit en train de s’adresser à un grand groupe lors d’une importante réunion de l’Église :DDP 337.2

    «Les saintes Écritures ne vous sont pas familières. Si vous aviez étudié la Parole de Dieu avec le désir d’atteindre l’idéal biblique et la perfection chrétienne, vous n’auriez pas eu besoin des Témoignages. C’est parce que vous avez négligé d’étudier les Écritures que Dieu a cherché à vous atteindre par des Témoignages simples et directs, attirant votre attention sur les paroles inspirées auxquelles vous n’avez pas obéi et vous exhortant a accorder vos vies avec ses enseignements purs et élevés. Le Seigneur désire vous avertir, vous reprendre et vous conseiller par le moyen des Témoignages, et frapper vos esprits par l’importance de la vérité contenue dans sa Parole. Les Témoignages écrits ne sont pas destinés à apporter de nouvelles lumières, mais à graver d’une manière plus vivante dans les cours les vérités déjà révélées1014 Ellen G. White, Testimonies for the Church, vol. 2, pp. 605, 606.. »DDP 337.3

    Quand elle s’adressait aux gens après avoir eu une vision, elle avait l’habitude de commencer par mettre l’accent sur les principes bibliques plutôt que sur son autorité prophétique. «Il est de mon devoir de présenter les principes bibliques, écrivit-elle. Puis, si les personnes dont la situation m’a été présentée ne prennent pas la ferme décision de changer, je m’adresse à elles personnellement1015 Ellen G. White, letter 69, 1896, Ellen White, Selected Messages (Washington D.C. : Review and Herald, 1958, 1980), vol. 2, p. 30..» Ellen White utilisait une analogie pour décrire le lien entre ses Écrits et la Bible. Elle écrivit: «On a accordé trop peu d’attention à la Bible; aussi le Seigneur a-t-il suscité une plus petite lumière pour conduire hommes et femmes vers la plus grande lumière qui soit1016 Ellen G. White, «An Open Letter From Mrs. E. G. White to All Who Love the Blessed Hope », Review and Herald, Jan. 20, 1903, p. 15..» La comparaison entre la petite et la grande lumière suggère que «tout comme la lune ne fait que refléter la lumière du soleil, ses messages puisent leur autorité de l’Écriture et ne sont que le miroir des principes qui y sont présentés1017 Poirier, p. 16.».DDP 337.4

    Les écrits d’Ellen White et le canon biblique

    Les adventistes du septième jour ne font pas la distinction entre la nature et le caractère de l’inspiration d’Ellen White d’une part et des auteurs bibliques d’autre part, mais ils ont une position très claire sur le rôle et la fonction de la Bible par rapport à ses écrits. Les adventistes comparent ses écrits à ceux des prophètes non-canoniques comme Hénoch, Hulda, Débora, Miriam, Élie, Élisée, Nathan, Gad, Achija, Iddo, Jean-Baptiste et d’autres prophètes du Nouveau Testament qui ne rédigèrent pas de livres de la Bible. Ellen White écrivit :DDP 338.1

    «Pendant la période au cours de laquelle l’Ancien et le Nouveau Testament furent rédigés, le Saint-Esprit ne cessa pas de communiquer une lumière à chaque auteur, outre les révélations qui devaient être contenues dans le saint canon. La Bible elle-même relate de quelle façon, par l’intermédiaire du Saint-Esprit, les hommes ont reçu des messages d’avertissement, de reproche, de conseil et de recommandation sans lien avec la rédaction des Écritures. Il est aussi question de prophètes très divers dont les paroles ne sont pas relatées. De la même façon, après la fermeture du canon biblique, le Saint-Esprit devait continuer à œuvrer, à éclairer, à avertir et à réconforter les enfants de Dieu1018 Ellen G. White, The Great Controversy, p. viii.DDP 338.2

    Nathan, en particulier, est un bon exemple de prophète non-canonique ayant joué un rôle similaire à celui d’Ellen G. White. Il porte le titre de prophète, il écrivit un livre inspiré qui n’est pas inclus dans la Bible. Pourtant, David, qui était lui-même un prophète non-canonique (voir 1 Rois 1 ; 1 Chroniques 17.1-15 ; 29.29 ; 2 Chroniques 9.29 ; Psaumes 51), reconnut son rôle prophétique.DDP 338.3

    Ellen White établit clairement que ses écrits n’étaient pas un ajout à l’Écriture.

    «Frère R. jette la confusion dans les esprits en cherchant à montrer que la lumière que Dieu a donnée par les Témoignages est une addition à la Parole de Dieu. Mais il présente le sujet sous un faux jour. Dieu a jugé à propos d’agir ainsi pour attirer l’attention de son peuple sur sa Parole afin de lui en donner une intelligence plus claire1019 Ellen G. White, letter 63, 1893, in Ellen G. White, Selected Messages, vol. 3, p. 31.DDP 338.4

    Ainsi, les adventistes et Ellen White considèrent que seul le canon des Écritures fait autorité et ils ne conçoivent pas les visions et les rêves prophétiques modernes comme un ajout à la Bible.DDP 338.5

    Le rôle d’Ellen White dans la définition de la doctrine adventisteDDP 338.6

    Il apparaît clairement dans l’histoire que les écrits d’Ellen White ne furent pas la source des doctrines de l’Église adventiste du septième jour. Ses conseils ont enrichi la réflexion menée sur les doctrines et ont exercé une influence permettant de corriger ou d’unifier certains éléments, mais ses écrits n’ont jamais été le fondement des doctrines ou de l’expérience chrétienne. Voici un bref résumé du développement de certaines croyances adventistes.DDP 338.7

    Les adventistes amenèrent avec eux les doctrines des Églises protestantes dont ils étaient issus, notamment concernant Dieu, le salut et le péché. Ils développèrent ces concepts au fil du temps, mais ils relevaient plus de l’arminianisme que du calvinisme. Certaines doctrines qui sont considérées comme des doctrines distinctives de l’Église adventiste étaient aussi un héritage du passé qui fut développé grâce à l’étude de la Bible. Le concept du retour imminent du Christ basé sur une interprétation historiciste des livres de Daniel et de l’Apocalypse venait des millérites et de l’approche historiciste de la période de la Réforme. La doctrine adventiste de l’immortalité conditionnelle, de l’inconscience de l’âme à la mort et de la destruction définitive des perdus venait également d’un mouvement minoritaire de millérites, et notamment de George Storrs1020 George Storrs, «An Inquiry : Are the Wicked Immortal? In Six Sermons», Bible Examiner, May 1843, p. 2-14; idem, «Intermediate State of the Dead, or State From Death Until the Resurrection», Bible Examiner, May 1843, pp. 15, 16.. Le concept du sabbat venait clairement des baptistes du septième jour. Ellen White accepta l’idée de l’immortalité conditionnelle avant d’avoir eu sa première vision, et elle accepta le sabbat en étudiant la Bible après avoir reçu un tract de Joseph Bates. Concernant le sabbat, elle prit position peu de temps après son mariage, au cours de l’été ou du début de l’automne 1846. Elle n’eut pas de vision sur le sabbat avant 1847. La doctrine du sanctuaire céleste et l’importance eschatologique du sabbat vinrent d’O.R.L. Crosier et de Joseph Bates1021 O.R.L. Crosier and F. B. Hahn, Day-Dawn, Ontario Messenger, Mar. 26, 1845 ; O.R.L. Crosier, «The Law ofMoses», Day-Star Extra, Feb. 7, 1846, pp. 37-44 ; Joseph Bates, The Seventh Day Sabbath, a Perpetual Sign, From the Beginning to the Entering Into the Gates of the Holy City, According to the Commandment (New Bedford, Mass. : Benjamin Lindset, 1847).. Les visions d’Ellen White permirent de confirmer et d’enrichir les doctrines, mais celles-ci avaient déjà été adoptées et formulées.DDP 339.1

    La doctrine de la dîme ne fut établie qu’en 1870, après une étude sérieuse de la Bible. Elle ne fut pas développée en fonction des écrits d’Ellen White1022Report of the General Conference Held at Battle Creek, Michigan, June 3-6, 1859: Containing an Address on Systematic Benevolence, also Practical Discourses (Battle Creek, Mich. : Review and Herald Office, 1859); Systematic Benevolence : The Bible Plan of Supporting the Ministry (Battle Creek, Mich. : Seventh-day Adventist Publishing, 1878).. Même si les écrits d’Ellen White exercèrent une certaine influence, c’est l’Écriture qui fut décisive dans la formulation de cette doctrine.DDP 339.2

    Ainsi, Ellen White ne fut pas la source ou l’initiatrice du développement des doctrines de l’Église adventiste du septième jour. Ses écrits permirent de les enrichir et de les rendre plus cohérentes. Ses positions ne furent pas un frein à l’étude de la Bible ; au contraire, elles l’encouragèrent.DDP 339.3

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