Soyons indulgents
Ne nous laissons pas aigrir par des torts réels ou imaginaires. Notre plus grand ennemi, c'est nous-même. Aucune forme du vice n'a d'effets plus funestes sur le caractère qu'une passion qui n'est pas contrôlée par le Saint-Esprit. Aucune victoire ne nous sera aussi précieuse que celle que nous aurons remportée sur nous-même.RS 359.1
Ne soyons pas trop sensibles. Nous n'avons pas à veiller sur notre susceptibilité ou notre réputation, mais au salut des âmes. C'est ainsi que nous oublierons les petites divergences que nous avons avec nos semblables. Quoi que l'on pense de notre personne, quoi que l'on nous fasse, rien ne doit nous priver de la communion avec le Sauveur. L'apôtre saint Pierre dit: “Quelle gloire y a-t-il à supporter de mauvais traitements pour avoir commis des fautes? Mais si vous supportez la souffrance lorsque vous faites ce qui est bien, c'est une grâce devant Dieu.”41 Pierre 2:20.RS 359.2
Ne vous vengez pas. Evitez autant que faire se peut toute cause de malentendu. Fuyez l'apparence du mal. Sans sacrifier vos principes, soyez en paix avec tous. “Si tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande.”5Matthieu 5:23, 24.RS 360.1
Si des paroles blessantes vous sont adressées, ne répondez jamais dans le même esprit. Souvenez-vous qu' “une réponse douce calme la fureur, mais une parole dure excite la colère”.6Proverbes 15:1.RS 360.2
Le silence a un pouvoir merveilleux. Répondre à un homme en colère ne fait souvent que l'exaspérer, alors que l'irritation cesse devant un silence indulgent.RS 360.3
Si vous devez essuyer des propos irritants ou accusateurs, pensez à la Parole de Dieu. Relisez ses promesses. Si l'on vous maltraite ou vous accuse faussement, au lieu de répondre avec colère, méditez ces belles paroles:RS 360.4
“Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien.”7Romains 12:21.RS 360.5
“Recommande ton sort à l'Eternel; mets en lui ta confiance, et il agira. Il fera paraître ta justice comme la lumière, et ton droit comme le soleil à son midi.”8Psaumes 37:5, 6.RS 360.6
“Il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu.”9Luc 12:2.RS 360.7
“Nous avons passé par le feu et par l'eau. Mais tu nous en as retirés pour nous donner l'abondance.”10Psaumes 66:12.RS 360.8
Nous cherchons souvent auprès de nos semblables de la sympathie et des encouragements qui ne se trouvent qu'en Jésus. Dans sa miséricorde et sa sagesse, le Seigneur permet que ceux en qui nous plaçons notre confiance nous fassent défaut, afin que nous comprenions combien il est insensé de compter sur l'homme. Ayons en Dieu une foi implicite, humble, exempte de tout égoïsme. Il connaît les peines secrètes qui nous tenaillent le cœur et que nous ne pouvons exprimer. Lorsque tout paraît sombre et inexplicable, souvenons-nous des paroles du Christ: “Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt.”11Jean 13:7.RS 360.9
Relisez l'histoire de Joseph et celle de Daniel. Le Seigneur n'empêcha pas les machinations des hommes qui avaient décidé leur perte; mais il les fit tourner au bien de ses serviteurs qui avaient conservé leur foi et leur loyauté dans l'épreuve.RS 361.1
Aussi longtemps que nous serons ici-bas, nous rencontrerons des influences adverses. Des provocations éprouveront notre tempérament. C'est en y faisant face dans un bon esprit que nous développerons en nous les grâces chrétiennes. Si le Christ habite dans nos cœurs, nous serons bons, patients, indulgents et joyeux. Nous vaincrons le “moi” jour après jour, et nous manifesterons un noble héroïsme. Telle est notre tâche. Mais il nous est impossible de l'accomplir sans le secours du Sauveur, sans une ferme détermination, sans un plan bien arrêté, sans vigilance, sans prières incessantes. Chacun a ses propres luttes, ses propres ennemis. Dieu lui-même ne peut rendre nos caractères nobles et nos vies utiles, si nous ne collaborons pas avec lui. Renoncer à la lutte, ce serait perdre la force et la joie de vaincre.RS 361.2
Ne pensons pas continuellement à nos épreuves, à nos difficultés, à nos peines et à nos tristesses. Tout cela est inscrit dans les livres du ciel. En ressassant nos désagréments, nous oublions bien des sujets de joie: la bonté de Dieu dont nous sommes entourés à chaque instant, et l'amour dont les anges s'émerveillent, qui lui fit donner son Fils pour mourir à notre place.RS 361.3
Si, en tant que collaborateurs du Christ, vous croyez que les soucis et les épreuves vous accablent plus que les autres, n'oubliez pas qu'il y a pour vous une paix inconnue de ceux qui évitent vos fardeaux. On trouve au service du Seigneur joie et consolation. Montrons au monde qu'il ne saurait y avoir d'insuccès pour ceux qui vivent selon Dieu.RS 362.1
Si vous êtes tristes, gardez pour vous vos impressions. Ne jetez pas une ombre sur la vie de vos semblables. Une religion morose n'attire pas les âmes; elle les éloigne au contraire jusque dans les filets que Satan dispose pour y faire tomber ceux qui s'égarent. Au lieu de penser à vos découragements, songez à la force qui est en Christ. Fixez votre attention sur ce qui est invisible. Dirigez vos pensées sur l'amour immense que Dieu a manifesté à votre égard. La foi endure l'épreuve, résiste à la tentation, supporte les désappointements. Jésus est notre avocat. Tout ce qui peut nous assurer sa médiation est à notre disposition.RS 362.2
Le Sauveur a en haute estime tous ceux qui se donnent entièrement à lui. De même qu'il fut avec Jean, l'apôtre bien-aimé, dans son exil à Patmos, il est aussi aujourd'hui avec tous ceux qui, à cause de leur amour pour lui, passent par des épreuves. Dieu ne permettra pas que l'un de ses enfants fidèles soit abandonné dans sa lutte contre les forces sataniques. Il prend soin, comme d'un joyau précieux, de tous ceux dont “la vie est cachée avec le Christ en lui”. C'est à de tels serviteurs qu'il est dit: “Je te garderai comme un sceau; car je t'ai choisi, dit l'Eternel des armées.”12Aggée 2:23.RS 362.3
Parlons donc davantage des promesses divines; pensons au désir qu'a Jésus de nous bénir. Il ne nous oublie pas un seul instant. Lorsque, malgré les circonstances adverses, nous nous reposons avec confiance sur son amour, et maintenons notre communion avec lui, le sentiment de sa présence nous inspire une joie calme et profonde. Parlant de lui-même, il a dit: “Je ne fais rien de moi-même, mais je parle selon ce que le Père m'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable.”13Jean 8:28, 29.RS 362.4
Le Père était toujours présent aux côtés du Christ, et son amour infini ne permettait pas qu'il lui arrivât quoi que ce soit qui ne fût pas pour le bien de l'humanité. C'est cette assurance qui le réconfortait. En l'imitant, nous ferons la même expérience. Celui qui possède l'Esprit du Christ demeure en lui. Tout ce qui lui échoit vient du Sauveur, qui l'entoure de sa présence, rien ne saurait l'atteindre sans sa permission. Toutes nos souffrances, toutes nos tristesses, toutes nos tentations, toutes nos épreuves, toutes nos peines, toutes nos persécutions, toutes nos privations, en un mot toutes choses concourent à notre bien. Toutes les circonstances de notre vie travaillent en notre faveur.RS 363.1