Economie, abnégation
Beaucoup méprisent l'économie en la confondant avec l'avarice et l'étroitesse. Mais l'économie est compatible avec la plus large libéralité. En fait, sans économie il ne peut y avoir de véritable libéralité. Nous devons épargner afin de pouvoir donner.RS 168.2
Nul ne peut pratiquer la véritable bienfaisance sans abnégation. Ce n'est qu'en vivant avec simplicité, dans le renoncement et l'économie, qu'il est possible d'accomplir l'œuvre dont nous sommes chargés comme représentants du Christ. Bannissons de nos cœurs l'orgueil et les aspirations mondaines. Que le désintéressement du Christ nous inspire dans tout ce que nous faisons, et qu'on lise sur les murs de nos demeures: “Fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile”; et sur nos armoires à linge, comme écrit par le doigt même de Dieu: “Revêts ceux qui sont nus”; de même que sur nos tables, chargées d'une nourriture abondante: “Partage ton pain avec celui qui a faim.”7Ésaïe 58:7.RS 168.3
Les occasions de nous rendre utiles sont nombreuses. Nous déplorons souvent l'insuffisance de nos ressources alors que nous pourrions les multiplier mille fois si nous étions des chrétiens zélés. Notre égoïsme, notre complaisance envers nous-mêmes font obstacle à notre utilité.RS 169.1
Que d'argent dépensé pour des choses dont on se fait des idoles, et qui absorbent, avec nos pensées, du temps et des forces qui pourraient être mieux employés! Que d'argent gaspillé en achats de maisons et de meubles coûteux, en plaisirs égoïstes, en aliments recherchés et malsains, en satisfactions dangereuses! Que de prodigalités sous forme de cadeaux qui ne font de bien à personne! De soi-disant chrétiens dépensent bien plus pour ce qui est inutile, souvent même nuisible, que pour arracher les âmes au tentateur.RS 169.2
Il en est qui dépensent tellement pour se vêtir qu'il ne leur reste plus rien pour subvenir aux besoins des nécessiteux. Il leur faut des atours et des vêtements coûteux, et ils ne se soucient nullement des besoins de ceux qui ne peuvent qu'à grand-peine se procurer les habits les plus modestes.RS 169.3
Mes sœurs, si vous vous conformiez, dans la manière de vous vêtir, aux règles établies par la Bible, vous auriez en abondance de quoi venir en aide à vos sœurs moins favorisées. Vous pourriez leur donner, non seulement de votre argent, mais aussi de votre temps, ce qui souvent leur serait plus utile. Vous auriez l'occasion de leur faire beaucoup de bien par vos conseils, votre tact, votre savoir-faire, et de leur montrer comment s'habiller simplement mais avec goût. Il en est qui n'osent se rendre à la maison de Dieu parce que leur vêtement, usé et rapiécé, formerait un contraste trop frappant avec celui des autres. D'autres sont sensibles et éprouvent de ce fait un sentiment d'humiliation et d'injustice. C'est ce qui explique que beaucoup en viennent à douter de la religion et endurcissent leur cœur à l'Evangile.RS 169.4
Le Christ a dit, après avoir nourri la foule: “Ramassez les morceaux qui restent afin que rien ne se perde.” Alors que chaque jour la famine, l'épée et la maladie font des milliers de victimes, le devoir de ceux qui aiment leurs semblables est de veiller à ce que rien dont un être humain puisse avoir besoin ne se perde ni ne se dépense inutilement.RS 170.1
Le gaspillage de notre temps et de nos pensées est un péché. Chaque instant consacré à des fins égoïstes est perdu. Si nous connaissions la valeur du temps, et si nous en faisions un emploi judicieux, nous arriverions à nous acquitter de tout ce qui nous incombe tant pour nous que pour nos semblables. Que chaque chrétien demande donc à Dieu de le guider dans l'emploi de son temps, de son argent et de ses forces. “Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, dit saint Jacques, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée.”8Jacques 1:5.RS 170.2