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La Vie de Jésus-Christ

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    Chapitre 37 — Jésus Pleurant sur Jérusalem

    L'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, immédiatement avant sa crucifixion, fut une faible représentation de sa venue dans les nuées du ciel, avec puissance et grande gloire, au milieu du triomphe des anges et de l'allégresse des saints. Alors s'accompliront les paroles de Christ: “Car je vous dis que désormais vous ne me verrez plus, jusqu'à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!”1Matthieu 23:39. Zacharie, dans une vision prophétique, vit le jour du triomphe final, lorsque Christ viendra dans sa gloire, ainsi que la condition des Juifs qui le rejetèrent à son premier avénement. “Et ils regarderont vers moi, qu'ils auront percé; et ils en feront le deuil comme quand on fait le deuil d'un fils unique, et ils en seront en amertume comme quand on est en amertume pour la mort d'un premier-né”.2Zacharie 12:10.VJC 360.1

    Les larmes que Christ versait, lorsqu'il pleurait sur Jérusalem, il les versait à cause des péchés des hommes de tous les temps. La nation juive était un symbole des hommes de tous les âges qui méprisèrent les offres de la miséricorde divine. Ceux qui professent d'être les représentants de Christ sur la terre et qui vivent pourtant d'une manière qui le renie, peuvent lire leur propre condamnation dans les paroles par lesquelles Christ accuse les Juifs remplis de propre justice. Le Sauveur vint sur la terre apporter la lumière de la vérité, mais son conseil a toujours été rejeté et sa miséricorde méprisée par ceux qui ont laissé leur cœur ouvert à l'égoïsme, à l'amour de l'argent et à la gloire du monde.VJC 360.2

    Le péché de Jérusalem fut d'avoir rejeté les grâces et les avertissements qui lui étaient offerts par Christ. De même qu'un tendre père a pitié d'un fils aimé, mais égaré et rebelle, ainsi Jésus avait compassion de Jérusalem. Il lui avait envoyé des prophètes et des voyants, porteurs de conseils, d'avertissements, et, s'ils refusaient de délaisser leurs péchés, de menaces de jugement. Le sang des sacrifices avait coulé continuellement pendant des siècles, symbolisant le grand sacrifice expiatoire du Fils de Dieu qui devait être offert pour le salut de l'homme. Mais quoique le sacrifice des bêtes eût été abondant, il ne pouvait remplacer ni la vraie affliction produite par le sentiment du péché, ni l'obéissance à Dieu. Un cœur brisé et un esprit contrit auraient eu une bien plus grande valeur aux yeux de Dieu que la multitude des sacrifices sans la vraie repentance.VJC 361.1

    Jérusalem n'avait pas mis à profit les faveurs qui lui avaient été accordées; elle avait rejeté les avertissements des prophètes et tué ceux que Dieu lui avait envoyés. Mais la génération que Jésus accusait n'était responsable des péchés de ses pères qu'en tant qu'elle suivait leur mauvais train, se rendant ainsi solidaire de la conduite pleine de haine et de vengeance qu'ils avaient montrée, en persécutant les anciens messagers de Dieu. C'étaient les grâces et les avertissements présents que cette génération rejetait, qui la couvrait d'une culpabilité que le sang des bœufs et des boucs ne pouvait enlever. Orgueilleux, plein d'un esprit de propre justice et d'indépendance, les Juifs s'étaient de plus en plus éloignés de Dieu, jusqu'à devenir de dociles sujets de Satan. La nation juive avait, pendant des siècles, forgé les fers dans lesquels cette génération s'enchaînait irrévocablement.VJC 361.2

    Les larmes de Christ expriment l'angoisse qu'il éprouvait de voir son peuple courir à une perte certaine. Il eût bien voulu briser le joug étranger sous lequel ils gémissaient; mais les pharisiens, tout en se plaignant amèrement d'être humiliés et opprimés par une nation païenne, refusaient le seul secours qui pût les délivrer de la captivité et faire d'eux un peuple libre et heureux. La voix du Sauveur se faisait entendre depuis trois ans, invitant ceux qui étaient travaillés et chargés à aller à lui pour obtenir le repos. Il avait répandu ses bénédictions partout où il avait porté ses pas. Mais au lieu de répondre à son amour par leur reconnaissance, ils avaient repoussé Christ et étaient sur le point de sceller leur propre condamnation en le mettant à mort.VJC 361.3

    La Jérusalem terrestre représente une grande majorité des soi-disant chrétiens de nos jours. Le Sauveur nous a acquis ses bénédictions par le sacrifice infini de sa propre vie. Le présent est notre jour de grâces et de faveurs. Dans chaque âge du monde il a été donné aux hommes des jours de lumière et de faveurs, un temps d'épreuve pendant lequel ils ont pu se réconcilier avec Dieu; mais il y a une limite à sa grâce. La miséricorde peut être offerte pendant des années et être rejetée et méprisée; mais il vient un temps où elle a fait son dernier appel. Cette douce voix qui gagne le cœur n'invite plus le pécheur, et les répréhensions et les avertissements cessent.VJC 362.1

    Ce jour était alors venu pour Jérusalem. Jésus, du sommet de la montagne des Oliviers, d'une voix brisée par les sanglots et les larmes, prononça son dernier appel à la nation qu'il avait élue. “Oh! si tu avais reconnu, au moins en ce jour qui t'est donné, les choses qui regardent ta paix!”1Luc 19:41-44. Il demeure encore un reste du jour pendant lequel Jérusalem peut reconnaître son erreur, s'en repentir et retourner à Christ. Tandis que le soleil baissait graduellement à l'horizon, elle pouvait encore être sauvée. L'ange de miséricorde avait longtemps intercédé pour la ville impénitente; mais alors il allait descendre du trône de Dieu, tandis que les paroles de l'irrévocable justice étaient prononcées: “Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux.”VJC 362.2

    Les paroles de Christ, prononcées sur le mont des Oliviers, s'étendent jusqu'à notre époque. C'est à cause de notre impénitence que le Sauveur répandit des larmes. Il nous a fait connaître sa Parole, comme il le fit pour les Juifs. Il nous a fait reprendre, censurer, avertir, et nous avons connu l'amour compatissant de Jésus. De même qu'aux jours de Christ les cours du temple étaient déshonorées par un trafic impie, de même le temple des cœurs où Christ devrait régner est souillé par l'égoïsme, l'amour du monde, la malice, l'envie et les passions charnelles. Le Sauveur envoie des messagers pour avertir le pécheur du danger, et pour l'exhorter à la repentance; mais ses avertissements sont trop souvent reçus comme de vaines fables. Beaucoup de gens qui professent être pieux, sont comme les pharisiens du temps de Jésus, dont le cœur n'était point sanctifié par l'Esprit de Dieu. Des milliers de gens rejettent la vérité, parce qu'elle les charge d'une croix qui ne s'accorde point avec leurs habitudes et les inclinations naturelles de leur cœur.VJC 362.3

    Les prophètes de Dieu n'obtinrent point la faveur de l'apostat Israël, parce qu'ils découvraient ses péchés cachés. Achab regardait Elie comme son ennemi, parce que le prophète révélait fidèlement les péchés secrets du monarque. De même aujourd'hui, les serviteurs de Christ qui réprouvent le péché, rencontrent la haine et la moquerie. La Bible, la religion de Christ, s'oppose à ce grand courant d'impuretés morales, dont la société actuelle est affectée.VJC 363.1

    Maintenant, les préjugés sont encore plus enracinés dans les cœurs qu'à l'époque de Christ. Les hommes, poussés par Satan, élèvent des doutes quant à la vérité de la Parole de Dieu, et se fient à leur propre jugement. Ils préfèrent, au péril de leurs âmes, les ténèbres à la lumière; ear Dieu ne veut point repousser toutes les objections que l'esprit charnel veut bien soulever contre sa vérité. Les mystères de la Parole de Dieu demeurent à toujours tels pour ceux qui refusent d'accepter les précieux rayons de lumière qui illumineraient leur obscurité. L'Amour divin répand des larmes de douleur sur les hommes créés à l'image de Dieu qui ne veulent point accepter son amour, ni recevoir l'empreinte de sa divine image.VJC 363.2

    Christ, du haut de la montagne des Oliviers, contemple le monde de tous les âges; et ses paroles concernent toute personne qui néglige les appels de sa miséricorde divine. Vous, qui méprisez son amour, c'est à vous qu'il s'adresse aujourd'hui. C'est en ce jour “au moins” que vous devriez connaître les choses qui regardent votre paix. La rétribution du pécheur sera proportionnée à la connaissance qui lui aura été donnée.VJC 364.1

    La période de temps dont les Juifs auront le plus à répondre est celle où Jésus vécut parmi eux. Pourtant, les disciples eux-mêmes n'apprécièrent convenablement la présence du Fils de Dieu que lorsqu'il fut enlevé de leur milieu, et qu'il fut monté au ciel. Le Rédempteur ne voulait point rompre ses rapports avec la nation juive. Il avait supporté son impénitence et son endurcissement pendant des années, et cependant il regardait les Juifs avec le même dévouement plein de désintéressement avec lequel une mère regarde l'enfant de ses soins. Pendant des siècles, il avait empêché que les coups de la colère de Dieu ne tombassent sur Jérusalem; mais alors elle avait rempli la coupe de ses iniquités en persécutant le Fils de Dieu, et la vengeance divine allait tomber sur elle. Jésus regardait avec une angoisse inexprimable la ville et le temple qu'il avait aimés. “Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes, et qui lapides ceux qui te sont envoyés! combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu!”1Matthieu 23:37.VJC 364.2

    Si le peuple juif avait abandonné sa bigoterie et son aveugle incrédulité suffisamment pour considérer les profondeurs du cœur de Christ, ce cœur si plein d'amour et de compassion, jamais il n'aurait pu crucifier le Seigneur de gloire. Mais ils étaient impies et remplis de propre justice, et lorsque les sacrificateurs et les principaux du peuple, en réponse à leur question: “Qui est celui-ci?” entendirent l'ancienne parole prophétique prononcée par la multitude comme avec un son de trompette, ils ne l'acceptèrent point comme la voix de l'inspiration. La longue liste des prophéties dépeignant Jésus comme le Messie, et qui était citée par les disciples, ne convainquit point leurs cœurs. Mais ils étaient trop surpris et trop irrités pour exprimer leur indignation par des paroles. Au moment même où ils délibéraient secrètement et lâchement sur les mesures à prendre pour mettre à mort Jésus, voici que l'humble Galiléen est tout à coup couvert d'honneurs qu'il n'avait jamais réclamés auparavant, et qu'il reçoit des hommages que, jusque-là, il avait toujours repoussés.VJC 364.3

    Les principaux sacrificateurs sont muets d'étonnement. Où est maintenant la puissance dont se vantaient les sacrificateurs et les principaux du peuple? Les autorités ecclésiastiques avaient annoncé que quiconque reconnaîtrait Jésus pour être le Christ, serait chassé de la synagogue et privé de ses droits religieux. Et voici que la multitude enthousiasmée faisait retentir le cri de hosanna au Fils de David! et répétait les titres que lui avaient donnés les prophètes. Le souverain sacrificateur et les principaux du peuple auraient tout aussi facilement privé la terre de la lumière du soleil qu'ils n'auraient pu repousser les rayons de gloire du Soleil de Justice. Malgré toutes les oppositions, le royaume de Christ fut proclamé par le peuple.VJC 365.1

    Lorsque les sacrificateurs furent remis de leur surprise, ils murmurèrent entre eux disant: “Vous voyez que vous ne gagnez rien; voici que tout le monde va après lui.”1Jean 12:19. Mais bientôt ils cherchèrent à paralyser l'effet de la scène étrange dont ils avaient été témoins, et essayèrent d'intimider la foule en les accusant auprès des autorités civiles, comme soulevant une insurrection. Quelques-uns des pharisiens accomplirent leurs menaces et dénoncèrent Jésus aux officiers romains présents, comme étant l'instigateur de cette rébellion. D'autres se joignirent à eux, accusant le Sauveur de se donner comme roi, en dépit de l'autorité romaine. Anne, le souverain sacrificateur, dit qu'il allait prendre possession du temple, et régner comme roi à Jérusalem.VJC 365.2

    Mais la voix calme de Jésus fit taire pour un moment les clameurs du peuple, lorsqu'il proclama que son royaume n'était point de ce monde, qu'il n'était point venu établir un gouvernement temporel, qu'il remonterait bientôt vers son Père, et que ses accusateurs ne le verraient plus jusqu'à ce qu'il revînt dans sa gloire, et qu'alors, trop tard pour se sauver, ils le reconnaîtraient disant: “Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!”VJC 366.1

    Jésus dit ces paroles d'un ton pénétré de tristesse et avec une puissance extraordinaire. Les officiers romains furent réduits au silence et comme subjugués par les paroles de Christ. Leurs cœurs, quoique étrangers à l'influence divine, furent émus comme ils ne l'avaient jamais été, et la foule demeura dans un silence profond et respectueux. Lui, qui pouvait commander aux éléments, dont la voix avait calmé les vagues furieuses de la mer, pouvait aussi tranquilliser les cœurs d'hommes païens qui n'avaient point rejeté sa vérité, ni endurci leurs cœurs contre lui par les préjugés. Les officiers romains pouvaient lire la charité, la bienveillance et une paisible majesté sur le visage calme et solennel de Jésus. Ils éprouvaient pour lui une sympathie qu'ils ne pouvaient comprendre. Devant eux était un homme humble, mais dont le maintien rappelait un Dieu. Ils étaient plus disposés à lui rendre hommage, qu'à l'arrêter pour cause d'insurrection.VJC 366.2

    Ils voyaient que les sacrificateurs et les gouverneurs étaient les seuls qui fussent irrités et causassent du trouble. Ils se tournèrent par conséquent contre eux et les accusèrent de tout ce bruit. Les sacrificateurs et les pharisiens, chagrins et confus, rejetèrent la faute sur le peuple, et se mirent à disputer entre eux avec une grande animation. Il y avait divergence d'opinions entre les sacrificateurs concernant Jésus. Anne l'accusait avec véhémence d'être un imposteur; Caïphe l'avait reconnu publiquement comme un prophète, mais il considérait que sa mort était nécessaire à l'accomplissement de la prophétie. Les opinions se partageaient entre ces deux chefs. La majorité du peuple était pour Jésus, et déclarait qu'aucun homme ne pouvait faire les choses qu'il avait faites.VJC 366.3

    Pendant que ces contestations continuaient, Jésus, l'objet de toutes ces disputes, passa inaperçu dans le temple, et se mit à le contempler d'un œil triste. Tout y était tranquille, car la scène qui s'était passée sur le mont des Oliviers avait attiré la foule loin du temple. Après l'avoir regardé d'un air solennel, Jésus en ressortit avec ses disciples, et s'en alla à Béthanie, de sorte qu'au moment où le peuple eût voulu le placer sur le trône d'Israël, on ne put le trouver nulle part.VJC 367.1

    Jésus demeura toute la nuit en prière, et le matin, comme il revenait de Béthanie, il passa près d'un lieu planté de figuiers. Ayant faim, “et voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il y alla pour voir s'il y trouverait quelque chose; et s'en étant approché, il n'y trouva que des feuilles, car ce n'était pas la saison des figues. Alors Jésus, prenant la parole, dit au figuier: Que jamais personne ne mange de ton fruit. Et ses disciples l'entendirent.”1Marc 11:13, 14.VJC 367.2

    Ce n'était pas la saison où les figues étaient mûres, sauf en certains endroits, et sur les hauteurs du mont des Oliviers; on pouvait donc dire en vérité: “Car ce n'était point la saison des figues”. Suivant la nature du figuier, on voit les fruits se former avant le développement des feuilles, de sorte qu'on peut bien, à plus forte raison, espérer cueillir des fruits mûrs sur un arbre couvert de feuilles. Le figuier que voyait Jésus était magnifique à voir, mais en cherchant sur ses branches, il vit qu'il n'avait qu'une apparence trompeuse, car il ne portait que des feuilles. Afin de donner une leçon salutaire à ses disciples, il se servit du figuier comme d'un symbole, en lui prêtant des qualités morales pour en tirer une vérité divine.VJC 367.3

    Les Juifs se distinguaient de toutes les autres nations du monde par leur prétention à une fidélité parfaite au Dieu du ciel. Ils avaient été particulièrement favorisés, et ils prétendaient être le plus pieux de tous les peuples, tandis qu'ils étaient réellement impies et corrompus par l'amour du monde et la passion du gain. Se vantant de leur piété et de leur connaissance, quoique pleins d'hypocrisie et de cruauté, et ignorant ce que Dieu demandait d'eux, — ils ressemblaient au figuier stérile qui étalait ses branches prétentieuses, luxuriantes, fécondes en apparence et belles à voir, mais sur lesquelles Jésus “ne trouva que des feuilles”. La religion juive avec son magnifique temple, ses autels sacrés, la pompe de ses sacrifices, ses sacrificateurs splendidement vêtus et ses cérémonies pompeuses, n'était qu'un vernis superficiel sous lequel régnaient l'orgueil, l'oppression et le péché. Les feuilles étaient abondantes et belles, mais l'arbre ne portait aucun fruit de piété.VJC 368.1

    Le matin suivant, comme ils passaient près du même verger, les disciples virent que le figuier que Jésus avait maudit était flétri et séché jusqu'aux racines. Jésus montra à ses disciples, dans l'image frappante du figuier, la vraie condition des Juifs; de même que le figuier avait séché sous la malédiction qui l'avait frappé, et qu'il était là, consumé et séché jusqu'aux racines, ainsi seraient abattus tous les vains et présomptueux hypocrites.VJC 368.2

    Les autres figuiers du verger n'avaient également point de fruits; mais leurs branches n'avaient pas de feuilles, de sorte qu'elles ne trompaient ni ne leurraient personne. Les arbres sans feuilles représentaient les gentils qui ne se vantaient point d'une piété supérieure. C'est en eux que ces paroles de l'Ecriture trouvent leur application: “Car ce n'était pas la saison des figues.” Mais tandis que les Juifs, dans leur orgueilleuse confiance en eux-mêmes, se croyaient supérieurs à tous les autres peuples, les gentils sentaient en quelque mesure leur pauvreté et leur faiblesse, et attendaient impatiemment de meilleurs jours, une lumière plus sûre et plus claire pour diriger leurs pas errants.VJC 368.3

    La nation juive était religieuse extérieurement; elle se glorifiait de son saint temple, de la pompe de ses sacrificateurs et des cérémonies imposantes du matin et du soir, de ses splendides synagogues et de ses sacrifices. Il y avait une profusion de feuilles brillantes et riches pour couvrir la basse hypocrisie, la méchanceté et l'esprit d'oppression qui se trouvaient au fond de toute cette vaine pompe. Les Juifs eurent l'avantage de posséder au milieu d'eux Christ, manifesté en chair. Cette inestimable grâce que Dieu leur fit, aurait dû provoquer en eux une pieuse reconnaissance. Mais par une aveugle prévention, ils refusèrent les bénédictions que Jésus leur offrait. Ce fut en vain que son amour se répandit sur eux; ils ne prirent point garde à ses œuvres miraculeuses. A son approche, toute douleur disparaissait; toute infirmité et toute difformité était guérie; l'injustice et l'oppression reculaient couvertes de honte devant ses réprimandes; tandis que la mort et la tombe s'éloignaient à son approche, et obéissaient à ses ordres. Pourtant, le peuple qu'il avait élu le rejeta et méprisa ses miracles. La Majesté du ciel est venue chez les siens, “et les siens ne l'ont pas reçue”.VJC 369.1

    Le jugement prononcé sur le figuier stérile ne symbolise pas seulement la sentence prononcée sur les Juifs; mais est aussi applicable aux soi-disant chrétiens de nos jours qui sont devenus formalistes, égoïstes, vaniteux et hypocrites. Beaucoup de gens qui se disent pieux sont dans le monde comme le figuier stérile, étalant des branches couvertes de feuilles prétentieuses, mais entièrement dépourvues de fruits. Ils pratiquent les formes du culte, et délaissent la repentance et la foi. Dans la condamnation du figuier, Christ démontra combien l'hypocrisie et les vaines prétentions lui sont odieuses. Toujours pitoyable au vrai pénitent, toujours prêt à le recevoir et à le secourir, il montre ainsi que celui-ci est dans une condition plus favorable devant Dieu que le chrétien qui ne porte aucun fruit à sa gloire.VJC 369.2

    D'importants événements se groupent autour de la fin du ministère de Christ. Son entrée triomphale à Jérusalem, la purification du temple et la malédiction du figuier stérile, prédisent chacune le sort de Jérusalem. Les larmes de Jésus sur le mont des Oliviers, lorsqu'il contemplait la ville qu'il avait tant aimée, landis qu'il était au milieu des cris de joie et des hosanna de milliers de personnes, furent les derniers appels d'une miséricorde et d'un amour méconnus et rejetésVJC 370.1

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