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La Vie de Jésus-Christ

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    Chapitre 5 — Le baptême de Christ

    Jésus habitait Nazareth de Galilée et Jean-Baptiste demeurait dans les déserts de la Judée. Au milieu de circonstances et d'entourages divers, tous deux avaient vécu dans la retraite, et quoiqu'ils fussent cousins, ils n'avaient point eu de rapports l'un avec l'autre. La providence divine avait disposé des circonstances de leur vie de telle manière que Jean n'eut aucune communication avec Jésus avant le temps où Christ devait paraître comme le Messie. Ainsi, les impies et les incrédules ne pouvaient avoir aucune occasion d'avancer qu'ils s'étaient ligués pour se soutenir l'un l'autre dans leurs prétentions.1Jean 1:33; Matthieu 3:13-17.VJC 61.1

    Jean connaissait les circonstances de la vie de Christ; il avait également été informé de la première visite de Jésus à Jérusalem, de la sagesse et de l'intelligence qu'il avait montrées dans son entrevue avec les rabbins. Il crut que Jésus était le Messie promis, mais il n'en avait aucune assurance positive. Jésus ayant vécu trente ans d'une vie retirée, ne donnant aucun signe spécial de son caractère messianique, cela suggéra quelques doutes à Jean, qui se demandait s'il était bien celui dont le prophète était venu préparer la voie; mais il attendit pourtant avec foi, persuadé qu'au temps voulu, les choses deviendraient plus claires. Dieu lui avait révélé que le Sauveur serait parmi les candidats qui demanderaient d'être baptisés de ses mains, et qu'un signe lui serait donné par lequel il pût reconnaître l'Agneau de Dieu et le présenter au peuple comme le Messie dès longtemps attendu.VJC 61.2

    Jean avait entendu parler de la perfection du caractère de Jésus et du droit auquel il prétendait, d'être le Fils de Dieu. Sa vie était d'accord avec ce que Dieu avait fait connaître à Jean, savoir qu'il y en avait Un parmi eux qui était sans péché. Jean avait vu également qu'il devait être un exemple à tout pécheur repentant. Lorsque Jésus se présenta pour être baptisé, Jean discerna dans la personne de Jésus, dans le port du Sauveur, un caractère supérieur à tout ce qu'il avait jamais vu chez un autre homme. Quoiqu'il ne le connût pas avec certitude comme le Messie, pourtant il se sentit fermement convaincu que c'était celui dont Moïse et les prophètes avaient parlé. L'atmosphère qui l'entourait était sainte et inspirait la crainte. Jamais auparavant, Jean n'avait éprouvé une influence divine comme celle qu'il éprouvait en présence de Jésus. Il reculait devant le devoir de baptiser celui qu'il savait être sans péché.VJC 61.3

    Un grand nombre de personnes venaient à Jean en confessant leurs péchés afin de recevoir le baptême de repentance; le prophète ne pouvait pas comprendre pourquoi Jésus, qui ne connaissait pas le péché et n'avait pas besoin de repentance, demandait l'accomplissement d'une ordonnance qui impliquait une culpabilité et par laquelle on confessait virtuellement que l'on était lavé de ses souillures; il présentait ses objections à Christ, lui représentant sa supériorité, et refusait de lui administrer l'ordonnance du baptême, en s'écriant: “C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi pour être baptisé!” D'un ton de ferme et bienveillante autorité, Jésus écarte le refus de Jean et son prétexte d'indignité, disant: “Ne t'y oppose pas pour le présent; car c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir tout ce qui est juste.” Jean céda finalement à la demande de Christ. En présence d'un grand concours de peuple, il descendit avec le Sauveur du monde dans le Jourdain et il l'ensevelit sous ses ondes.VJC 62.1

    Christ ne se présenta point pour confesser ses propres péchés, mais comme substitut du pécheur, la culpabilité de l'homme lui étant imputée. Il ne se présenta point au baptême pour se repentir pour son propre compte, mais en faveur du pécheur. L'homme avait transgressé la loi de Dieu. Christ devait accomplir tout ce qu'ordonnait cette loi, et laisser ainsi au pécheur un exemple de parfaite obéissance. “Je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté.”1Hébreux 10:8. Christ, en se soumettant au rite du baptême, rendait cette ordonnance honorable. Par cet acte, il s'identifiait avec son peuple comme son chef et représentant. Comme substitut, il prenait sur lui leurs péchés, se mettant au nombre des transgresseurs, faisant les démarches que le pécheur est requis de faire, et accomplissant l'œuvre que le pécheur doit accomplir. La vie de souffrances et de patience qu'il endura après son baptême, est un exemple bien propre à montrer aux pécheurs comment ils doivent supporter patiemment ce qui leur arrive en conséquence de leurs transgressions.VJC 62.2

    Lorsque Jésus sortit de l'eau, après son baptême, il s'agenouilla et pria au bord du Jourdain. Une ère nouvelle et importante s'ouvrait devant lui. Ses années de paisible tranquillité étaient arrivées à leur fin. Il avait vécu heureux dans sa vie d'industrie et de travail, tandis qu'il remplissait les devoirs d'un fils, étant en exemple à l'enfance, à la jeunesse et à l'âge mûr. Mais il allait entreprendre de nouveaux et pénibles labeurs. Des luttes, des épreuves, des difficultés, la souffrance et la mort se trouvaient dans le chemin dans lequel il venait d'engager ses pas. Il sentait quelle était l'importance et la solennité de cette heure et le poids de la responsabilité qu'il devait porter. Au moment de commencer son œuvre, il éprouve le besoin de supplier son Père céleste de lui accorder la force et l'aide qui lui sont nécessaires.VJC 63.1

    Comme le Sauveur levait les mains vers le ciel, que sa prière s'élevait à Dieu, son regard semblait pénétrer jusqu'à la demeure du Père. Le sentiment de la culpabilité des hommes et de la dureté de leur cœur l'oppressait, car il savait qu'il n'y en aurait que quelques-uns qui sauraient discerner sa mission miséricordieuse et le salut qu'il venait leur apporter du ciel. Il supplia son Père de lui donner la force d'affronter l'incrédulité et l'impiété des hommes, de renverser la puissance de Satan qui les opprimait, et de le surmonter, afin d'en délivrer les hommes. Il demanda à Dieu un témoignage lui montrant qu'il acceptait l'humanité coupable en la personne de son Fils.VJC 63.2

    Jamais auparavant les anges n'avaient entendu une telle prière; et ils sollicitaient la faveur d'apporter au Rédempteur en prière un message d'assurance et d'amour. Mais non; c'est le Père lui-même qui répondra aux prières de son Fils. La lumière de sa gloire descend directement de son trône. Les cieux sont ouverts, et des rayons de gloire, prenant la forme d'une colombe, s'arrêtent sur le Fils de Dieu.VJC 64.1

    Dans une contemplation silencieuse, rempli de crainte et de surprise, le peuple avait les yeux fixés sur Christ. Le Sauveur demeurait prosterné dans l'adoration, inondé de cette lumière qui entoure constamment le trône de Dieu. Son visage, tourné vers le ciel, était glorifié comme ne l'avait jamais été auparavant la face de l'homme. Une voix, descendant des cieux entr'ouverts, dit alors avec une majesté terrible: “C'est ici mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection.”VJC 64.2

    Ces paroles, qui confirmaient la qualité du Fils de Dieu, furent données afin d'inspirer la foi à ceux qui étaient témoins de cette scène, et afin de fortifier le Sauveur pour sa mission. Malgré les péchés d'un monde coupable qui reposaient sur Christ, malgré l'humiliation qu'il y avait pour lui à se charger de la nature de l'homme déchu, la voix du ciel le déclarait pourtant être le Fils de l'Eternel. Dieu mettait ainsi son sceau au plan de la rédemption; il montrait qu'il avait accepté notre race déchue en la personne de son substitut et garant; que les enfants d'Adam étaient mis en rapport avec Dieu, et que par l'intercession de Christ les cieux étaient ouverts à leurs prières. Quand l'homme pécha, la terre fut séparée du ciel. Les rapports cessèrent entre l'homme et son Créateur; mais le chemin de la maison du Père a été ouvert devant le pécheur repentant. Jésus est “le chemin, la vérité et la vie.”1Jean 14:6. Des portails du ciel entreouverts, une lumière émanant du trône de Dieu descend dans les cœurs de ceux qui l'aiment, et resplendit sur leur sentier.VJC 64.3

    Jean avait été profondément ému en voyant Jésus à genoux, suppliant, et demandant avec larmes l'approbation de son Père. Dans la lumière et la gloire du ciel qui l'enveloppaient, et dans la voix qui déclarait son caractère divin, Jean reconnut le signe que Dieu lui avait promis; il sut alors avec certitude que c'était le Rédempteur du monde qui avait reçu le baptême de ses propres mains. Profondément ému, il étendit les mains, et montrant Jésus, il s'écria: “Voici l'agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde!” Jean n'eut plus alors aucun doute que Jésus ne fût le vrai Messie.VJC 64.4

    L'amour que Dieu manifestait envers les hommes déchus dans le don de son Fils bien-aimé, étonnait les anges eux-mêmes. Le Fils était la splendeur de la gloire du Père et l'image empreinte de sa personne. Etant égal à Dieu, il possédait la grandeur et l'excellence divines. Il plut au Père qu'en lui habitât toute la plénitude de la divinité. Pourtant “il s'est anéanti lui-même, en prenant la forme de serviteur, et se rendant semblable aux hommes; ayant paru comme un simple homme, il s'est abaissé lui-même, s'étant rendu obéissant jusqu'à la mort, jusqu'à la mort de la croix.”1Philippiens 2:6-8.VJC 65.1

    En Christ s'unissaient l'humanité et la divinité. Sa mission était de réconcilier Dieu avec l'homme et l'homme avec Dieu — d'unir le fini à l'infini. Ce n'est que par les mérites de Christ que l'homme déchu pouvait être relevé et devenir participant de la nature divine. Les anges, n'étant pas accoutumés au péché, n'eussent point pu sympathiser avec l'homme dans ses luttes particulières; mais Christ, en revêtant lui-même la nature humaine, put comprendre les épreuves de l'homme et toutes les tentations auxquelles il est exposé.VJC 65.2

    Si Christ se fût révélé sur la terre dans la noblesse et la majesté qu'il possédait au ciel, sous son aspect noble et divin, sous la stature de gloire majestueuse et auguste qu'il avait au ciel, il eût attiré le peuple, et eût été reçu sans que personne eût eu besoin d'exercer sa foi. Mais sous son déguisement d'humilité, l'homme ne put voir la gloire du Fils de Dieu. “Il est le méprisé et le dernier des hommes, un homme de douleurs, et qui sait ce que c'est que la langueur.”2Ésaïe 53:3.VJC 65.3

    Dieu voulut que Christ prît sur lui-même l'apparence et la nature de l'homme déchu, afin qu'il fût rendu parfait par la souffrance. Il dut éprouver lui-même la force des terribles tentations de Satan, afin qu'il sût comment secourir ceux qui seraient tentés. La foi en Christ comme Messie ne devait point reposer seulement sur des preuves visibles; les hommes ne devaient point croire en lui à cause de ces attraits personnels, mais surtout à cause de l'excellence de son caractère, excellence qui n'a jamais été et ne sera jamais manifestée dans aucun autre homme. Tous ceux qui aimaient la vertu, la pureté et la sainteté, devaient être attirés vers Christ, et devaient reconnaître suffisamment les preuves qu'il était le Messie promis par les prophètes. Ceux qui se confiaient ainsi en la Parole de Dieu, devaient recevoir les bienfaits des enseignements du Sauveur et bénéficier finalement de son œuvre expiatoire.VJC 65.4

    Christ vint pour attirer l'attention de tous les hommes vers son Père, en leur enseignant la repentance envers Dieu. Quoiqu'il ne vînt pas tel qu'il était attendu, il parut pourtant tel que la prophétie l'avait prédit. Ceux qui désiraient croire, trouvaient dans les écrits des prophètes prédisant la venue du Juste et décrivant la manière en laquelle il viendrait, un fondement assez sûr pour établir leur foi.VJC 66.1

    Les Juifs avaient été le peuple le plus favorisé de Dieu. Il les avait fait sortir d'Egypte à bras étendu, et les avait déclarés son plus précieux joyau. Les nombreuses et précieuses promesses qui leur avaient été faites comme peuple, étaient la confiance de l'Eglise juive. C'est en elles qu'ils se confiaient et voyaient leur salut assuré. Aucun autre peuple ne professait d'être gouverné par les commandements de Dieu. Le Sauveur vint d'abord chez son peuple particulier; mais ils ne le reçurent point. Les Juifs, imbus de propre justice et d'incrédulité, s'attendaient à ce que leur Sauveur et Roi viendrait dans le monde, revêtu de majesté et de puissance, et forcerait tous les gentils de lui rendre obéissance. Ils ne s'attendaient point à ce qu'il vécût dans l'humiliation et dans la souffrance. S'il était apparu dans la grandeur et se fût emparé de l'autorité des grands de ce monde, ils l'auraient reçu et adoré; mais ils ne voulaient point recevoir l'humble et doux Jésus, ni le reconnaître comme Sauveur du monde.VJC 66.2

    Le prophète Esaïe décrivant l'office et les œuvres de Christ, montre la protection de Dieu pour son Fils pendant sa mission sur la terre, afin que la haine implacable des hommes, inspirée par Satan, ne détruisît point le plan du salut.VJC 66.3

    “Voici mon serviteur, je le soutiendrai; c'est mon élu, en qui mon âme a mis son affection; j'ai mis mon Esprit sur lui; il exercera la justice parmi les nations. Il ne criera point, il n'élèvera point sa voix, et ne la fera point entendre dans les rues. Il ne brisera point le roseau froissé, et il n'éteindra point le lumignon qui fume encore; il jugera dans la vérité. Il ne se retirera point, ni ne se précipitera point, jusqu'à ce qu'il ait établi la justice sur la terre.”1Ésaïe 42:1-4.VJC 67.1

    On n'entendit point Christ disputer bruyamment avec ceux qui s'opposaient à sa doctrine. Lorsqu'il priait son Père, il n'élevait point non plus la voix de manière à être entendu des hommes. On ne l'entendait point non plus éclater en bruyante allégresse, ni pour se vanter lui-même ni pour mériter l'approbation et les flatteries des hommes. Lorsqu'il enseignait, il éloignait ses disciples du bruit et de la confusion des villes affairées, pour se retirer dans quelque lieu tranquille qui cadrât mieux avec les leçons d'humilité, de piété et de vertu qu'il voulait inspirer à leurs esprits. Il évitait les éloges des hommes et préférait la solitude et les retraites paisibles aux lieux bruyants, fréquentés par les foules. Souvent sa voix s'élevait pour intercéder ardemment son Père; mais pour cela, il choisissait la solitude de la montagne, où il passait des nuits en prière, afin d'obtenir la force dont il avait besoin contre les tentations qu'il aurait à affronter et afin d'être soutenu dans l'œuvre si importante qu'il avait à accomplir pour le salut des hommes. Ses supplications étaient si ardentes que ses cris de détresse se confondaient souvent avec ses sanglots. Mais malgré sa lutte pénible durant la nuit, il ne cessait de continuer son œuvre pendant le jour. Au matin, il reprenait son œuvre de miséricorde et de bienveillance désintéressées.VJC 67.2

    La vie de Christ était en contraste frappant avec celle des Juifs, et c'est pour cette raison qu'ils désiraient le faire mourir. Les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens aimaient à prier dans les grandes places publiques, non seulement dans les synagogues, en présence de la foule, mais dans les coins des rues; et cela afin d'être vus des hommes et d'en être loués pour leur piété et leur dévotion. Ils faisaient leurs aumônes autant que possible à la vue du public, afin d'attirer l'attention sur eux. On les entendait non seulement se vanter dans les rues, mais disputer avec ceux qui différaient d'eux quant à la doctrine. Ils étaient susceptibles et pleins de ressentiment, orgueilleux, hautains et bigots. Le Seigneur, par son fidèle prophète, représente la vie de Christ comme un contraste frappant avec celles des principaux sacrificateurs, des scribes et des pharisiens.VJC 67.3

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