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La Vie de Jésus-Christ

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    Chapitre 47 — Au sépulcre

    Jésus avait été mis à mort pour le prétendu crime de trahison contre le gouverneur romain; or tout homme mis à mort pour ce crime était enterré par les soldats dans un lieu de sépulture réservé exclusivement à cette classe de criminels, qui avaient souffert l'extrême pénalité de la loi.VJC 505.1

    Jean était embarrassé de savoir quelles mesures prendre concernant le corps de son Maître bien-aimé. Il frissonnait à la pensée de le voir emporté par des soldats grossiers et insensibles, et enseveli dans un lieu déshonorant. Il savait qu'il ne pouvait obtenir aucune faveur des autorités juives, et qu'il ne pouvait pas espérer grand'chose de la part de Pilate. Mais, dans cette situation critique, Joseph et Nicodème s'avancèrent. L'un et l'autre étaient membres du Sanhédrin, et étaient en rapport avec Pilate. Tous deux étaient des hommes riches et influents. Ils étaient résolus à faire donner au corps de Jésus une sépulture honorable.VJC 505.2

    Joseph se rendit hardiment auprès de Pilate, et lui demanda la permission d'ensevelir le corps de Jésus. Pilate lui accorda aussitôt ce qu'il demandait, car il croyait fermement que Jésus était innocent. Ce n'est qu'alors que le gouverneur romain apprit, de la bouche de Joseph, que Jésus était réellement mort. On le lui avait laissé ignorer à dessein, quoique des rapports contradictoires lui fussent parvenus concernant les événements extraordinaires qui avaient accompagné la crucifixion. Il apprit alors que le Sauveur était mort au moment même où avaient disparu ces ténèbres mystérieuses qui avaient enveloppé la terre. Pilate fut surpris que Jésus fût mort si tôt; car ceux que l'on crucifiait souffraient des jours entiers sur la croix. Le récit qu'il entendit alors de la mort de Jésus le persuada encore plus fermement que ce n'était point un homme ordinaire. Le gouverneur romain fut étrangement agité, et regretta profondément d'avoir pris part à la condamnation du Sauveur.VJC 505.3

    Les sacrificateurs et les principaux avaient averti Pilate et ses officiers de se mettre en garde contre toute tromperie que les disciples de Jésus tenteraient par rapport au corps du Sauveur. Par conséquent, Pilate, avant d'accorder ce que demandait Joseph, envoya chercher le centenier qui commandait les soldats près de la croix, et il apprit de lui avec certitude que Jésus était mort. Et sur la requête instante de Pilate, le centenier lui raconta les scènes terribles du Calvaire, ratifiant ainsi le témoignage de Joseph.VJC 506.1

    Alors Pilate donna l'ordre officiel de remettre à Joseph le corps de Jésus. Tandis que Jean était inquiet et agité concernant les restes sacrés de son Maître bien-aimé, Joseph d'Arimathée revenait d'auprès du gouverneur; et Nicodème, anticipant le résultat de l'entrevue de Joseph avec Pilate, arrivait avec des baumes précieux de myrrhe et d'aloès, du poids d'environ cinquante kilos. On n'aurait pu témoigner plus de respect à l'homme le plus honoré de Jérusalem.VJC 506.2

    Les femmes qui étaient venues de Galilée étaient demeurées auprès de Jean, afin de voir ce qu'on ferait au corps de Jésus. Lors même que leur foi en Christ comme Messie promis avait péri avec lui, elles attachaient un grand prix à son corps. Les disciples étaient plongés dans une morne douleur; ils étaient tellement abattus par les événements qui venaient d'arriver, qu'ils étaient incapables de se rappeler les paroles de Jésus leur annonçant que ces choses mêmes devaient arriver ainsi. Les femmes furent étonnées de voir Joseph et Nicodème, tous deux riches et honorés, aussi intéressés qu'elles à ensevelir convenablement le corps de Jésus, et tout aussi désireux d'y prendre part.VJC 506.3

    Ni l'un ni l'autre de ces hommes ne s'était attaché ouvertement au Sauveur pendant qu'il vivait, quoique tous deux crussent en lui. Ils savaient que s'ils avaient déclaré leur foi en lui, ils auraient été exclus du conseil du Sanhédrin, à cause des préventions des sacrificateurs et des anciens envers Jésus. Cela leur eût enlevé toute possibilité de lui aider et de le protéger de leur influence dans le conseil. Ils avaient démontré plusieurs fois la fausseté des raisons de sa condamnation, et protesté contre son arrestation; et le conseil avait levé la séance sans prendre de décision sur le sujet qui les avait réunis; car il était impossible d'obtenir la condamnation de Jésus sans le consentement unanime du Sanhédrin. Les sacrificateurs étaient finalement arrivés à leurs fins, en assemblant un conseil secret auquel Joseph et Nicodème ne furent point convoqués. Mais alors, les deux conseillers se présentèrent hardiment pour venir en aide aux disciples. Dans ce moment, l'aide de ces hommes riches et honorés se faisait cruellement sentir. Ils pouvaient faire pour le corps du Sauveur ce qu'il était impossible aux pauvres disciples de faire, et leur position influente les protégeait dans une grande mesure des censures et des remontrances. Tandis que les disciples avoués de Christ se trouvaient trop découragés et trop intimidés pour montrer ouvertement qu'ils étaient ses disciples, ces hommes se mirent hardiment en avant, et firent noblement leur part.VJC 506.4

    Ils enlevèrent doucement et respectueusement de leurs propres mains le corps de Jésus de l'instrument de torture, et lavèrent soigneusement les taches de sang qui le couvraient. Des flots de larmes s'échappaient de leurs yeux, en regardant ce corps meurtri et déchiré. Joseph possédait un sépulcre neuf, taillé dans le roc, qu'il s'était réservé pour lui-même; ce sépulcre était proche du Calvaire, et il le prépara pour y mettre Jésus. Le corps embaumé avec les drogues aromatiques apportées par Nicodème, fut soigneusement enveloppé dans une toile de lin, et les trois disciples transportèrent leur précieux fardeau dans le sépulcre neuf où personne n'avait encore été mis. Là, ils étendirent ces membres déchirés, et croisèrent ses mains percées sur sa poitrine inanimée.VJC 507.1

    Les femmes qui étaient venues de la Galilée s'approchèrent de plus près, afin de voir si tout ce que l'on pouvait faire avait été fait pour le corps de leur Maître bien-aimé; puis elles virent la lourde pierre que l'on roulait à l'entrée du sépulcre, et le Fils de Dieu fut laissé dans son repos. Ces femmes, avaient été les dernières à la croix, elles furent les dernières au sépulcre de Christ. Pendant que les ombres du soir descendaient sur la terre, Marie Magdelaine et l'autre Marie s'attardaient vers le saint lieu du repos de leur Seigneur, répandant des larmes de douleur sur le sort de celui qu'elles aimaient.VJC 507.2

    Quoique les principaux des Juifs eussent accompli leur dessein meurtrier en mettant à mort le Fils de Dieu, leurs appréhensions n'étaient point calmées ni leur jalousie envers Christ éteinte. A la joie d'avoir satisfait leur vengeance, se mêlait toujours la crainte que ce corps qui reposait dans le sépulcre de Joseph, ne revînt à la vie. Ils s'étaient efforcés de croire que c'était un séducteur, mais en vain. Partout ils se voyaient interrogés sur Jésus de Nazareth par des gens qui, n'ayant point entendu parler de sa mort, apportaient leurs amis malades et mourants afin qu'ils fussent guéris par le grand Médecin au jour de la Pâque. Les sacrificateurs savaient dans leurs cœurs que Jésus avait été tout puissant; ils avaient été témoins de son miracle au tombeau de Lazare; ils savaient qu'il avait rendu des morts à la vie, et ils tremblaient de crainte qu'il ne se relevât d'entre les morts.VJC 508.1

    Ils l'avaient entendu déclarer qu'il avait le pouvoir de donner sa vie et le pouvoir de la reprendre; ils se souvenaient qu'il avait dit: “Abattez ce temple, et je le relèverai dans trois jours”; ils se rappelaient toutes ces choses, et en étaient effrayés. Lorsque Judas avait trahi son Maître auprès des sacrificateurs, il leur avait répété la déclaration que Jésus avait faite à ses disciples en particulier, lorsqu'ils étaient en route pour Jérusalem: “Nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes, et ils le condamneront à la mort; et ils le livreront aux gentils pour être exposé à la moquerie, et pour être fouetté et crucifié; mais il ressuscitera le troisième jour.”1Matthieu 20:18, 19. Ils se souvinrent de bien des choses qu'il avait dites, et qu'ils reconnurent comme étant de véritables prophéties des événements qui venaient d'avoir lieu. Ils ne désiraient point penser à ces choses, mais ils ne pouvaient les éloigner de leur esprit. Comme leur père, le diable, ils croyaient et ils tremblaient.VJC 508.2

    Maintenant que l'excitation frénétique était passée, l'image de Christ revenait à leur esprit, et ils le revoyaient devant ses ennemis calme, ne proférant aucune plainte, souffrant sans murmurer leurs moqueries et leurs mauvais traitements. Ils se rappelaient ses prières pour ceux qui le clouaient à la croix; son oubli de ses propres souffrances, et la réponse miséricordieuse qu'il avait faite à la prière du brigand sur la croix; les ténèbres qui avaient couvert la terre, leur soudaine disparition, et son cri triomphant: “Tout est accompli”, qui avait semblé résonner à travers l'univers entier; sa mort immédiate, le tremblement de terre, l'écroulement des rochers; l'ouverture des sépulcres, et le déchirement du voile du temple. Toutes ces circonstances remarquables imprimaient dans leur esprit l'irrésistible conviction que Jésus était le Fils de Dieu.VJC 509.1

    Lorsque Judas avait rapporté aux sacrificateurs les paroles de Jésus concernant sa mort prochaine, ils s'étaient moqués de l'idée qu'il pût prévoir les événements. Or, toutes ces prédictions s'étaient si bien accomplies, qu'ils n'étaient point sûrs que tout ce qu'il avait prédit n'arrivât. Si Jésus ressuscitait des morts, ils craignaient que leur vie ne payât la peine de leur crime. Ils ne pouvaient goûter aucun repos pendant la nuit; car ils étaient bien plus inquiets de Jésus, mort, qu'ils ne l'avaient été durant sa vie. Ils avaient alors pensé que leur seul espoir de prospérité et d'influence était de réduire au silence la voix qui les réprouvait; maintenant, ils tremblaient à cause de la puissance miraculeuse qu'il avait possédée.VJC 509.2

    Ils eurent peu de repos le jour du Sabbat. Quoiqu'ils n'eussent point voulu franchir le seuil de la maison d'un gentil, de crainte de se souiller, ils tinrent néanmoins un conseil au sujet du corps de Christ. Ils savaient que les disciples ne feraient aucune tentative de l'enlever avant que le Sabbat fût passe; mais ils désiraient prendre toutes les précautions possibles à la fin de ce jour; donc, “les principaux sacrificateurs et les pharisiens allèrent ensemble vers Pilate, et lui dirent: Seigneur, nous nous souvenons que quand ce séducteur vivait, il disait: Je ressusciterai dans trois jours. Commande donc que le sépulcre soit gardé sûrement jusqu'au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent de nuit, et n'enlèvent son corps, et qu'ils ne disent au peuple: Il est ressuscité des morts. Cette dernière séduction serait pire que la première.” Pilate, pas plus que les Juifs, ne désirait que Jésus ressuscitât avec puissance pour punir ceux qui l'avaient mis à mort; il remit ainsi une escouade de soldats romains aux ordres des sacrificateurs, en disant: “Vous avez la garde; allez, et faites-le garder comme vous l'entendrez. Ils s'en allèrent donc, et ils s'assurèrent du sépulcre, en scellant la pierre, et en y mettant des gardes.”1Matthieu 27:62-66.VJC 509.3

    La discipline de l'armée romaine était très sévère. On punissait de mort une sentinelle que l'on trouvait endormie à son poste. Les Juifs comprenaient l'avantage d'avoir une telle garde au sépulcre de Jésus. Ils scellèrent la pierre qui fermait l'entrée du sépulcre, afin qu'on ne pût y toucher sans qu'on le remarquât, et ils prirent toutes les précautions possibles pour que les disciples ne pussent point les tromper, et enlever le corps de Jésus. Mais toutes leurs précautions et tous leurs plans ne servirent qu'à rendre plus complet le triomphe de la résurrection, et à établir plus fermement la vérité.VJC 510.1

    Comment Dieu et les anges doivent-ils avoir considéré tous ces préparatifs pour garder le corps du Rédempteur du monde? Combien ces efforts doivent avoir paru faibles et insensés! Les paroles du Psalmiste dépeignent cette scène: “Pourquoi les nations s'assemblent-elles, et les peuples projettent-ils des choses vaines? Pourquoi les rois de la terre s'assemblent-ils, et les princes consultent-ils ensemble contre l'Eternel et contre son oint? Rompons, disent-ils, leurs liens, et jetons loin de nous leurs cordes. Celui qui habite dans les cieux s'en rira; le Seigneur se moquera d'eux.”2Psaumes 2:1-4. Les gardes romains et leurs armes étaient impuissants pour renfermer le Seigneur de la vie dans l'étroite enceinte du sépulcre. Christ avait déclaré qu'il avait le pouvoir de donner sa vie et le pouvoir de la reprendre. L'heure de sa victoire approchait.VJC 510.2

    Dieu avait dirigé les événements qui avaient accompagné la naissance de Christ. Il y avait un temps déterminé où il devait apparaître sous la forme de l'humanité. Une longue suite de prophéties inspirées indiquaient la venue de Christ dans le monde, et décrivaient la manière dont il serait reçu. Si le Sauveur était apparu à une période antérieure dans l'histoire du monde, les avantages que les chrétiens en eussent tirés n'auraient point été si grands, car leur foi ne se fût point développée et fortifiée par la considération des prophéties qui perçaient l'avenir et rapportaient les événements qui devaient arriver.VJC 510.3

    Les Juifs s'étant méchamment éloignés de l'Eternel, Dieu permit qu'ils tombassent sous la puissance d'une nation païenne. Il ne fut accordé aux Juifs qu'une certaine puissance très limitée; le Sanhédrin même ne pouvait prononcer un jugement final sur aucun cas important entraînant l'application de la peine capitale. Un peuple qui, comme les Juifs, est esclave de la bigoterie et de la superstition, est on ne peut plus cruel et implacable. Il plut à la sagesse de Dieu d'envoyer son Fils dans le monde dans un moment où la puissance romaine avait l'autorité. Si les Juifs eussent été libres, nous n'aurions point maintenant une histoire de la vie et du ministère de Christ parmi les hommes. Les sacrificateurs et les gouverneurs, jaloux, se fussent promptement défaits d'un si formidable rival. Il eût été lapidé sans le secours de la fausse accusation de violer la loi de Dieu. Les Juifs ne mettaient personne à mort par la crucifixion. C'était une méthode de punition qu'avaient adoptée les Romains; par conséquent, il n'y aurait point eu de croix sur le Calvaire. Et alors, les prophéties n'eussent point été accomplies; car Christ devait être élevé sur la croix à la vue du public, comme le serpent l'avait été dans le désert.VJC 511.1

    La puissance romaine fut dans la main de Dieu l'instrument qui empêcha la lumière du monde d'être éteinte au milieu des ténèbres. La croix fut élevée, suivant le plan de Dieu, à la vue de toute nation, de toute langue et de tout peuple, attirant leur attention sur l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde.VJC 511.2

    Si la venue de Christ eût été différée à bien des années plus tard, au temps où la puissance des Juifs s'était amoindrie, la prophétie n'eût point été parfaitement accomplie; car il n'eût point été possible aux Juifs, leur puissance étant sur son déclin, d'influencer les autorités romaines au point de leur faire signer la condamnation de Jésus sur les accusations mensongères présentées. Et il n'y aurait pas eu non plus de croix érigée pour Christ sur le Calvaire; car peu après la mort du Sauveur, la méthode de faire mourir par la crucifixion fut abolie. Les scènes qui se passèrent à la mort de Jésus, la conduite inhumaine de la populace, les ténèbres surnaturelles qui enveloppèrent la terre, l'effroi de la nature qui se manifesta par l'écroulement des rochers et par l'apparition des éclairs, tout cela frappa le peuple de tels remords et de telles terreurs, que la croix, comme instrument de mort, tomba bientôt en désuétude. A la destruction de Jérusalem, lorsque la populace resaisit le pouvoir, la crucifixion reparut pour un moment, et bien des croix furent élevées sur le Calvaire.VJC 511.3

    Le temps et la manière de l'apparition de Christ, étaient un accomplissement direct et complet des prophéties. Ces circonstances, données au monde par le témoignage des apôtres et de leurs contemporains, sont l'un des plus forts appuis de la foi chrétienne. Nous n'avons point été des témoins oculaires des miracles de Jésus qui attestent sa divinité; mais nous avons les écrits de ses disciples qui en ont été les témoins oculaires. Or la foi nous permet de voir par leurs yeux, et d'entendre par leurs oreilles; et notre foi s'empare avec la leur des preuves qu'ils nous donnent.VJC 512.1

    Les apôtres acceptèrent Jésus sur le témoignage d'une suite de prophètes et d'hommes justes, s'étendant sur une période de plusieurs siècles. Le monde chrétien possède en faveur de sa foi une chaîne de preuves pleine et complète, s'étendant à travers tout l'Ancien et le Nouveau Testament; d'un côté, elle montre un Sauveur à venir, et de l'autre elle remplit les conditions de cette prophétie. Tout cela suffit pour affermir la foi de ceux qui désirent croire. Dieu a voulu laisser à la race humaine de légitimes moyens de développer sa foi en la puissance de Dieu et de son Fils, comme dans les opérations du Saint-Esprit.VJC 512.2

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