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Manuscrits Inédits (19-96) Tome 1

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    Manuscrit 55—L’esprit qui doit caractériser le travail des médecins adventistes

    JE SUIS ALARMÉE à la fois par les perspectives du sanatorium, de la maison d’édition de Battle Creek et de toutes nos institutions en général. Un état d’esprit s’est installé dans les institutions et s’est renforcé avec les années. Son caractère est totalement différent de celui que le Seigneur a révélé dans sa Parole et qui doit être propre aux médecins de nos institutions de santé et aux ouvriers de l’oeuvre des publications. On pense que les médecins du sanatorium et les hommes qui occupent des postes à responsabilités à la maison d’édition n’ont pas l’obligation d’être sous le contrôle des principes chrétiens d’abnégation et de sacrifice personnel. Mais cette idée tire son origine des conciles de Satan. Quand les médecins montrent qu’ils pensent davantage au salaire qu’ils reçoivent qu’au travail de l’institution, ils révèlent qu’ils ne sont pas des hommes dignes de confiance pour leur altruisme, des serviteurs du Christ qui craignant l’Éternel, fidèles à la tâche du Maître.MI1 189.1

    __________

    D’un manuscrit pour God’s Plan [Le plan de Dieu].

    Les hommes contrôlés par des désirs égoïstes ne devraient plus être liés à nos institutions, et il vaudrait mieux que leur ligne de conduite soit exposée, afin que chaque église adventiste du septième jour connaisse les principes qui régissent ces hommes.MI1 190.1

    Ceci serait une précaution sage et juste puisqu’à travers leur profession médicale, ce groupe profite des intérêts que la Fédération a créés avec beaucoup d’efforts et soutenus à grands frais. Sous le nom d’adventistes du septième jour, ils se sont établis parmi notre peuple et déclarent travailler pour le bien de la cause. Ils sont acceptés comme des médecins chrétiens, et le besoin existe que des hommes et des femmes se rendent à ces différents endroits et agissent à la fois en missionnaires et médecins chrétiens. Mais ils devraient être sous la direction de la Fédération. Les gens désirent tellement qu’on établisse des institutions qu’ils encouragent les hommes arrivant parmi eux à accepter la responsabilité de créer des institutions.MI1 190.2

    Mais, parmi les praticiens, beaucoup ne travaillent pas uniquement en vue de la gloire de Dieu, mais pour leurs propres intérêts. Ils font payer des prix exorbitants à ceux qui ont besoin de leurs services. Ils croient n’avoir de comptes à rendre à personne et ne veulent recevoir ni recommandations, ni conseils. Ils veulent suivre leurs propres impulsions. Leurs motifs sont surtout égoïstes. Ils ne sont pas des missionnaires dans l’exercice de la médecine. Leurs honoraires excessifs sont enregistrés dans les livres du Témoin véridique qui dit : « Je connais tes œuvres » (Apocalypse 2.2). L’argent que les médecins prennent généralement des riches et des pauvres est, dans beaucoup de cas, trop important pour les services rendus, et le Dieu du ciel le considère, plus ou moins, comme un gain mal acquis. Cependant, ils exigent de grosses sommes pour leur aide professionnelle, simplement parce qu’ils ne peuvent le faire car, quand les gens souffrent, ils ont besoin d’aide. Les principes de la vérité n’habitent pas dans leur âme et n’a pas d’influence sanctifiante sur leur vie et leur caractère, à moins que les hommes accomplissent les paroles de Jésus.MI1 190.3

    Si les églises accueillent ces hommes parmi leurs membres pour dire être adventistes du septième jour, elles trouveront qu’au lieu d’en bénéficier, ces relations leur feront du tort. Tout ce qui peut être secoué le sera. Quand ils seront éprouvés et examinés, ces hommes révéleront l’esprit peu chrétien qui les pousse, mettant alors en évidence des traits de caractère qui ne seront jamais admis, aux portes du ciel. Ils suivent les penchants de leur propre esprit et non les conseils de Dieu.MI1 190.4

    « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie étemelle. » (Jean 3.16) Le ciel a été acheté pour les hommes à un prix infini, et personne ne franchira le portail de la béatitude à moins d’avoir démontré par l’abnégation et le sacrifice de soi la qualité et l’authenticité de sa vie pour Jésus et l’humanité souffrante.MI1 190.5

    Dieu demandera aux hommes des recettes proportionnelles à la valeur qu’ils se seront accordée à eux-mêmes, ainsi qu’à leurs services puisqu’ils seront jugés selon leurs œuvres et selon un critère pas moins élevé que celui qu’ils ont eux même établis. S’ils ont estimé que la valeur de leurs talents était grande et qu’ils ont hautement estimé leurs capacités, on leur demandera de rendre un service dans la mesure de leur propre évaluation et exigences. Oh, combien peu connaissent vraiment le Père ou son Fils Jésus-Christ ! S’ils étaient imprégnés de l’Esprit du Christ, ils feraient les œuvres du Christ. « Ayez en vous la pensée qui était en Christ-Jésus » (Philippiens 2.5).MI1 191.1

    Celui qui juge justement a dit : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15.5). Tous les talents, grands ou petits, ont été confiés aux hommes par Dieu pour être employés à son service. Et, quand des hommes n’emploient leurs capacités que pour eux-mêmes et qu’ils ne se soucient pas de travailler en harmonie avec leurs collègues médecins qui ont la même foi, ils révèlent qu’ils sont enclins à les juger d’après eux-mêmes. Ils ne cherchent pas à répondre à la prière du Christ : « Qu’ils soient un » comme lui est un avec le Père (voir Jean 17.11,22). Quand ils exigent des prix exorbitants pour leurs services, Dieu, le juge de toute la terre, exigera d’eux à la hauteur de leur propre estimation exagérée et il leur demandera l’équivalent de la valeur qu’ils se seront attribués.MI1 191.2

    Comme ils jugent leur valeur d’un point de vue monétaire, Dieu jugera leurs œuvres en comparant leur service selon la valeur qu’ils leur auront attribuée. A moins d’être converti, personne qui surestime ses capacités ne pourra entrer au ciel car jamais son influence personnelle au service du Christ ne pourra entrer en équilibrer avec l’estimation qu’il a de lui même ou de ses exigences au service des autres. L’égoïsme et la glorification de soi deviennent la malédiction de nos institutions et fermentent tout le camp d’Israël. Nous sommes arrivés au point où Dieu demande qu’on s’arrête et qu’on réfléchisse maintenant afin de déterminer les motifs qui nous poussent à l'action et de savoir en qui les paroles du Christ s’accomplissent. Jésus a dit : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive » (Matthieu 16.24). Le moi doit être caché en Jésus.MI1 191.3

    Nous devons nous alarmer car l’égoïsme et la convoitise deviennent les pouvoirs qui nous dirigent, et cela déplait au Seigneur. La conscience de beaucoup est devenue comme du caoutchouc. Les hommes peuvent être achetés et vendus au meilleur offrant. Quand de tels individus sont pesés sur la balance du sanctuaire, ils sont trouvés légers car ils manquent de conscience, d’honneur, d’intégrité et de fidélité. Le péché de la corruption est devenu tellement courant que le sens moral de beaucoup est perverti par cette pratique impie. Le temps de probation est sur nous et beaucoup mélangent l’iniquité à la vérité. Ils ne se placent pas là où le Seigneur peut être glorifié, mais là où ils se font plaisir et se glorifient. Quand cela sert leurs objectifs, ils sont les défenseurs les plus zélés de la vérité mais, quand le test de l’épreuve tombe sur eux, ils rétrécissent sous le mètre ruban du Seigneur. Malachie décrit le déroulement de l’épreuve qui préparera le peuple de Dieu à se tenir debout, le jour de son retour : « Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Quel est celui qui tiendra debout quand il paraîtra ? Car il est comme le feu du fondeur, comme la potasse des blanchisseurs. Il siégera, tel celui qui fond et purifie l’argent ; il purifiera les fils de Lévi, il les épurera comme on épure l’or et l’argent, et ils seront pour l’Éternel ceux qui amènent l’offrande avec justice. » (Malachie 3.2,3) Telle est l’œuvre que le Seigneur réalisera par nos ins-titutions. Que personne, homme ou femme, ne s’interpose dans ce travail important car les âmes sont en danger et doivent être nettoyées, purifiées et raffinées comme l’argent par le feu.MI1 192.1

    Celui qui est égoïste et cupide, pressé de mettre la main sur chaque dollar qu’il peut prendre à nos institutions pour ses services limite l’œuvre de Dieu. Sans aucun doute, il a déjà reçu sa rétribution. Il ne peut être considéré comme étant digne de recevoir la récompense étemelle du ciel, dans les demeures que le Christ est allé préparer pour ceux qui renoncent à eux-mêmes et prennent leur croix pour le suivre. L’aptitude des hommes à recevoir l’héritage acheté par le sang est pesée durant cette vie de probation. Ceux qui ont un esprit d’abnégation manifesté par le Christ qui s’est donné lui-même pour le salut de l’humanité déchue sont ceux qui boiront la coupe et seront baptisés du baptême. Ils partageront la gloire du Rédempteur. Ceux qui démontrent que l’amour du Christ contrôle leur esprit et motive leur service seront considérés comme étant des sujets dignes d’appartenir à la famille d’en haut. Nous devons tous être mis à l’épreuve en cette vie pour démontrer si, une fois admis au ciel, nous répéterions ou non la même ligne de conduite que Satan y a suivie. Mais, si le caractère que nous développons durant notre temps de probation est conforme au modèle divin, il nous qualifiera pour recevoir la bienvenue : « Bien, bon et fidèle serviteur [...] ; entre dans la joie de ton Maître » (Matthieu 25.21 ). [...] Mais si, d’autre part, les hommes désirent être très estimés parmi leurs semblables, s’ils recherchent les postes les plus élevés et exigent la rémunération la plus élevée qu'ils puissent obtenir en cette vie, ils conserveront ce même caractère dans la vie future. Tout le ciel les déclarera inaptes au royaume, disqualifiés pour toute position à responsabilités dans la grande œuvre de Dieu dans les parvis célestes. Nos institutions sont des instruments ordonnés par Dieu, et les principes d’équité, de justice et de droiture doivent y être fidèlement maintenus. L’œuvre dans laquelle nous sommes engagés doit être réalisée par des hommes qui sont consacrés par Dieu, comme l’a été le Christ, pour avancer dans un esprit de sacrifice pour le salut d’un monde perdu. Tel est l’esprit qui devrait caractériser le travail missionnaire médical, à n’importe quel endroit et partout.MI1 192.2

    Ceux qui participent à la nature divine coopèrent en toutes choses avec le Capitaine de leur salut. Jésus s’est donné, a lui-même abandonné sa gloire et, pour nous, il s’est fait pauvre afin que, par sa pauvreté, nous soyons enrichis. Et ceux qui ont son esprit prennent part à son humiliation, à son abnégation et à son sacrifice. Ils mettent en relief sa douceur et l’humilité de son cœur, et se consacrent à l’œuvre qu’il est venu réaliser pour l’homme qui périt. Une simple profession de doctrine, aussi solide et biblique soit-elle, ne servira jamais à rien dans le travail qui consiste à rendre à l’homme le bonheur et à le ramener à Dieu. Le mal doit être arraché de son cœur car c’est ce caractère satanique qui a provoqué la rébellion dans le ciel. A moins que ce changement ne s’opère dans son cœur, l’homme ne peut recevoir l’approbation du Seigneur et à côté de son nom est écrit « Serviteur infidèle ».MI1 193.1

    Quand le Seigneur m’a montré le grand manque d’union entre les médecins, je me suis sentie accablée. Ils agissent comme si la prière de Jésus ne les concernait pas et ne recherchent pas l’union. Les médecins doivent travailler ensemble en harmonie, dans l’amour et l’unité. Aucun ne devrait être jaloux, ou envieux de ses collègues. Les méthodes cliniques ne devraient pas créer d’animosité, de méfiance ou de désaccords. La cause réelle des divergences est un esprit étroit, un esprit pharisaïque qui s’introduit dans la vie. Que les médecins démontrent qu’ils sont chrétiens en disant : « Nous sommes frères et bientôt, nous habiterons dans les mêmes demeures. Nous nous encouragerons les uns les autres dans le Seigneur ».MI1 193.2

    Dans toute institution parmi nous, dans chaque branche et département de l’œuvre, Dieu met à l’épreuve l’esprit qui pousse l’ouvrier à l’action. A-t-il l’esprit vif qui animait le Christ, ainsi qu’une dévotion fervente, la pureté et l’amour qui devraient caractériser celui qui travaille pour Dieu ? Porte-t-il les fruits de l’abnégation qu’on pouvait voir dans la vie de notre divin Seigneur ? Il est nécessaire que ceux qui travaillent dans notre œuvre aient le cœur engagé dans cette entreprise, qu’ils puissent rendre leur service non seulement pour le salaire ou pour l’honneur, mais pour la gloire de Dieu, pour le salut des hommes perdus.MI1 193.3

    S’il est clair que le cœur de l’homme n’est pas impliqué, n’offrez aucun avantage financier, aucun encouragement flatteur pour obtenir les services d’aucun médecin. Mais offrez ce qui est raisonnable, ce qui correspond aux principes que le Seigneur a indiqués dans l’établissement de nos institutions, et pas plus. Satan, qui se proclame prince de ce monde, se présente comme quelqu’un de très riche et peut facilement renchérir votre offre et, plus vous l’augmentez, plus grande sera la sienne. Le monde est un agent de Satan qu’il emploie pour réaliser son travail. Vous saurez si un homme est chrétien ou non car les actes parlent plus fort que les mots ou la profession de foi. L’esprit qui caractérise l’action représente l’homme et le travail sera en accord avec le modèle qu’il lui donne. Dieu démontrera clairement au moyen d’épreuves et de tribulations qui restera uni au Christ, à la fin du grand plan du salut. Nous devons agir en réformateurs dans chaque branche de notre œuvre parce qu’alors, Jésus travaillera avec nous..MI1 194.1

    Le Christ nous a rachetés à un prix infini et, aujourd’hui, il lève sa main et nous appelle par notre nom comme il l’a fait pour Matthieu, alors qu’il était assis au banc des collecteurs d’impôts. Jésus lui a dit : « Suis-moi » (Matthieu 9.9). Matthieu a tout quitté - ses profits - pour suivre son Seigneur. Il n’a pas attendu, ni n’a demandé un certain salaire égal à celui qu’il percevait dans sa profession, avant d’accepter de servir. Mais, sans poser une seule question, il s’est levé et a suivi Jésus. Dans les épreuves et les tribulations, beaucoup de ceux qui professaient être chrétiens devaient encore montrer s’ils avaient soumis les traits de leur nature chamelle, ou s’ils étaient semblables à des sépulcres blanchis : beaux en apparence, mais remplis à l’intérieur d’impuretés et de profanation.MI1 194.2

    Professer son christianisme n’est pas suffisante pour faire de nous des chrétiens. Chacun de nous doit posséder le caractère manifesté par notre divin Modèle. La Parole de Dieu doit être la règle de notre vie, le guide de nos actions : l’abnégation, le sacrifice de soi, la sainteté, la compassion, la vérité et l’amour doivent être les fruits de notre foi en Christ. Quand le christianisme occupe sa place dans le cœur, on ne peut le cacher. On le verra, forgé dans l’âme, et il se manifestera dans le déroulement de la vie pratique. À moins que le christianisme ne soit présent dans la vie quotidienne, dans la manière de travailler, dans tout acte de service, nous ne représentons pas Jésus. Un chrétien manifestera son christianisme au marché, en achetant et en vendant, dans sa profession, dans son occupation et sa vie, dans sa conduite désintéressée envers tous ses collègues. Mais, parmi tous ceux chez qui nous recherchons la manifestation de l’esprit du Christ, il est tout à fait approprié de s’attendre à trouver ces qualités chez le médecin chrétien. Le critère doit cependant être plus élevé dans la profession médicale car, pour l’heure, son niveau est très bas et les principes sont corrompus par l’appât du gain.MI1 194.3

    Le médecin chrétien n’a nullement le droit de suivre les coutumes du monde, de planifier son activité pour obtenir la garantie et les éloges des impies. Il ne devrait pas accepter de salaires exorbitants pour ses services professionnels car la récompense attend ceux qui sont fidèles et vrais. Il n’a pas davantage le droit de servir ses semblables en exigeant une rémunération supérieure à celle du pasteur. Il ne doit pas estimer ses efforts selon une grande valeur monétaire, mais uniquement selon la cohérence, la miséricorde, ainsi que la valeur de son travail. Il est clair que, si le christianisme ne règne pas dans le cœur, il ne contrôlera pas la vie. La profession de foi n’a pas plus de valeur que l’esprit et la vie qui témoignent d’un caractère sincère. Nettoyer l’extérieur du vase n’a jamais élevé l’âme en la rendant pure et céleste. La vérité de Dieu n’a de valeur pour le destinataire que dans la mesure où on lui permet d’exercer une influence restrictive sur l’esprit et les actions. Il n’existe aucun piège aussi subtil, aussi constant et aussi dangereux pour le soi-disant disciple du Christ que la conformité au monde. « Sortez du milieu d’eux ; et séparez-vous » est l’appel de Dieu (2 Corinthiens 6.17).MI1 195.1

    Nous savons que l’esprit et la volonté du Seigneur n’ont aucun contrôle sur le monde, dans son ensemble. Les gens reçoivent d’innombrables bénédictions de Dieu, ses bienfaits appropriés, mais les mondains ne reconnaissent jamais le Bienfaiteur et n’expriment aucune gratitude envers ses multiples bontés. La raison en est que le principe de la vérité est absent du cœur, il n’est pas tissé dans le caractère car ses principes purs ne sont pas compris. L’apôtre Paul dit : « Car en croyant du cœur on parvient à la justice, et en confessant de la bouche on parvient au salut » (Romains 10.10). Quelle est alors la différence entre un chrétien et un homme dont le cœur n’est pas sous l’influence et le contrôle de l’Esprit de Dieu ? L’un est tombé sur le Rocher et est brisé : le moi est mort et Jésus vit en lui pour le façonner et le conformer à sa propre image divine. Ses liens avec Dieu se manifestent dans ses transactions commerciales et dans tous les aspects grands ou petits de sa vie puisqu’il marche dans la voie du Seigneur. Ses affections et ses espoirs ne se concentrent pas sur les choses de cette vie, mais se fixent sur les choses d’en haut. L’homme égoïste vit pour lui-même, il recherche les éloges et les gains du monde : il démontre bien que ses intérêts sont centrés sur les choses de la terre. Il saisira égoïstement tout ce qu’il peut pour l’administrer lui-même, comme l’a fait Satan. Nombreux sont ceux qui n’ont pas bonne conscience.MI1 195.2

    Le cœur est la citadelle de l’homme et, tant que la puissance du Christ ne crée pas de nouveaux intérêts, de nouvelles aspirations morales, l’ennemi trouve sa forteresse dans le cœur. C’est en effet dans le cœur que l’homme établit ses idoles, et aucun pouvoir sur terre ne peut déloger l’ennemi quand l’homme trouve satisfaction à vivre séparé de Dieu. Quand le Sauveur ne possède, ni ne demeure dans son cœur, sa vie révèle les désirs charnels, les goûts et l’esprit du grand imposteur. Et, même s’il professait être chrétien, ses actes témoigneraient qu’il ne connait pas le Seigneur. Même s’il reconnaissait la vérité, un esprit mensonger occuperait sa place dans son cœur. L’amour du Sauveur ne s’y trouverait pas. L’amour du Christ était un amour désintéressé qui l’a poussé à chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Ceux qui pensent beaucoup au salaire perçu pour leurs services révèlent le fait qu’ils n’ont pas posé les fondations de leur vie spirituelle sur le Rocher sûr, ou qu’ils ont perdu l’esprit de la vérité et oublié que c’est le sang inestimable du Fils de Dieu qui les a purifiés du vieux levain. Ils sont tellement dépourvus de discernement spirituel qu’ils placent le sacré et le profane au même niveau. Le Seigneur n’est pas honoré dans leur cœur et les principes de la religion du Christ ne sont pas tissés dans leur caractère. Ils prêtent un service froid et formel qu’ils appellent religion. Mais le Seigneur n’est pas en eux, « l’espérance de la gloire » (Colossiens 1.27).MI1 196.1

    L’homme dont le cœur est touché par le grand amour pour les âmes pour qui Jésus est mort ne se mettra pas au centre. Il ne cherchera pas à tout absorber sans rien donner, mais son travail sera inspiré par l’amour et la foi. Il prendra conscience qu’il s’occupe des âmes rachetées par le sang du Christ et ne permettra à rien de lui faire perdre de vue les réalités étemelles. Il gardera à l’esprit le fait que tout ce qui est en rapport avec sa vie et son caractère est chargé de responsabilités sacrées et, grâce à une communion vivante avec Dieu, son influence aura une puissance édifiante pour ceux qu’ils fréquentent. Nous ne pouvons pas connaître la beauté et les richesses de la grâce du Christ, tant que nous ne mettons pas la vérité en pratique dans notre propre coeur. Messieurs les médecins, en plus de votre éducation et formation médicale, vous avez besoin de Pesprit qui était en Jésus-Christ. Ceci sera justice et sanctification. Aucune fibre de racines de l’égoïsme ne peut exister dans le cœur du médecin qui reçoit le Christ comme un invité d’honneur. Quand vous vous viderez du moi, Jésus remplira cet espace et vous serez habités du même esprit, animés par le même intérêt altruiste qui se manifestait dans le ministère du Christ pour Pâme des hommes en péril.MI1 196.2

    Vous ne penserez alors plus à facturer des prix exorbitants pour vos services, comme c’est la coutume des médecins du monde, mais refuserez de déshonorer et de trahir votre Seigneur. Votre âme sera absorbée par la puissance vivifiante du Soleil de justice et, inconsciemment, de vous émanera une influence qui bénira ceux qui vous entourent. Vous ne travaillerez non pas comme de simples hommes d’affaires, considérant votre travail d’un point de vue mondain mais, comme des médecins chrétiens, vous dispenserez vos services sans rien prendre de plus que ce que vous pouvez honnêtement demander. Vous n’aurez en vue que la gloire de Dieu et, peu importe quelles pourraient être les conséquences pour vous, votre première considération sera de savoir comment manifester la puissance et la majesté de la vérité.MI1 197.1

    Ceux qui pratiquent ainsi la vérité sauront qu’il y a un amour plus fort, plus profond, plus contraignant que l’amour naturel d’une mère pour son enfant : c’est l’amour du Seigneur pour sauver les perdus et leur amour pour lui en retour. La vérité occupe la citadelle de Pâme et, si le Seigneur cherchait dans le temple, il ne trouverait aucun acheteur ou vendeur à condamner car Dieu trône dans le cœur. Le Seigneur a promis : « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. [...] Je ferai que vous suiviez mes prescriptions, que vous observiez et pratiquiez mes ordonnances. [...] Vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu » (Ézéchiel 36. 26-28).MI1 197.2

    Beaucoup de médecins affirmant aujourd’hui croire en la vérité me sont présentés dans une condition spirituelle pas meilleure que celle des prêtres et des chefs, à l’époque de Jésus. Leur religion est comme du caoutchouc, susceptible d’être étirée pour s’adapter à leurs circonstances, à différents moments et en différentes occasions. Dans le temple, on exigeait des prix exorbitants de ceux qui désiraient des animaux pour le sacrifice. Mais Jésus a dénoncé leur trafic profane. La divinité a brillé à travers l’humanité, alors qu’il entrait dans le temple de Dieu et « renversa les tables des changeurs et les sièges des vendeurs de pigeons. [...] Il les enseignait et disait : N’est-il pas écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière [...]. Mais vous en avez fait une caverne de voleurs » (Marc 11.15-17).MI1 197.3

    Les mêmes paroles sont applicables à beaucoup de médecins praticiens dits chrétiens. La profession médicale ne se trouve pas moins sous la juridiction du Seigneur, sous la norme de la justice que ne le sont celles de l’agriculteur, du marchand, ou du pasteur. Le médecin est aussi bien sous la même obligation de représenter la religion pure et sans tache dans ses transactions commerciales que tout autre homme de profession différente. On exige de lui qu’il aime Dieu et lui obéisse, qu’il soulage les malades et les malheureux, pour le Christ. L’amour et la compassion de Jésus doivent imprégner l’âme, et le médecin qui a devant ses yeux la crainte du Seigneur traitera avec tendresse les pauvres du Christ et avec justice tous les hommes car il se rendra compte qu’il devra se trouver devant les registres des œuvres réalisées dans le corps, à la barre du tribunal de Dieu. Toute tâche réalisée au nom de Jésus, de manière altruiste, obtiendra une qualité et réussira, bien au-delà de toute compensation terrestre car la justice du Christ sera imputée à cet ouvrier. Tout médecin devrait être inspiré par l’amour du Seigneur, afin que son travail porte l’empreinte de la main du grand Médecin qui le façonne. En Christ, nous contemplons les caractéristiques du véritable médecin.MI1 198.1

    Voilà un moment qu’on ignore la question de savoir si la profession médicale devrait être gouvernée par les principes chrétiens concernant la compensation, ou bien par la norme égoïste du monde. Mais on ne peut l’ignorer plus longtemps. Les nobles principes du christianisme seront-ils démontrés dans la vie du médecin ? La règle et la supervision de l’Église devraient-elle régir l’exercice de ses fonctions ? Devrait-il pratiquer l’abnégation pour l’amour du Christ, ou bien est-ce que marcher dans les traces de Jésus ne s’applique qu’à quelques hommes de profession plus commune, tandis que les commerçants, les avocats et les professionnels peuvent suivre librement les penchants de leur volonté égoïste ? Le monde doit-il ne pas voir de représentants du christianisme parmi la profession médicale, ni chez les hommes occupant des postes à responsabilités dans nos institutions ?MI1 198.2

    Il m’a été montré que la vérité doit pénétrer le cœur de chaque médecin parmi nous afin qu’elle ait une influence sanctifiante sur sa vie. Mais nos médecins ne savent généralement pas ce que signifie la religion du cœur. Alors que la lumière de la rédemption brille tout autour, l’âme périt par manque de connaissance du sacré et du divin. Le cœur est désolé et triste, bien que l’Esprit de Dieu, à travers sa Parole, invite les hommes à se reposer dans l’espérance de la gloire de Dieu.MI1 198.3

    Le travail de la profession médicale a besoin d’individus qui aiment et craignent l’Éternel. Le peuple souffre depuis longtemps à cause d’hommes non convertis, qui agissent indépendamment de l’Eglise, qui ont suivi leur propre jugement non sanctifié et mis en danger nos institutions de par leur indépendance non sanctifiée. Mais il n’est pas nécessaire que nos institutions acceptent des hommes et des femmes non consacrés parce qu’elles n’ont pas de meilleure solution. On trouvera des médecins convertis qui occuperont leur place dans l’œuvre. A moins que les principes de la vérité divine ne régissent les médecins, ce qui n’est pas arrivé jusqu’à présent, Dieu sera déshonoré, des âmes seront perdues et l’institution établie pour le bienfait des malades et de ceux qui souffrent ne tiendra pas compte de la volonté de l’Esprit de Dieu.MI1 199.1

    Dieu a été grandement déshonoré par le comportement de nombreux professionnels de santé qui disent croire en la vérité, mais qui n’ont pas représenté Jésus dans leur caractère. Une vie incohérente, dépourvue de principes chez un médecin doit être considérée comme grave et il faudrait le traiter comme le Christ a commandé à son Eglise de traiter ses transgresseurs. Si un transgresseur refuse d’écouter la réprimande et ne veut pas changer sa conduite, il doit être séparé de la congrégation de l’Église. Ceux qui prennent position du côté du transgresseur et sympathisent avec lui en lui accordant leur parrainage deviennent euxmêmes une offense à Dieu.MI1 199.2

    Certaines occupations ne sont pas ouvertes aux chrétiens pour ne pas être des vocations légitimes pour les serviteurs de Dieu qui ne s’y engageraient qu’au péril de leur âme puisqu’au travers de ces professions, ils seront exposés à l’influence polluante du monde. Dieu désire que son peuple ne fréquente pas la compagnie d’extorqueurs et de voleurs, même s’ils sont revêtus d’une apparence de sainteté. Il est des occupations dans lesquelles il est impossible d’effectuer un travail de réforme car elles sont foncièrement mauvaises et que la seule chose qu’on puisse dire à ceux qui persistent à y rester est la suivante : « Partez, voleurs ! » Mais la profession médicale est une vocation légitime et il y a un remède pour tous ses maux. Le Christ peut être représenté dans le caractère et les actions de tout médecin, et tous ceux qui affirment être chrétiens devraient s’attendre à travailler comme il a travaillé : en recevant un juste salaire pour leurs services, sans exiger rien de plus, même s’ils pensent pouvoir en obtenir davantage en suivant les coutumes égoïstes du monde. Si le médecin surfacture ses visites professionnelles, c’est comme si le ministre de l’Évangile exigeait un salaire excessif pour visiter les malades, consoler les découragés, offrir la paix et la joie aux opprimés.MI1 199.3

    L’œuvre du médecin chrétien doit porter la signature de l’abnégation et n’avoir ne serait-ce l’apparence de la fraude ou de l’extorsion. L’habitude s’est généralisée parmi les médecins qui ne craignent pas PEtemel de cacher ce qui est clair et simple sous un déguisement mystérieux afin de gagner plus d’influence sur les gens. Mais ceci n’est pas en accord avec le plan du Christ. Seul Dieu est voilé dans un mystère inaccessible. En se mêlant à l’humanité, Jésus a fait que toute chose cachée devienne bien claire à l’entendement des hommes et a promis, après son ascension, d’envoyer le Consolateur dont la mission serait de révéler la vérité. Dans les parvis célestes, on connaît la fraude et l’extorsion du médecin, tout comme le vol et la malhonnêteté du commerçant ou du mécanicien. Les factures excessives que le médecin exige d’un pauvre frère pour un simple service sont tout aussi étouffantes pour les pauvres que quand un avocat exige un honoraire exorbitant pour ses services, ou qu’un commerçant demande un prix déraisonné pour sa marchandise.MI1 200.1

    Le caractère et la destinée de l’homme pendant le temps de probation sont déterminés par les principes qui gouvernent ses actes. L’égoïsme est un attribut de Satan et, s’il contrôle la vie, il apparaîtra dans n’importe quelle profession ou occupation, aussi noble ou philanthropique veuille-t-on qu’elle paraisse. Une multitude de péchés a été couverte sous la profession médicale, mais un témoin a pris note de chaque transaction, malhonnête et un verdict juste a été prononcé dans la décision de chaque cas. Beaucoup de choses considérées comme licites et justes dans cette profession sont en fait délictueuses et on besoin du fouet des cordes dans la main du Maître afin de les expulser. De nombreux gestes de bonté et de miséricorde ont été effectués par les médecins praticiens, mais il m’a été montré que, d’une manière générale, la profession médicale est devenue un repaire de voleurs. Dans la cause de Dieu, le travail du médecin chrétien doit être embelli par la présence du Christ car il coopérera avec le médecin qui professe son nom. Mais, quand les hommes deviennent des escrocs, tout ce qu’il peut faire est de les chasser de ses parvis.MI1 200.2

    Ceux qui veulent entrer dans la profession médicale devraient être instruits d’un point de vue supérieur à celui qu’on trouve dans les écoles populaires du pays. Nous n’apprécions la valeur de la vérité sacrée en la-quelle nous professons croire qu’à partir du moment où nous lui donnons forme dans notre vie pratique. Ce n’est que quand l’intégrité spirituelle et morale devient une caractéristique permanente, en tout temps et partout, que nous sommes vraiment en mesure d’apprécier la valeur de la sainte foi qui a une fois été transmise aux saints. En plus de la science spéciale requise des hommes pour devenir des médecins intelligents, ceux-ci ont besoin d’une formation quotidienne à l’école du Christ afin d’apprendre à travailler comme Jésus l’a fait : dans la pureté, l’altruiste et la sainteté devant Dieu. De cette manière, ils seront qualifiés pour entrer à l’école supérieure des patriarches et des prophètes pour se joindre aux rachetés et aux saints de tous les temps. Un médecin doit être à la hauteur de la mesure divine pour réussir et représenter le grand Médecin. Il doit être un étudiant constant car aucun étudiant n’est jamais assez préparé pour cesser d’étudier, même s’il a reçu son diplôme des classes préparatoires les plus prestigieux.MI1 200.3

    Il y a dans la profession médicale beaucoup de novices, des hommes au cœur méchant, qui profitent de leur position et corrompent non seulement l’âme, mais aussi le corps de ceux dont ils ont soins. Quand le jour de rendre des comptes arrivera, leur rétribution sera selon leurs œuvres. Seule une foi quotidienne en Christ rendra et maintiendra le médecin pur devant Dieu car Satan se tiendra à ses côtés pour le tenter, pour ouvrir la voie à des pratiques malhonnêtes, pour commettre de graves péchés sous le couvert de sa profession. Dieu regarde au cœur et comprend l’esprit qui motive toute action. Bientôt, le Juge de toute la terre ouvrira un grand livre dans lequel chaque cas est répertorié et conservé. On apprendra alors qu’il y avait un témoin présent près du lit des patients qui a enregistré chaque cas, les circonstances qui l’entouraient, le traitement administré et la fidélité ou infidélité de chaque praticien. Que le médecin chrétien regarde dans la chambre du malade et dise : « Dieu est ici, son regard est sur moi. Il lit toutes mes pensées et remarque chacun de mes actes. Je serai un serviteur fidèle de Jésus-Christ. Je serai celui qui préservera l’honneur, l’honnêteté et la vérité. J’aurai la tendresse, la compassion, la miséricorde et la patience de Jésus. Je réconforterai et bénirai ce malade. Si Jésus travaille avec moi, je viendrai en aide aux nécessiteux ».MI1 201.1

    Oh ! Quel médecin peut être celui qui est un serviteur de notre Seigneur Jésus-Christ ! La lumière de la gloire divine peut briller sur celui qui travaille ainsi avec Dieu. Le christianisme dans la vie, dans les transactions commerciales, dans les pratiques professionnelles seront une puissance sur la terre. « Vous êtes la lumière du monde » a dit Jésus (Matthieu 5.14, TOB). Le levain de la sanctification et de la sainteté doit être introduit dans la vie et le caractère. A notre maison d’édition, à notre sanatorium et à l'université, nous devrions veiller avec le plus grand soin de ne pas agir pour des motifs égoïstes. Dans le meilleur des cas, la vie est brève et cette courte période de temps de probation devrait être pure, vécue avec les yeux fixés sur la gloire de Dieu. Nous ne devons pas avoir un esprit indécis, servant maintenant le Seigneur puis, ensuite, servant des buts égoïstes dans tous nos plans et actions. L'égoïsme et la négligence de l'esprit qui se manifestent dans les mots prononcés, les habitudes entretenues, les idées exposées sèment tous la semence qui produira une moisson funeste.MI1 201.2

    Du cœur de l'oeuvre, une influence est transmise, y compris de la part de certains qu'on appelle missionnaires à l'étranger, et cela déplaît à Dieu. Beaucoup, pour ne s'être dépouillés du moi, ne sont pas des vases d'honneur. S'ils n'avaient jamais été en rapport avec des hommes non sanctifiés, ils auraient réalisé un bien meilleur travail. Mais les principes qu'ils ont tissés dans leur caractère ne sont pas acceptables aux yeux de Dieu qui n'accordera pas sa grâce à l'esprit qu'ils chérissent. Alors, comment peuvent-ils être des lumières pour le monde ? Comment peuvent ils travailler en collaboration avec Dieu ? Comment peut-on les appeler porteurs de lumière ? Les idées du monde ont été cousues avec la précieuse vérité de Dieu. Dans chaque département et chaque branche de l'oeuvre, on trouve des hommes leurrés par leurs propres désirs égoïstes et leurs plans cupides parce que leur coeur n'est pas imprégné de l'esprit du Christ. On perd de vue l'exemple de Jésus. Beaucoup sont incapables de distinguer clairement les vérités de Dieu des impostures des hommes, et aucune parcelle de leur expérience religieuse ne se trouve vraiment débarrassée de l'ivraie nocive de l'égoïsme. Beaucoup professent chercher d'abord le royaume de Dieu et sa justice mais, en réalité, les objectifs et les projets égoïstes cachent la vision des réalités étemelles et le monde ne tarde pas à discerner en eux ses propres critères. Il m’a été montré que beaucoup font prétention de piété en méprisant les incohérences trop apparentes, mais s'entêtent en même temps à éloigner Dieu de leur connaissance. Les hommes troquent et marchandent pour un avantage grand ou petit, selon les circonstances. Mais, en agissant ainsi, ils échangent leur garanti du royaume de Dieu. Ils estiment ce royaume moins que Judas n'a estimé son Seigneur.MI1 202.1

    Dieu appelle les hommes de la profession médicale à ne pas penser qu'ils peuvent se tenir à l'écart des disciples de l'Eglise pour mener leurs projets égoïstes. Notre foi est pervertie par des individus qui ne sont pas en Christ et beaucoup d’âmes s'égarent. Il faut retirer du chemin les pierres d'achoppement, ou bien que ceux qui ne se sont pas soumis à la discipline de l’Église changent leur conduite. S’ils décident de sortir de l’assemblée de l’Église, qu’une voix d’avertissement les suive afin que l’on sache qu’ils ne sont pas en harmonie avec les frères, que l’Église ne sera pas responsable de leurs agissements et qu’elle ne couvrira pas leurs transgressions. C’est ainsi qu’on peut éviter que beaucoup qui croient sincèrement en la vérité soient conduits à placer leur confiance en des hommes dont la conduite déplait à Dieu.MI1 202.2

    Que personne ne dise qu’il est en communion avec le ciel, alors que le moi s’interpose entre lui et son Dieu car ses pensées et ses oeuvres rendent témoignage du fiait qu’il rampe dans la poussière. Il faut hisser la bannière. Nous ne demandons pas l’inactivité. Nous ne voudrions pas qu’une seule âme ne ralentisse ses activités, mais seulement qu’elle purifie ses démarches de tout égoïsme, de toute ambition, de tout orgueil et de toute exaltation du moi. Que la religion pure et sans tache soit la puissance contrôlant toutes nos institutions. Qu’elle soit pratiquée par tous ceux qui sont reliés à l’oeuvre. Ceux qui font profession de piété, mais qui ont un coeur corrompu et sensuel, se révèleront finalement et seront connus de ceux qui les entourent. Celui qui manigance pour lui-même agira de manière à retirer des profits, tout en s’assurant sur tous les fronts que les autres ne puissent en aucun cas tirer profit de sa place ou position pour récolter les bénéfices qu’il aura lui-même obtenus. En s’appliquant à exclure les autres d’un avantage malhonnête, il calme sa conscience puisqu’il croit protéger les intérêts de l’institution.MI1 203.1

    Oh, homme ! Les livres du ciel contiennent le registre de vos actions car, à chaque transaction, il y a un Témoin qui ne ment pas et, par vos oeuvres, vous serez soit justifié, soit condamné, le jour où chaque cas sera examiné, et il sera trop tard pour réparer les torts. On verra alors que seuls seront sauvés ceux qui auront appliqué les paroles de Jésus dans leur vie.MI1 203.2

    Beaucoup ont trompé le monde, trahi la cause du Christ et ont exposé le Seigneur de gloire à la honte en tordant son caractère. Toutes ces choses mentent contre la vérité. Elles affichent et pratiquent des principes qui ne correspondent d’aucune manière à la vérité de Dieu. Beaucoup sont disposés à bénéficier pour eux-mêmes au détriment des autres, et ceci prouve que la vérité n’a pas habité dans le temple de leur âme et que la loi divine est pour eux lettre morte. Le commandement est le suivant : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, [...] et [...] ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22.37-39). Ils n’ont pas appris la leçon du saint Fils de Dieu. Le Témoin fidèle dit : « Mais j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi et pratique tes premières œuvres, sinon je viendrai à toi et j'écarterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. » (Apocalypse 2.4,5)MI1 203.3

    Vous devez répéter : « Je suis chrétien et dois aimer mon prochain comme moi-même. Je dois agir envers les autres comme je voudrais qu’ils le fassent avec moi. Je ne dois ni m’exalter au niveau de quelqu’un de privilégié, ni regarder de haut les autres comme n’ayant pas de valeur. Je suis chrétien et dois estimer les autres plus que moi-même. Je suis chrétien et ne me joindrai à aucun clan ou groupe qui complote pour faire le mal, aussi anodine que puisse paraître cette transgression ». Une petite transgression a suffit a ouvrir à notre monde les écluses de l'affliction ! Si on considère le pécher comme quelque chose de courant, la ruine étemelle elle aussi sera alors commune. Inutile de chercher à nous excuser de ce que les hommes hautement estimés soient coupables de fautes étranges, ni de placer le péché sous une lumière erronée devant le monde. L’intégrité de tous ceux qui publient bien haut leur profession et qui pourtant pratiquent l’iniquité est connue comme un simulacre devant ce Dieu dont l’œil lit le cœur des hommes. Si peu agissent selon les principes de la Bible qu’on peut en effet dire que beaucoup chercheront à entrer, mais ne pourront pas. Les disciples du Christ forment un petit troupeau.MI1 204.1

    Ceux qui n’ont pas perdu leur premier amour se préoccuperont de l’âme de ceux qu’ils fréquentent. Mais, si on trouve chez quelqu’un qui occupe un poste à responsabilités une moralité entachée de malhonnêteté et d’impureté, soyez sur vos gardes afin que son esprit impie et son exemple ne contaminent pas votre âme, et que le mal ne puisse ainsi se propager La tonalité morale parmi nous doit être élevée et, pour qu’il en soit ainsi, nous devons prendre le temps de cultiver personnellement la religion du cœur. Que chacun prenne conscience qu’il doit être un exemple de patience, qu’il doit faire le bien, que les autres apprécient ou non ses motifs. Il ne doit pas s’allier avec le mal, ou le couvrir d’un manteau de fausse charité. La charité biblique ne fait pas de sentimentalisme. L’amour est un exercice actif. Guérir la blessure de la fille de son peuple, en disant doucement : « Paix ! Paix ! [...] Et il n’y a point de paix » (Jérémie 6.14 ; 8.11) est appelé charité. Appeler charité le fait de se rassembler, d’appeler le péché sainteté et vérité n’est qu’un article contrefait. Ce qui est faux et erroné se trouve dans le monde et nous devrions examiner de près notre cœur pour savoir si nous possédons ou non la véritable charité. La véritable charité ne génèrera ni méfiance, ni mauvaises actions. Ceux qui couvrent le mal sous une fausse charité disent au pécheur : « Tout ira bien pour toi ». Dieu merci, il existe une charité qui ne sera pas corrompue. Il existe une sagesse qui vient d'en haut, qui est (écoutez bien) d'abord pure, puis pacifique, sans hypocrisie, et les fruits de la justice sont semés sur les pacificateurs. Ceci est la description de la charité née et engendrée du ciel. La charité aime le pécheur, mais déteste le péché et l'avertit fidèlement du danger en lui montrant l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Le péché ne doit pas être recouvert, mais éliminé.MI1 204.2

    L'amour provenant du ciel est une puissance irrésistible et on l'obtient uniquement par une communion vivante avec le Seigneur. Si on veut toucher le cœur des hommes, alors il faut être en contact réel avec le Dieu d'amour. Dieu doit avant tout vous influencer si vous voulez influencer les autres. Mais, au lieu de désirer une position aussi élevée que celle de collaborateur de Dieu, pasteurs et médecins, des hommes avec des responsabilités, recherchent la prééminence parmi leurs frères et luttent pour obtenir les plus hauts salaires pour leurs services. Le péché accompagne toujours une telle ambition. Combien la ligne de démarcation entre l'Eglise et le monde est mince ! Mais pourquoi essayer de mélanger le service à Dieu et Mammon ? Le Rédempteur du monde a déclaré : « Nul ne peut servir deux maîtres » (Matthieu 6.24).MI1 205.1

    Le peuple de Dieu ne peut être uni qu'à travers la puissance du SaintEsprit, et c’est là l'union qui supportera l'épreuve. Jésus a prié pour que son peuple soit un, comme lui et le Père étaient un. Mais cette union peut-elle exister ? Peut-on entretenir une vie spirituelle si on cesse de fréquenter ceux qui ont une foi riche et pieuse, et qui sont en communion chrétienne étroite ? Si vous pensez pouvoir vivre une vie chrétienne sans tirer profit des privilèges chrétiens, vous êtes trompé par l'ennemi des âmes. Je me sens fortement poussée à crier à plein gosier, à ne pas me retenir, à élever ma voix dans un cor et annoncer son crime à mon peuple, à la maison de Jacob ses péchés (voir Esaïe 58.1).MI1 205.2

    Quelle que soit votre activité, médecin, commerçant, pasteur, ou autre, vous n'avez pas le droit de charger vos bras de fardeaux lourds et difficiles à porter, et vous retrouver écrasé sous des responsabilités nombreuses et variées, au point de penser ne pas avoir le temps de prier et de vous excuser, sous prétexte d'avoir trop à faire. Si vous avez beaucoup à faire, à combien plus forte raison il est essentiel de demander au Seigneur, le Dieu d'Israël, d'être à vos côtés pour porter le joug avec lui qui est doux et humble de cœur ! Jésus a dit : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15.5). Vous pouvez bien vous alarmer pour votre âme si vous permettez aux soucis de suppléer la vérité de Dieu dans votre cœur. Si vos collègues sont des gens mondains qui vous flattent, vous disant comme vous êtes malin et que vous pouvez accomplir de grandes choses et que, si ces non-sens profanes vous plaisent, vous pouvez alors sentir que vous êtes en danger puisque votre sens moral est perverti et vos perceptions émoussées. Vous avez quitté les fraîches eaux de la neige du Liban pour des eaux venant d’autres sources. Vous ne pouvez préserver votre spiritualité à moins de vous alimenter du Christ, en mangeant sa chair et en buvant son sang. Chaque instant est lourd de responsabilités étemelles.MI1 205.3

    Dans ses relations avec ses semblables, il se peut que chaque transaction de l’homme soit marquée de la plus haute intégrité. Cependant, même si la justice et l’équité caractérisent vos affaires commerciales, vous ne devez pas vous permettre d’être absorbé par les choses temporelles au point d’en oublier les choses étemelles. L’esprit et le corps ne doivent pas être traités avec indiscrétion. N’agissez pas avec présomption car vous ne vous appartenez pas. Vous avez été acheté à grand prix et êtes sous l’obligation de conserver le bien de Dieu en bonne condition. On n’exige pas de vous de prolonger vos efforts au point d’être usé, épuisé et de ne pouvoir vous décider à effectuer des exercices religieux pour l’entretien de votre santé spirituelle. Quand vous faites de votre prospérité spirituelle une chose d’importance secondaire, vous faites mauvais usage de la propriété de Dieu. En vous dévouant indûment aux affaires, vous dérobez à l’âme l’occasion de déguster les paroles de la vie étemelle et ne recevez alors pas la subsistance et l’inspiration nécessaires pour le maintien de votre vie spirituelle. Vous ne pouvez donc devenir la lumière du monde et ne pouvez représenter le Seigneur que vous professez auprès des personnes que vous fréquentez.MI1 206.1

    Il est vrai que chaque instant est précieux, et qu’il ne faut en perdre aucun. Mais c’est justement quand on obtient la grâce du Saint-Esprit, pai la foi en Dieu, qu’on est qualifié pour accomplir ses différentes devoirs et travailler uniquement pour la gloire du Seigneur. Considérez les jours, les semaines et les mois passés, et voyez si votre vie de service n’est pas devenue une mainmise longue et compliquée à Pencontre de Dieu pour ne pas vous être souvenu de lui et pour avoir écarté l’étemité de vos calculs. En négligeant les choses spirituelles, vous avez non seulement volé votre propre âme, mais aussi celle des membres de votre famille puisqu’en cherchant à vous enrichir temporellement, au détriment de l’illumination du ciel, vous n’avez pas été en condition physique ou mentale pour instruire et éduquer vos enfants à garder les voies du Seigneur. Combien de temps encore ce genre d’usurpation continuera-t-il de la part d’hommes qui estiment grandement leurs services et cependant excluent de leur travail le seul élément qui rende leurs efforts acceptables devant Dieu : la dévotion du cœur et la véritable piété ? Vous éloignez le Seigneur de vos pensées, priez à peine et rarement et, cependant, vous réclamez pour l’exercice de votre sagesse limitée une grande compensation monétaire. Et maintenant, le Christ déclare : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15.5). « Et que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? » (Marc 8.36). Echangeriez-vous votre espérance du ciel pour les gains du monde ? Beaucoup de gens le font car Satan offre ses pots-de-vin alléchants, et ils ac-ceptent ses termes. Si l’arbre était abattu, il resterait là, à terre, perdu, perdu, perdu pour l’éternité !MI1 206.2

    La réussite mondaine, même obtenue au prix de la vie spirituelle, est souvent perçue comme une bénédiction de la providence. Mais c’est un désastre, c’est la mort. Mieux vaut la pauvreté, la croix, l’abnégation, le sacrifice et l’anéantissement des ambitions mondaines. Mieux vaut de loin être « pauvre » aux yeux du monde que de voir la mention « pauvre ”, écrite à côté de notre nom dans les livres du ciel. Qu’avoir son nom inscrit comme celui des hommes qui ont caché leur vie avec le Christ en Dieu soit l’ambition des hommes qui professent croire en la vérité présente, des hommes que l’or ne peut acheter et qui, même tentés comme l’a été Moïse, estiment comme lui que l’opprobre du Christ est une plus grande richesse que les trésors d’Egypte.MI1 207.1

    Dieu permet que les hommes passent par le feu de la tentation pour qu’ils puissent voir si de l’alliage se trouve dans leur caractère car ils ne peuvent hériter de la couronne étemelle à moins d’être examinés et éprouvés par le Seigneur. Prenez le temps de veiller et de prier, pour vous assurer que vous avez la présence de Jésus pour pouvoir lui demander conseil sur l’œuvre qu’il a placée entre vos mains, comme l’a fait Enoch dans les temps anciens. Vous qui occupez des postes importants à responsabilités, comme vous avez besoin de Jésus, combien il vous faut veiller et prier afin d’être fervents d’esprit en servant le Seigneur ! Allezvous accumuler des affaires sur le compte de votre âme et écarter le Seigneur, sous prétexte que vous n’avez pas le temps d’entrer en communion avec lui ? Pourquoi violer ainsi votre conscience ? Pourquoi placer tant de confiance en votre propre force limitée ?MI1 207.2

    La tentation se présentera à chaque âme et, si vous cédez à ne serai-ce qu’une seule, d’autres plus fortes suivront et d’autres personnes seront influencées par votre exemple. L’or n’est pas seulement un étalon utilisé dans les marchés, mais également un étalon du caractère chez les hommes. Mais, même si le monde juge par ce critère, que le chrétien dise : « Je ne cherche pas à être riche, mais suis sous l’obligation d’être honnête et de représenter mon Rédempteur. Je ne mettrai pas mon âme en danger en déclarant que je dois recevoir un certain revenu. J’ai décidé en mon coeur de ne donner à Satan aucune raison de triompher de moi pour avoir mis ma vie spirituelle en péril et être devenu un esclave du péché. Je ne cultiverai, ni n’encouragerai l’égoïsme et la convoitise car ils sont la ruine du monde ». Satan a été vaincu quand il s'est présenté à Jésus avec ses tentations trompeuses, lui offrant une grande récompense en échange de l’intégrité ternie du Fils de Dieu. Maintenant, par l’entremise du monde, il cherche à corrompre l’intégrité de ceux qui pourraient vaincre par la grâce du Christ. Mais que chaque disciple déclaré de Jésus dise : « Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et à lui seul, tu rendras un culte » (Matthieu 4.10). — Lettre 41, 1890, p. 1-22 (au Dr John Harvey Kellogg, 24 décembre 1890).MI1 207.3

    Patrimoine White,

    Washington, D. C.,

    26 août 1953.

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