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Le Grand Mouvement Adventiste

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    Chapitre 24 – D’autres prédictions accomplies

    « Considérez attentivement ce qui s’est passé jusqu’à ce jour, Jusqu’au vingt-quatrième jour du neuvième mois, Depuis le jour où le temple de l’Éternel a été fondé, Considérez-le attentivement ! Y avait-il encore de la semence dans les greniers ? Même la vigne, le figuier, le grenadier et l’olivier, N’ont rien rapporté. Mais dès ce jour je répandrai ma bénédiction » (Aggée 2:18, 19).GMA 298.1

    Les progrès sûrs et constants du message du troisième ange depuis sa création pourraient bien être comparés à la prospérité qui accompagna Zorobabel depuis le moment où il posa la première pierre du temple.GMA 298.2

    UNE PERSPECTIVE PEU ENGAGEANTE

    Le peuple juif fut appelé à construire le temple du Seigneur alors qu’ils n’avaient pas d’argent et que leurs greniers étaient vides. Selon toute apparence humaine, cela semblait être une perspective peu engageante. Lorsque, par la foi, ils ont obéi à l’appel, et se sont mis volontiers au travail, Dieu les fit manifestement prospérer. En suivant les expériences tout au long de la progression de ce troisième message, nous discernons que la main directrice est avec ceux qui choisissent sa voie. Même si son peuple est dans l’affliction, l’amour de Dieu pour lui et pour son œuvre est toujours évident pour ceux qui ont confiance en lui.GMA 298.3

    TÉMOIGNAGE MONTRANT LE CARACTÈRE

    Le 24 novembre 1862, deux réunions eurent lieu à la même heure chez William Wilson, de Greenville, Michigan, dans le but d’organiser deux églises pour ceux qui avaient accepté la vérité du sabbat dans les environs. La réunion pour l’église de Greenville était dirigée par Frère White et son épouse dans une pièce, tandis que Frère Byington et moi-même avions la charge d’une réunion dans une autre pièce pour l’église de West Plains. Pendant que nous étions engagés dans le travail préliminaire dans une pièce, on pouvait entendre la voix de Mme White donnant son témoignage dans l’autre pièce. Nous étions au milieu de difficultés dans notre travail, quand juste à ce moment Mme White a ouvert la porte et dit : « Frère Loughborough, je vois en regardant ce groupe que j’ai des témoignages pour certaines personnes présentes. Lorsque vous serez prêts, je viendrais parler. » Puisque c’était justement le moment où nous avions besoin d’aide, elle est entrée. En plus de Frère Byington et de moi-même, elle ne connaissait les noms que de trois personnes présentes dans la pièce. Les autres étaient des étrangers, qu’elle n’avait jamais vus, sauf s’ils lui avaient été présentés en vision.GMA 298.4

    DESCRIPTION DE LA VIE DE MR PRATT

    Comme elle se leva pour parler, elle dit : « Vous devrez m’excuser en ce qui concerne ce que j’ai à dire, si je décris vos personnes, car je ne connais pas vos noms. En même temps que je vois votre visage, je me rappelle ce que le Seigneur a daigné me montrer vous concernant. Cet homme dans le coin avec un œil [quelqu’un parla, disant : “Son nom est Pratt”] fait de grandes professions de foi, et de grandes prétentions de religion, mais il n’est toujours pas converti. Ne l’acceptez pas dans l’église dans son état actuel, car il n’est pas chrétien. Il passe son temps à flâner dans les magasins et les boutiques, discutant la théorie de la vérité, tandis que sa femme à la maison doit couper du bois, s’occuper du jardin, etc. Il fait des promesses dans ses affaires qu’il ne remplit pas. Ses voisins n’ont pas confiance dans sa prétention de religion. Ce serait mieux pour la cause de la religion et pour lui, dans son état actuel, de ne rien dire à ce sujet. »GMA 299.1

    FRÈRE BARR EST RAVI

    Elle a continué, en disant : « Ce frère âgé [comme elle montrait dans sa direction, quelqu’un a dit, “Frère Barr”] m’a été montré en contraste total avec l’autre homme. Il est très exemplaire dans sa vie, attentif à garder toutes ses promesses, et il subvient bien aux besoins de sa famille. Il s’aventure à peine à parler de la vérité à ses voisins, par peur de gâcher le travail et de faire du tort. Il ne voit pas comment le Seigneur peut être si miséricordieux jusqu’à pardonner ses péchés, et se sent indigne même d’appartenir à l’église. » Ensuite, elle lui a dit, « Frère Barr, le Seigneur me dit de vous dire que vous avez confessé tous les péchés que vous connaissiez, et qu’il a pardonné vos péchés, il y a longtemps, si seulement vous voulez le croire. » Le regard de tristesse sur le visage du frère s’enfuit rapidement. Il leva les yeux avec un sourire et dit, dans sa simplicité, « Vraiment ? » « Oui », a répondu Mme White, « et on m’a dit de vous dire, “Venez, et unissez-vous à l’église, et lorsque vous en avez l’occasion, dites un mot en faveur de la vérité ; il aura bon effet, car vos voisins ont confiance en vous.” » Il a répondu, « Je le ferai. »GMA 299.2

    Puis elle dit, « Si M. Pratt pouvait, pendant un temps, prendre une position semblable à celle de Frère Barr, cela lui ferait du bien. »GMA 300.1

    Ainsi, une de nos difficultés à faire l’organisation fut enlevée. Avant que Mme White donne son témoignage, nous ne pouvions pas obtenir de M. Barr son consentement à s’unir à l’église ; et d’autre part, nous constations que chacun s’opposait à recevoir M. Pratt, sans qu’aucun se sente libre de dire pourquoi il s’y opposait.GMA 300.2

    JALOUSIE GUÉRIE DANS UNE FAMILLE

    Elle s’est ensuite adressée à un homme ayant un teint cendré, assis d’un côté de la pièce, et montrant ensuite, de l’autre côté de la pièce, une femme aux lignes fines, elle parla d’eux comme mari et femme. Elle décrivit certaines choses qui arrivèrent dans leurs vies passées, avant qu’ils aient eu connaissance, l’un et l’autre, de la vérité. Elle dit que ces choses avaient été amplifiées par Satan dans l’esprit de la femme jusqu’à ce qu’elle devienne folle. « J’ai vu », a déclaré Mme White, « que cette femme a passé un an dans l’asile d’aliénés ; mais depuis qu’elle a récupéré la raison, elle a permis à ces mêmes sentiments de jalousie de troubler son esprit, au grand chagrin de son mari, qui a fait tout ce qu’il pouvait pour montrer à sa femme qu’il lui était fidèle, et qu’elle n’avait aucune raison de le repousser comme elle le fait. »GMA 300.3

    Aussitôt la femme traversa la pièce et, sur ses genoux, elle supplia son mari de la pardonner. Ces gens étaient presque inconnus dans cette partie du pays et leur histoire passée était inconnue. Ceux qui les connaissaient mieux, cependant, savaient qu’ils étaient en mauvais termes, mais ils n’en connaissaient pas la cause.GMA 300.4

    SEMBLABLE À ÉLISÉE ET HAZAËL

    Après que Mme White eut donné son témoignage, le travail de l’organisation de l’église fut bientôt achevé. M. Barr entra de bon cœur dans l’organisation, tandis que M. Pratt fut laissé de côté. À la fin de la réunion, ce dernier déclara, avec beaucoup de véhémence, « je vous le dis, ce n’est pas la peine d’essayer d’aller avec ce peuple et d’agir en hypocrite ; vous ne pouvez pas le faire. »GMA 300.5

    La révélation du caractère, présentée ci-dessus, nous rappelle avec force un cas similaire enregistré du temps d’Élisée le prophète : (2 Rois 8:7-15) Ben Hadad, le roi de Syrie, avait envoyé son serviteur Hazaël vers Élisée pour savoir s’il se remettrait de sa maladie. Élisée avait eu une vision du cas d’Hazaël, et comme l’homme venait vers lui, il a regardé son visage, et tout s’est présenté à son esprit.GMA 300.6

    FRÈRE WHITE FRAPPÉ DE PARALYSIE

    Le mercredi 16 août 1865, Frère White, par cause de surmenage et de perte de sommeil, eut une attaque de paralysie. Comme les établissements de santé n’avaient pas encore été établis au sein de notre peuple, il fut conduit à Dansville, N.Y., dans un établissement de santé, appelé « Our Home on the Hillside » (notre maison sur la colline). Sa femme et l’auteur y étaient avec lui du 14 septembre au 7 décembre. Comme il ne reçut que peu de soulagement des traitements donnés dans l’institution, nous allâmes à Rochester, N.Y., où nous fûmes reçus chaleureusement dans la maison de Bradly Lamson qui a vue sur le lac, et nous y sommes restés environ trois semaines. Là nous avons été heureux de rencontrer Frère J. N. Andrews, qui venait de revenir dans cette ville, après avoir passé plusieurs mois dans le Maine.GMA 301.1

    PRIÈRE POUR FRÈRE WHITE

    Les familles de Frère Andrews et de M. Orton se sont jointes à nous chaque après-midi pour une réunion de prière avec et pour Frère White. Cela continua jusqu’au 25 décembre. Alors que le monde extérieur était plein de gaieté et de festivités en ce jour de Noël, l’église de Rochester l’observa comme un jour de jeûne et de prière pour Frère White. Nous eûmes des rencontres le matin et l’après-midi, chez Frère Andrews, dans la rue Main, et le soir, ceux qui avaient prié auparavant avec Frère White le voyaient de nouveau chez M. Lamson.GMA 301.2

    VISION DONNÉE LA NUIT DE NOËL

    La réunion de ce soir-là fut énergique. Frère White a été grandement béni, et Mme White a reçu une vision merveilleuse, dans laquelle beaucoup de choses lui ont été montrées. Entre autres des instructions pour Frère White sur la façon de procéder pour l’aider à conserver sa foi en Dieu, qui lui tendait la main de façon si évidente pour travailler au rétablissement de sa santé.GMA 301.3

    PRÉDICTION D’UNE ATTAQUE DE SATAN

    À ceux qui avaient prié pour Frère White, Mme White dit :GMA 301.4

    « Satan avait pour but de détruire mon mari, et de le faire descendre dans la tombe. Grâce à ces prières sincères, son pouvoir a été brisé. J’ai vu que Satan est en colère contre ce groupe qui continua pendant trois semaines de prier avec ferveur en faveur de ce serviteur de Dieu, et il est maintenant déterminé à l’attaquer puissamment. On m’a dit de vous dire, “Rapprochez-vous de Dieu, afin que vous soyez prêts pour ce qui peut venir sur vous.” »GMA 301.5

    PRÉMONITIONS DE J. T. ORTON

    Le premier janvier 1866, Frère White et sa famille prirent le train pour Battle Creek (Michigan). Je suis resté dans l’ouest de l’État de New York le reste de l’hiver. Le soir même où la vision fut donnée, M. J. T. Orton eut la forte impression que sa vie était en danger, et pourtant il ne savait pas de quelle source. Il a exprimé cette impression à plusieurs personnes. Le dimanche soir, le 4 mars, il alla de Parme à Rochester, où il avait participé à une réunion de deux jours en compagnie de M. E. B. Sanders (maintenant, en 1905, résidant à San Jose, en Californie), qu’il pria de rester dans la rue la plus éclairée alors qu’ils marchaient à travers la ville, « car », dit-il, « j’ai l’impression que quelqu’un va essayer de me tuer. » Et pourtant il ne semblait pas avoir la moindre idée de qui voulait lui ôter la vie.GMA 302.1

    Je suis allé de Parme à Rochester le 7 mars, et je me suis arrêté chez M. Lamson, gendre de M. Orton. Le 8, M. et Mme Orton nous ont rendu visite lorsque nous prenions des dispositions pour aller le lendemain matin en train à Lancaster, dans le comté d’Érié, où je devais conduire la cérémonie de mariage pour son fils unique. Nous passâmes la journée agréablement, et pourtant c’était un jour solennel.GMA 302.2

    MEURTRE DE J. T. ORTON

    Ils sont partis de chez M. Lamson à 17 heures, et à 19 h 30 un messager vint nous informer d’une attaque brutale faite sur M. Orton par un inconnu, dans sa grange, alors qu’il prenait soin de ses chevaux. Nous y allâmes en vitesse, et constatâmes qu’il avait été cruellement frappé à la tête avec un fer de la charrette, et il était inconscient. Il est mort cette nuit-là, 35 minutes après minuit. Aujourd’hui, on ne sait toujours pas qui a commis cet acte cruel.GMA 302.3

    Ce n’était certainement pas pour de l’argent, car sa poche était intacte, ainsi que sa bourse qui contenait 45 $. Ce fut un gros choc pour Mme Orton, qui ne s’en est jamais remise. Sa santé physique s’est rapidement détériorée, et elle n’a pas survécu longtemps à son mari.GMA 302.4

    ACCOMPLISSEMENTS DE LA PRÉDICTION FAITE EN CE NOËL

    En quelques mois après cette mémorable soirée de Noël, six des neuf personnes qui avaient participé aux trois semaines de prière étaient dans leurs tombes. Et ainsi une autre prédiction s’est accomplie de façon frappante.GMA 302.5

    SECOURS POUR LES DÉSESPÉRÉS

    Le 12 décembre 1866, le matin de bonne heure, Elias Stiles, de North Liberty, dans l’Indiana, est venu chez moi, me demandant d’aller avec lui dans ce lieu pour apporter de l’aide, si possible, à James Harvey, qui était dans le désespoir et avait le sentiment qu’il n’y avait plus aucun espoir pour lui. Sachant que la dernière vision de Mme White avait été très vaste, et que de nombreux cas lui avaient été présentés prophétiquement, je lui dis, « Il se peut que Sœur White ait vu quelque chose à son sujet, et si oui, et si elle l’écrit, ce sera plus puissant que tout ce que je pourrais lui dire. »GMA 302.6

    Nous l’avons aussitôt visitée, et sans lui dire un mot de la condition de M. Harvey, j’ai demandé, « Sœur White, avez-vous eu quelque lumière dans l’une de vos visions concernant le cas de Frère James Harvey ? » « Oui, » dit-elle, « En effet, et j’ai eu le sentiment depuis quelques jours que je devais l’écrire, et lui envoyer. » Elle a ensuite commencé à nous dire ce qu’elle avait vu. Je lui dis, « je vais le voir dans la matinée, et si vous écrivez ce que l’on vous a montré, je le lui apporterais. » Nous la laissâmes sur cet agrément, et dans la soirée, nous l’avons de nouveau visitée. Elle avait terminé la lettre, et nous fit la faveur de nous la lire à haute voix.GMA 303.1

    TÉMOIGNAGE POUR JAMES HARVEY DANS LE DÉSESPOIR

    Le témoignage déclarait clairement que l’état de santé de M. Harvey se détériorerait, et que Satan chercherait à le remplir de désespoir, et essaierait de lui faire croire qu’il n’y avait pas de miséricorde pour lui, et aucun espoir pour sa situation ; mais elle vit qu’il avait fait tout en son pouvoir pour corriger les fautes de sa vie passée, et que Dieu l’avait pardonné ; et de plus, lorsqu’il serait tenté de se tuer, elle vit que les anges de Dieu planeraient autour de lui et lui montreraient l’espoir en Dieu et le ciel. Il y avait beaucoup de paroles semblables de réconfort et d’encouragement dans le témoignage.GMA 303.2

    Avec ce document en ma possession, nous sommes allés le lendemain matin à North Liberty. En chemin, M. Stiles me dit que M. Harvey voulait me voir, mais il me dit aussi que je ne pourrais pas lui redonner l’espoir, et que, lorsque je le rencontrerais, je serais d’accord avec lui que son cas est désespéré, qu’il est un homme perdu ; et alors, comme Eli dans la Bible, lorsqu’on lui dit que l’arche de Dieu avait été prise, il tombera en arrière et mourra.GMA 303.3

    Nous sommes arrivés chez M. Harvey vers 15 heures. Quand je l’ai vu, j’ai dit, « Frère Harvey, comment allez-vous ? » Sur un ton de lamentation extrême, il a répondu, « Perdu ! Perdu ! ! PERDU ! ! ! » « Non, vous n’êtes pas perdu. Il y a de l’espoir pour vous ! » Lui dis-je. Lorsqu’il vit que je lui répondais ainsi, il a dit, sur un ton modulé, « J’ai pensé pendant trois semaines qu’il n’y avait aucun espoir pour moi, et que j’étais perdu ; et aujourd’hui, je suis allé de la ferme à la ville, et lorsque je passais sur le pont de l’étang du moulin, quelque chose semblait me dire : “Tu es perdu ! Il n’y a aucun espoir pour toi ! Saute dans l’étang du moulin et noie-toi !” J’ai pensé que si je faisais une telle chose je mettrais l’opprobre sur la cause de Christ, et cela m’empêcha de me noyer. »GMA 303.4

    LA DÉLIVRANCE VINT RAPIDEMENT

    « Eh bien, Frère Harvey, vous n’êtes pas perdu ! » dis-je. « J’ai un témoignage venant directement du ciel, qui dit que vous n’êtes pas perdu ! » Il répondit, « Alors, je vais l’écouter. » Après lui avoir dit qu’aucun mot ne venait de moi, je lui ai lu le témoignage. Comme je terminais la lecture, son visage s’illumina d’un sourire lorsqu’il dit, « Alors il y a de l’espoir pour moi. Je crois au Seigneur. »GMA 304.1

    Après la lecture, nous avons eu une réunion de prière, dont il se releva en homme transformé et heureux. Il nous a dit que la lettre décrit les réflexions de son esprit de ces trois dernières semaines, plus précisément qu’il aurait pu le faire lui-même. Ainsi, par ce moyen, l’amour de Dieu a été manifesté en tirant ce frère du désespoir.GMA 304.2

    ÉLARGISSEMENT DU CHAMP DE TRAVAIL

    Jusqu’en 1868, le champ de travail des adventistes du septième jour avait été limité non seulement aux États-Unis, mais uniquement à la partie au nord de la limite sud de l’État du Missouri et à l’est du fleuve Missouri. Lors d’une réunion pour examiner les champs et la répartition du travail, au cours d’une session de la Conférence Générale qui eut lieu à Battle Creek, Michigan, le 28 mai, on a décidé d’envoyer deux ouvriers et une tente de vingt mètres en Californie. Frère D. T. Bourdeau et l’auteur sont arrivés à San Francisco le 18 juillet de cette année-là.GMA 304.3

    OUVERTURE DE LA MISSION EN CALIFORNIE

    Je tiens à noter une chose, dans le cadre de l’ouverture de la mission en Californie, qui illustre bien l’utilité pratique du don de prophétie. Paul, en parlant de dons spirituels, y compris le don de prophétie, dit qu’ils sont « pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ » (Éphésiens 4:12). Il est certain que la meilleure façon possible de perfectionner les saints est de leur signaler leurs erreurs, afin qu’ils puissent les abandonner, et être lavés de leurs péchés dans le sang précieux de notre Seigneur Jésus-Christ. À cette fin, l’aide du don de prophétie dans l’œuvre du ministère a tout le temps été manifestée en relation avec la cause de la vérité présente, indiquant aux serviteurs du Seigneur leurs défauts dans leur façon de travailler, et comment, en travaillant différemment, ils pourraient être plus efficaces dans la conversion des âmes.GMA 304.4

    TÉMOIGNAGE SUR LA FAÇON DE TRAVAILLER EN CALIFORNIE

    Peu de temps après notre arrivée en Californie nous avons reçu une lettre de Mme White, dans laquelle elle relatait une vision qu’elle reçut à Battle Creek le vendredi 12 juin au soir, journée que nous avions passé à Lancaster, N. Y., avant de partir pour la Californie. Elle n’avait jamais été en Californie, et n’avait aucune connaissance personnelle des habitudes de la population. En fait, à cette époque, elle n’avait jamais été à l’ouest du Missouri. Toutes les connaissances concernant les choses là-bas ne lui venaient que de ce que le Seigneur voulait bien lui révéler.GMA 304.5

    Dans sa lettre, elle décrit les façons généreuses des gens de la Californie, et quelle serait la conséquence de travailler pour eux de façon « trop économe ». En prêchant aux gens de Californie, on doit les aborder avec l’esprit généreux dans lequel ils travaillent, sans être pour cela dépensiers.GMA 305.1

    PRÉDICTION DE SUCCÈS

    Alors que je regarde en arrière sur les trente-sept ans depuis que le travail a été commencé en Californie, et considérant la situation d’alors et la condition du peuple, et la manière dont nous aurions mené nos travaux si nous n’avions pas reçu le témoignage, et les résultats dont je suis témoin en ayant suivi l’instruction donnée, je peux dire que notre cause a plus avancé en trois mois qu’elle ne l’aurait fait en un an si nous n’avions pas été aidés « dans l’œuvre du ministère » par l’enseignement reçu à travers le don de prophétie. Jusqu’au printemps 1871, comme résultat des efforts dans le comté de Sonoma, cinq églises d’observateurs du sabbat avaient été formées.GMA 305.2

    LA PREMIÈRE RENCONTRE SOUS LA TENTE À SAN FRANCISCO

    En juin de la même année, nous avons érigé pour la première fois notre tente à San Francisco. Comme Frère Bourdeau était retourné dans l’est, un autre travailleur du Michigan fut envoyé pour prendre sa place. Il est arrivé le 17 juin, et se mit au travail aussitôt avec moi dans la ville. Après quelques semaines d’efforts sous la tente, nous avons continué nos réunions jusqu’au 1er décembre 1871, en louant des salles. Comme résultat de ce travail, plus de cinquante personnes acceptèrent le message à San Francisco.GMA 305.3

    DIFFICULTÉS INTERNES EN CALIFORNIE

    Jusqu’à cette date, nos difficultés en Californie étaient davantage dues à une opposition extérieure, mais maintenant nous avions une épreuve de foi inattendue pour notre peuple, et d’un caractère différent. Un de nos associés persista dans sa façon de procéder qui, selon moi, jetterait l’opprobre sur lui-même et sur la cause. Nous avions quelques ennemis très méchants dans la ville, qui observaient tous nos mouvements, et qui étaient prêts à utiliser n’importe quelle action imprudente pour nous blesser. Il devenait donc très nécessaire de tenir compte de l’admonition de l’apôtre « abstenez-vous de toute espèce de mal. »GMA 305.4

    L’INDÉPENDANCE EST DANGEREUSE

    Je n’ai pas prétendu que le frère avait commis des péchés dans sa façon d’agir, mais j’ai pensé que nos ennemis capitaliseraient sur ce qu’il prétendait être innocent. Il a adopté la position qu’il avait le droit de « faire ce qu’il voulait » dans l’affaire, surtout quand on a admis qu’il n’y avait pas de péché dans ce qu’il faisait. Les choses en étaient là jusqu’au 23 janvier 1872, quand j’ai voyagé du comté de Sonoma à San Francisco pour voir ce qui pouvait être fait pour résoudre le problème.GMA 306.1

    À ce moment, nos ennemis utilisaient sa façon d’agir comme je l’avais craint, et il prenait la position que cela « n’était pas leur affaire », et qu’il allait leur montrer qu’il avait un esprit indépendant, et pouvait marcher dans les rues comme il voulait, avec qui il voulait, sans être soumis à leurs remarques. J’ai essayé, en privé, de lui montrer qu’une telle façon d’agir n’aurait pas de bon résultat, et qu’un tel esprit d’indépendance finirait mal. Il avait des amis qui sympathisaient fortement avec lui, et certains commençaient à prendre une position qui allait l’exposer à une censure encore plus grande. Une grande partie de l’église voyait le mauvais côté de sa rébellion, et était prête à seconder les efforts que je faisais pour sauver la cause du déshonneur.GMA 306.2

    DÉSIGNATION D’UNE RÉUNION D’ENQUÊTE

    Les choses en étaient là le sabbat 27 janvier, lorsqu’on décida de faire une enquête sur l’affaire, et que l’église prenne des mesures décisives pour les sauver de l’opprobre que cet esprit provoquant était susceptible de produire. On décida de commencer la réunion le dimanche 28 janvier, à 9 h, pour examiner la situation et le devoir de l’église à ce sujet. De toute évidence une division de cette église était inévitable. Je passais une grande partie de cette nuit en prière, demandant à Dieu qu’il œuvre en notre faveur.GMA 306.3

    UNE CONFESSION ÉCRITE

    Le 28 au matin, comme je partais pour la réunion, j’ai rencontré le collègue en pleurs, sur le trottoir, près de mon lieu d’embarquement. Il dit : « Frère Loughborough, je ne vais pas à la réunion aujourd’hui. »GMA 306.4

    « Vous n’allez pas à la réunion ? » dis-je ; « mais la réunion se rapporte à votre cas. »GMA 306.5

    « Je sais cela », dit-il, « mais j’ai tout à fait tort. Vous avez raison dans la position que vous avez prise par rapport à moi. Voici une lettre de confession que j’ai écrite pour l’église ; prenez-la et lisez-la à toute l’église. Ce sera mieux pour vous et pour ceux qui pourraient être enclins à sympathiser avec moi, si je ne suis pas là. »GMA 306.6

    « Qu’est-ce qui a provoqué ce grand changement en vous depuis hier ? » Demandai-je.GMA 307.1

    UNE MERVEILLEUSE VISION REÇUE

    Il a répondu, « Je suis allé à la poste, la nuit dernière, après le sabbat, et j’ai reçu une lettre de Sœur White, de Battle Creek (Michigan), c’est un témoignage qu’elle a écrit pour moi. » Me le remettant, il dit, « Lisez-le, et vous verrez comment le Seigneur voit mon cas. »GMA 307.2

    Il m’a demandé de dire à l’église qu’il avait reçu un témoignage de Sœur White, condamnant sa conduite, et qu’il l’avait accepté, car c’était la vérité.GMA 307.3

    NATURE CONVAINCANTE DE LA VISION

    Cela faisait partie d’une vision donnée à Mme White à Bordoville, dans le Vermont, le 10 décembre 1871. Elle commença à écrire la partie relative au cas de ce frère le 27 décembre 1871 mais, pour une raison quelconque, l’achèvement du document a été retardé jusqu’au 18 janvier 1872, date à laquelle il a été fini et posté de Battle Creek. À l’époque il fallait environ 9 jours pour recevoir en Californie des lettres envoyées du Michigan.GMA 307.4

    Beaucoup de choses sont montrées en vision prophétiquement. C’était le cas dans cette instance. Au moment de la vision, il n’y avait qu’une ombre de ce qui s’était développé lorsque le témoignage arriva à San Francisco. En comparant les dates, on voit que l’apogée de l’affaire de San Francisco eut lieu après que le témoignage écrit quitta Battle Creek. Nos frères de San Francisco virent tout de suite que personne n’aurait pu écrire à Battle Creek pour communiquer des informations à Mme White, tout en lui donnant suffisamment de temps pour écrire cette lettre, car l’état de choses n’existait pas encore.GMA 307.5

    Ce fait fut déterminant pour les frères, les convainquant qu’il y avait un pouvoir divin dans cette vision. Je n’avais pas écrit une ligne à Frère White ni à sa femme concernant l’état des choses à San Francisco, et le collègue déclara qu’il n’avait rien écrit ; et les frères dirent, « s’il avait écrit, il n’aurait pas dit les choses qui ont été révélées sur lui. »GMA 307.6

    COMMENT LA VISION FUT ÉCRITE

    Lorsque nous avons appris, par la suite, à l’autre bout de la ligne, comment ce témoignage avait été écrit et envoyé, il fut encore plus évident que le Seigneur qui donna la vision était aussi au contrôle du temps nécessaire pour l’écrire et la transmettre à sa destination, de sorte qu’elle y arrive juste au bon moment.GMA 307.7

    À une heure très matinale du 18 janvier 1872, Mme White fut réveillée avec le témoignage ci-dessus vivement impressionné dans son esprit. L’impression lui était aussi distincte que si elle entendait dire, « écris immédiatement ce témoignage pour la Californie, et mets-le dans le prochain courrier ; c’est nécessaire. » Comme cela était dit une deuxième fois, elle se leva précipitamment, s’habilla, et finit d’écrire. Juste avant le petit déjeuner elle le tendit à son fils Willie, disant : « Apporte cette lettre au bureau de poste, mais ne la mets pas dans la boîte. Remets-la au postier, et prends bien garde qu’il soit sûr de la mettre dans le sac de courrier qui part ce matin. » Il dit plus tard qu’il avait pensé que ses instructions étaient un peu singulières, mais il ne posa pas de question, et fit ce qui lui avait été demandé, et il « vit la lettre aller dans le sac de courrier. »GMA 307.8

    PREUVE DE LA DIRECTION DIVINE

    Connaissant notre situation à San Francisco à cette époque, vous verrez facilement l’importance de mettre cette lettre dans ce courrier. À cette époque nous ne recevions qu’un courrier par jour. Si la lettre était arrivée dimanche soir, le 28, au lieu de samedi soir, le 27, il y aurait sans doute eu une triste division dans l’église. Si elle était arrivée quelques semaines plus tôt, même juste après que la vision fut donnée, l’église n’aurait pas vu si facilement sa force.GMA 308.1

    On avait ici un témoignage qui portait les marques évidentes de la main du Seigneur, non seulement en ce qu’il est arrivé au bon moment pour corriger efficacement les erreurs existantes, mais l’église voyant le frère accepter le témoignage humblement et agir en conséquence, cela exerça une influence puissante pour apporter l’unité et la stabilité dans cette jeune église.GMA 308.2

    MODE DE RÉDACTION DES VISIONS

    Cette instance sert aussi à illustrer sa propre déclaration concernant la manière d’écrire ce qu’elle voyait. Elle l’explique ainsi : « J’ai été réveillée de mon sommeil avec un vif sens de sujets présentés auparavant à mon esprit ; et j’ai écrit, à minuit, des lettres qui ont traversé le continent, sont arrivées à un moment de crise, et ont évité un grand désastre pour la cause. » 63Testimonies for the Church, vol. 5, page 671.GMA 308.3

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