L'expérience et les méthodes d'Ellen White
Une expérience de jeunesse — La réalité de la vraie conversion était pour moi si évidente que j'éprouvais tout naturellement le besoin d'aider mes jeunes camarades pour les conduire dans la lumière et de saisir toutes les occasions pour exercer mon influence dans ce but.Év 403.3
J'organisais des rencontres avec mes jeunes camarades dont quelques-unes étaient beaucoup plus âgées que moi, et dont plusieurs étaient même mariées. Un certain nombre d'entre elles étaient futiles et superficielles; à leurs yeux, mon expérience [religieuse] ressemblait à un conte de fée et elles n'écoutaient pas mes exhortations. Mais je pris la décision de ne pas relâcher mes efforts jusqu'à ce que ces chères âmes, qui avaient tant de valeur à mes yeux, se soient abandonnées à Dieu. A plusieurs reprises, je passai des nuits entières à prier avec ferveur pour celles que j'avais cherché à réunir en vue de travailler et de prier avec elles.Év 403.4
Plusieurs de ces camarades s'étaient jointes à nous par simple curiosité, pour écouter ce que j'avais à dire. D'autres pensaient que je divaguais, en me voyant si persistante dans mes efforts, surtout quand elles ne se sentaient absolument pas concernées. Quoi qu'il en soit, chaque fois que nous avions nos petites réunions, je continuais à exhorter chacune et à prier pour chacune individuellement, jusqu'à ce que toutes se soient données à Jésus, reconnaissant les mérites de son amour qui pardonne. Toutes se convertirent à Dieu.Év 404.1
Nuit après nuit, dans mes rêves, j'avais l'impression de travailler pour le salut des âmes. C'est alors que des cas particuliers étaient présentés à mon esprit. Puis j'en cherchais la solution et en faisais un sujet de prières. Toutes ces personnes, sauf une, se sont données au Seigneur. — Life Sketches of Ellen G. White, 41, 42 (1915).Év 404.2
Vingt-deux ans après — A l'issue d'une réunion [lors d'un camp meeting tenu dans le Michigan], une sœur me serra chaleureusement la main, me disant la joie qu'elle éprouvait à rencontrer à nouveau sœur White. Elle me demanda si je me souvenais avoir fait une visite dans une maison rustique dans les bois vingt-deux ans auparavant. Elle nous avait servi des rafraîchissements et je lui avais laissé un petit livre intitulé Experience and Views.Év 404.3
Cette sœur me dit qu'elle avait prêté ce petit livre à ses voisins, au moment où de nouvelles familles étaient venues s'établir à proximité de son domicile, si bien que le livre était maintenant en piteux état; et elle me dit qu'elle désirait grandement en obtenir un autre exemplaire. Celui-ci avait beaucoup intéressé ses voisins qui étaient désireux de faire la connaissance de l'auteur. Elle ajouta que lorsque je lui avais rendu visite, je lui avais parlé de Jésus et de la splendeur du ciel, et que mes paroles étaient empreintes d'une telle ferveur qu'elle avait été conquise et qu'elle ne les avait jamais oubliées. Depuis, le Seigneur avait envoyé des prédicateurs pour enseigner la vérité et maintenant, il y avait là tout un groupe qui observait le sabbat. Ce petit livre, désormais pratiquement hors d'usage, passé de main en main, accomplissant son travail silencieux, avait eu une influence telle que le terrain avait été prêt à recevoir la semence de la vérité.Év 404.4
Je me souviens très bien du long voyage que nous avons fait voici vingt-deux ans, dans le Michigan. Nous nous rendions alors à Vergennes où nous devions tenir une réunion. Nous étions à vingt-quatre kilomètres de notre lieu de destination. Notre cocher était passé bien des fois sur cette route et elle ne lui était donc pas inconnue, mais il fut bien obligé de reconnaître qu'il s'était égaré. Ce jour-là, nous n'avons pas parcouru moins de soixante-cinq kilomètres à travers bois, au milieu de bûches et d'arbres abattus, où l'on ne voyait pas la moindre trace d'une route. ...Év 405.1
Nous ne pouvions pas comprendre pourquoi nous étions contraints à errer ainsi dans ce lieu désert. On imagine facilement notre joie lorsque nous aperçûmes une clairière au milieu de laquelle se trouvait une maison de bois où nous avons trouvé la sœur dont je viens de parler. Elle nous accueillit très aimablement chez elle et nous offrit des rafraîchissements que nous avons acceptés volontiers. Tandis que nous nous reposions, j'ai parlé avec la famille et lui ai donc laissé le petit livre. Celui-ci a été accepté avec joie et fut conservé dans ce foyer jusqu'à ce jour.Év 405.2
Pendant vingt-deux ans, nos longues allées et venues au cours de ce voyage nous paraissaient inexplicables, mais voici que nous avons rencontré en cet endroit tout un groupe de personnes qui croient en Dieu, en sa vérité et qui font remonter leur première expérience religieuse à l'influence de ce petit livre. La sœur qui nous a si gentiment offert l'hospitalité se réjouit aujourd'hui, elle et beaucoup de ses voisins, de la lumière de la vérité présente. — The Signs of the Times, 19 octobre 1876.Év 405.3
Une expérience faite à Nîmes — Quand nous travaillions à Nîmes [France], nous nous efforcions de sauver des âmes. Il y avait là un jeune homme qui avait été découragé à cause des tentations de Satan et par suite d'erreurs commises par nos frères qui ne savaient pas s'y prendre avec les jeunes. Ce jeune homme abandonna donc le sabbat et fut embauché dans une fabrique où il souhaitait se perfectionner dans son métier d'horloger. C'était vraiment un jeune homme d'avenir.Év 405.4
Ma montre ayant besoin d'être réparée, cela nous donna l'occasion de faire connaissance. Il me fut donc présenté, et dès que je vis son visage, je compris que c'était celui que le Seigneur m'avait précédemment montré en vision. Tous les détails me revinrent alors à l'esprit. ...Év 406.1
Il assista à la réunion au cours de laquelle il pensait que je prendrais la parole, et il est resté assis, les yeux rivés sur moi pendant tout l'exposé, qui était traduit en français par frère Bourdeau. Je me fis donc un devoir de m'occuper de ce jeune homme. Je lui parlai pendant deux heures et lui fis comprendre le danger de sa situation. Je lui dis que le fait que ses frères avaient commis une erreur n'était pas une raison pour attrister le cœur du Christ, qui l'avait tant aimé et qui était mort pour le racheter. ...Év 406.2
J'ajoutai que je connaissais l'histoire de sa vie et de ses erreurs (qui n'étaient que des erreurs de jeunesse dues à l'imprudence), et que celles-ci n'étaient pas d'un caractère tel qu'elles justifiaient une si grande sévérité. Après quoi, je l'ai supplié avec larmes de se ressaisir, de rompre avec Satan et avec le péché, puisqu'il avait renié sa foi, et de retourner, comme le fils prodigue à la maison du Père, et de se mettre à son service.Év 406.3
Tout allait bien pour lui dans son travail où il apprenait son métier. Par contre, s'il observait le sabbat il perdrait son emploi. ... Encore quelques mois, et son apprentissage serait terminé; alors il aurait un bon métier entre les mains. Cependant, je l'engageai à prendre une décision immédiatement.Év 406.4
Nous avons prié avec lui avec ferveur, et je lui ai dit que je ne voudrais pas qu'il franchisse le seuil de la porte avant qu'il ait dit, devant Dieu, devant les anges et devant les personnes présentes: “A partir de ce jour, je serai chrétien.” Combien mon cœur s'est réjoui quand il eut dit cela! La nuit suivante, il ne put dormir. Il dit qu'aussitôt après avoir fait sa promesse il lui semblait être engagé dans une nouvelle voie. Ses pensées paraissaient purifiées, ses projets semblaient changés, et la responsabilité qu'il avait prise était à ses yeux si grave qu'il ne pouvait fermer l'œil. Le lendemain, il fit savoir à son patron qu'il ne pourrait plus travailler chez lui. Ce jeune homme dormit peu pendant trois nuits. Il était si heureux, si reconnaissant de ce que le Seigneur lui avait manifesté son pardon et son amour. — Lettre 59, 1886.Év 406.5
Une utilisation efficace de nos imprimés — Il y avait un homme que nous estimions beaucoup, ainsi que toute sa famille. Cet homme, passionné de lecture, possédait une vaste propriété, où il cultivait des oranges, des citrons et d'autres fruits d'excellente qualité. Mais cet homme ne prit pas immédiatement position pour la vérité, et fit marche arrière. Je l'appris. Pendant la nuit, l'ange du Seigneur semblait se tenir près de moi et me disait: “Va voir, frère..., présente-lui tes livres, et son âme sera sauvée.” J'allai donc le voir avec quelques-uns de mes gros livres, et je lui parlai comme s'il partageait nos convictions. Je lui ai fait comprendre ses responsabilités en lui disant: “Mon cher frère, vous avez de grandes responsabilités. Vous avez des voisins tout autour de vous. Vous aurez à rendre compte de chacun d'eux. Vous connaissez la vérité. Si vous aimez cette vérité et si vous êtes intègre, vous gagnerez des âmes pour le Christ.”Év 407.1
Il me regarda d'un air bizarre, comme s'il voulait me dire: “Je ne pense pas que vous sachiez que j'ai abandonné la vérité, que j'ai permis à mes filles d'aller au bal, d'aller à l'école du dimanche, et que nous n'observons pas le sabbat.” Mais je le savais. Cependant, je lui ai parlé comme s'il adhérait à la vérité. “Maintenant, lui dis-je, nous allons vous aider à commencer à travailler en faveur de vos voisins.” Il m'a répondu: “Mais nous avons une bibliothèque où nous pouvons choisir des livres.” Je repris: “Je ne vois aucun livre ici. Peut-être n'osez-vous pas en emprunter. De mon côté, je suis venue vous apporter ces livres, que vos enfants pourront lire, et ils seront un encouragement pour vous-même.” Je me suis agenouillée, j'ai prié avec lui, et quand nous nous sommes relevés, ses joues étaient inondées de larmes, et il m'a dit: “Je suis heureux que vous soyez venue me voir, et je vous remercie pour les livres.”Év 407.2
Une autre fois, je lui ai de nouveau rendu visite, et il m'a dit qu'il avait lu partiellement Patriarches et prophètes. Il a ajouté: “Je ne pourrais pas en changer une syllabe. Chaque paragraphe va droit au cœur.”Év 407.3
J'ai demandé à frère... lequel de mes gros livres il considérait comme le meilleur. Il me répondit: “Je les prête tous à mes voisins, et l'hôtelier pense que La tragédie des siècles est le meilleur. Mais, ajouta-t-il les lèvres presque tremblantes, je crois, moi, que Patriarches et prophètes est le meilleur. C'est lui qui m'a sorti du bourbier.”Év 407.4
Bref, cet homme prit franchement position pour la vérité. Toute sa famille l'a suivi, et ils ont été des instruments grâce auxquels d'autres familles ont été sauvées. — The General Conference Bulletin, 5 avril 1901.Év 408.1
Conversation avec un nouveau croyant — Une femme de Canterbury, âgée d'une quarantaine d'années, et qui venait de se décider en faveur de la vérité m'est présentée. Son mari est tout à fait d'accord avec elle et fait tout son possible pour qu'elle assiste à nos réunions. Ils ont une jolie petite villa, qui leur appartient en propre. Cette dame est descendue de sa voiture et est venue nous parler. Elle nous a dit que les gens de Canterbury ne fréquentent guère les églises, mais que la tente dressée à... a eu un effet publicitaire, et que tout cela a éveillé leur curiosité. Quoi qu'il en soit, ces gens viennent assister aux réunions, et beaucoup sont intéressés. Il est impossible de les faire entrer dans une église ou dans une salle, mais ils se sentent tout à fait à l'aise dans la tente. ...Év 408.2
La sœur dont je viens de parler, qui est venue m'entretenir près de sa voiture, m'a dit: “Ces précieuses vérités de la Bible sont pour moi quelque chose de merveilleux. Il est étonnant que nous ne pouvions pas les voir auparavant. La Bible est pleine de richesses, et je veux saisir toutes les occasions pour écouter et pour en savoir davantage, afin que je puisse aider les autres. C'est de votre œuvre que les gens ont besoin ici, à Canterbury. Si vous venez y planter votre tente, ils viendront à vos réunions.” — Lettre 89a, 1895.Év 408.3
Extraits du journal de 1892 — 26 octobre. Nous avions promis de rendre visite à frère et à sœur H. et aujourd'hui, après le dîner, frère Danniells, May Walling et moi-même sommes allés à notre rendez-vous. Succombant aux tentations de l'ennemi, sœur H. a abandonné la vérité. ... Après une brève conversation, nous nous sommes tous recueillis pour prier, et le Seigneur nous a animés de son Saint-Esprit. Nous avons senti la présence de Dieu, et nous avons grand espoir que notre effort ne sera pas vain.Év 408.4
5 novembre. Ce fut une journée bien agréable, mais j'étais presque sans forces. Nous avons assisté à la réunion et nous avons invité notre proche voisine à venir avec nous. Elle a accepté tout de suite de nous accompagner et paraissait très contente. Elle a parlé très librement tandis que nous nous rendions à la salle de réunions; mais au retour, elle paraissait très grave et ne dit pas un mot. A cette réunion, j'avais parlé de l'homme qui n'était pas revêtu de l'habit de noces, et notre rencontre avait été empreinte de solennité. Ultérieurement, cette dame dit à May Walling, ma nièce, qu'elle regrettait de n'avoir pas assisté à toutes les réunions qui avaient été données depuis notre arrivée, et elle a ajouté qu'elle n'en manquerait pas une seule aussi longtemps que nous serions là.Év 409.1
6 novembre. Nous avions envisagé de nous rendre jusque dans les montagnes ... mais j'étais consciente d'avoir une responsabilité spirituelle envers frère et sœur H., et j'ai estimé que je ne pouvais pas aller à la montagne et laisser en souffrance les affaires du Seigneur. Avec des renseignements très incomplets, May Walling et moi-même sommes parties à la recherche de la maison de frère H. Finalement, nous avons trouvé. J'ai dit à frère et sœur H. que j'étais venue pour leur parler. Notre conversation a commencé à deux heures et demie et s'est poursuivie jusqu'à cinq heures. ... J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour venir en aide à sœur H. Elle a pleuré pendant presque tout le temps qu'a duré notre entretien. Je pense que l'Esprit du Seigneur a touché son cœur. J'ai prié avec eux et les ai confiés à la garde de Dieu.Év 409.2
7 novembre. Je me suis bien reposée toute la nuit. A quatre heures et demie, je me suis levée et j'ai commencé à écrire. A dix heures, May Walling et moi sommes allées en voiture rendre visite à sœur E.Év 409.3
8 novembre. J'ai très bien dormi toute la nuit. Dans la journée, je suis allée en voiture jusqu'à la maison où sœur F. habite avec ses enfants. Nous l'avons emmenée avec nous en voiture, et avons eu un long entretien avec elle. Cette femme a connu bien des soucis.Év 409.4
9 novembre. En réponse à une pressante invitation, nous nous sommes rendues dans un joli bois, où parents et enfants de l'École du Sabbat avaient organisé un pique-nique. ... J'ai pris la parole pendant environ une demi-heure. Un certain nombre de personnes étrangères étaient présentes.Év 409.5
10 novembre. J'ai écrit jusqu'à midi, et après le repas, nous sommes allées jusqu'à Bourdon, où nous avions un rendez-vous avec quelques sœurs. Nous avons eu une édifiante réunion de prière, selon la promesse du Christ, qui a dit que là où deux ou trois sont réunis en son nom il est au milieu d'eux pour les bénir. J'ai lu un passage important aux personnes présentes, et me suis entretenue avec elles. J'ai fait de plus grands efforts que quand je parle le sabbat, car je suis restée avec elles près de deux heures. Il faisait presque nuit quand nous sommes rentrées à la maison, mais je sentais la bénédiction du Seigneur, et nous nous réjouissions dans son amour.Év 410.1
11 novembre. Je crains d'en avoir trop fait. Depuis sabbat, j'ai écrit quatre-vingt-six pages, format papier à lettres, et visité plusieurs personnes à domicile. Cet après-midi, je suis allée voir frère et sœur H., et leur ai laissé quelques livres.Év 410.2
21 novembre. Aujourd'hui, à deux heures, j'ai rendu visite à frère et sœur H. et je leur ai lu certaines choses que j'avais écrites pour apporter une solution aux difficultés qui se posent à l'esprit de sœur H.Év 410.3
27 novembre. Aujourd'hui, je suis allée voir sœur K. et sa fille. Celle-ci a eu récemment un accident. ... Nous avons parlé et prié avec elle, et nous avons senti le Seigneur très près de nous lorsque nous l'avons supplié de bénir et la mère et la fille.Év 410.4
Nous nous sommes ensuite rendues chez sœur G., qui est veuve. ... Nous avons prié avec cette sœur, et l'Esprit du Seigneur, plein de tendresse, a reposé sur nous. Nous avons parlé avec la fille de sœur G., âgée d'environ seize ans, au sujet de l'amour de Jésus et nous l'avons exhortée à donner son cœur au Sauveur. Je lui ai dit que si elle acceptait le Christ comme son Sauveur, il lui accorderait son soutien dans toutes les épreuves et lui donnerait la paix et la quiétude dans son amour. Elle a paru touchée par nos paroles. Après quoi, nous sommes allées voir frère et sœur H. — Manuscrit 21, 1892.Év 410.5
Localités cachées dans les bois — Dora Creek et Martinsville et les autres localités situées dans les bois où j'ai travaillé sont chères à mon cœur. J'espère qu'on témoignera une tendre sollicitude aux personnes de ces localités et qu'on fera de sérieux efforts pour les attirer à Jésus-Christ. On a déjà beaucoup fait pour ces territoires, mais il reste encore beaucoup à faire. — Lettre 113, 1902.Év 410.6