Ellen White et l’usage du principe Sola Scriptura
Le fait qu’Ellen White n’ait pas fait d’exégèse du texte biblique ne devrait pas nous inciter à remettre en question la façon dont elle interprétait la Bible. En effet, elle l’abordait de façon prophétique, présentant dans bien des cas les motivations profondes des personnages bibliques et les luttes auxquelles ils étaient confrontés. De plus, ses explications étaient conformes au principe Sola Scriptura dans la mesure où elle laissait la Bible s’interpréter par elle-même.DDP 354.2
De nombreux détracteurs de la Bible remettent en question l’historicité de Genèse 1 à 11 et réfutent la dimension miraculeuse de ces chapitres. Cependant, la position d’Ellen White était conforme à celle des prophètes bibliques qui confirmèrent l’historicité et la fiabilité de ces récits. Par exemple, l’historicité du récit de la création (Genèse 1 ; 2) fut confirmée par d’autres textes de l’Ancien Testament (Psaumes 33.6-9; 94.9; 95.4,5 ; 121.2; 136.5-9; 146.5,6; 148.1-5 ; Ésaïe 40.26) et du Nouveau Testament (Actes 17.24-26 ; Colossiens 1.15,16 ; Hébreux 4.4,10; Apocalypse 14.7), ainsi que par Ellen White. Plusieurs passages bibliques (Romains 5.12,14,18,19; 2 Corinthiens 11.3 ; Apocalypse 12.9) confirment que le récit de la chute d’Adam et Ève due au serpent (Genèse 3) doit être lu de façon littérale, et Ellen White déclara la même chose. L’Ancien Testament (Psaumes 104.6-9) et le Nouveau Testament (Matthieu 24.37-39 ; Hébreux 11.7; 1 Pierre 3.20 ; 2 Pierre 2.5 ; 3.6) confirment que le récit de Noé et du déluge (Genèse 6 à 8) doit être lu de façon littérale, tout comme Ellen White.DDP 354.3
De la même façon, la destruction de Sodome et Gomorrhe est comprise de façon historique par l’Ancien Testament (Deutéronome 29.23 ; Ésaïe 13.19; Jérémie 49.18; 50.40; Amos 4.11) et le Nouveau Testament (Luc 17.28,29 ; 2 Pierre 2.6-8 ; Jude 7), et Ellen White l’interprétait de la même façon. L’historicité des miracles relatifs à l’exode et à la traversée du désert fut confirmée par d’autres passages non seulement de l’Ancien Testament (Psaumes 66.6; 78.10-55; 105.26-45; 106.7-33; 136.10-16; Malachie 4.4) mais aussi du Nouveau Testament (Actes 7.17-44 ; Hébreux 11.22-30), et Ellen White alla aussi dans ce sens. D’après Jésus (Matthieu 12.39-41) et Ellen White, l’histoire de Jonas se déroula comme l’indique la Bible (Jonas 1.17; 2.10) .DDP 355.1
Contrairement à ceux qui voulaient découvrir le «Jésus historique» (Albert Schweitzer) et démystifier les quatre évangiles (Rudolf Bultmann) , Ellen White considérait que les récits des évangiles et les miracles étaient historiques. Son livre The Desire of Ages (1968) [Jésus-Christ] est basé sur la façon dont Jésus et son ministère sont décrits dans les évangiles canoniques et donne beaucoup d’explications sur ces récits. Ce livre est un bon exemple de son adhésion au principe Sola Scriptura et de la façon dont elle l’utilisait pour étudier et commenter la Bible.DDP 355.2