Résumé de la position des théologiens
Les adventistes se sont souvent exprimés à ce sujet au cours du siècle écoulé, mais les recherches se sont intensifiées depuis le début des années 1980, quand Walter Rea évoqua la question du plagiat dans son livre The White Lie. D’une certaine façon, certains adventistes furent surpris par cette attaque, car les accusations de plagiat avaient été oubliées depuis longtemps. La position traditionnelle sur l’inspiration n’était pas suffisante pour expliquer les parallèles littéraires avec d’autres sources dans les écrits d’Ellen White. Par conséquent, de nombreuses personnes cessèrent de lui faire confiance en tant qu’auteur inspiré. Cependant, même avant la publication du livre de Rea, le White Estate avait commencé à travailler sur la question des emprunts littéraires d’Ellen White et de nombreuses études furent menées au cours des années 1980 et 1990.DDP 379.2
Deux études majeures publiées à cette époque furent d’un grand apport dans le débat sur les sources utilisées par Ellen White. Tout d’abord, il y eut l’étude menée sur l’aspect juridique par Vincent Ramik, avocat associé dans le cabinet Diller, Ramik and Wight, qui était alors basé à Washington et était spécialisé dans les brevets, les marques déposées et la propriété intellectuelle. Après avoir passé plus de trois cents heures à étudier un millier de cas dans le droit américain à la période d’Ellen White (1790-1915), le 14 août 1981 Ramik publia un document de vingt-sept pages comportant cinquante-trois notes de bas de page et déclarant qu’Ellen White «ne pouvait être accusée de plagiat, et que ses écrits n’étaient pas une violation des droits d’auteur». La deuxième étude intitulée Life of Christ Research Project fut menée par Fred Veltman, professeur de Nouveau Testament à l’université Pacific Union College. Veltman et son équipe consacrèrent cinq années (1981-1988) à la préparation d’une analyse détaillée de quinze chapitres choisis arbitrairement dans le livre The Desire of Ages [Jésus-Christ] et ils publièrent un rapport de 2 561 pages concluant que, même si Ellen White avait utilisé de nombreuses sources dans ses écrits, elle n’en était pas dépendante. Elle les adaptait afin «d’améliorer la qualité de ses écrits et d’atteindre ses objectifs», tout en faisant preuve d’indépendance et d’originalité dans sa pensée.DDP 380.1
Plus récemment, la question des sources utilisées par Ellen White a été abordée par Leonard Brand et Don S. McMahon, dans The Prophet and Her Critics : A Striking New Analysis Refutes the Charges that Ellen G. White «Borrowed» the Health Message, et Don S. McMahon dans Acquired or Inspired: Exploring the Origins of the Adventist Lifestyle, deux ouvrages publiés en 2005. En 2009, E. Marcella Anderson King et Kevin L. Morgan publièrent More Than Words : A Study of Inspiration and Ellen White’s Use of Sources in The Desire of Ages, basé sur l’étude de Veltman et la rendant plus accessible au grand public. En 2013, Kevin L. Morgan publia White Lie Soap : For Removal of Lingering Stains on Ellen White’s Integrity as an Inspired Writer, un ouvrage basé également sur l’étude de Veltman. Dans l’édition de 2014 de Ellen G. White Encyclopedia, Denis Fortin publia un article important intitulé «Plagiarism», au sujet de l’accusation de plagiat et la façon dont Ellen White utilisait ses sources. En 2015, Tim Poirier écrivit «Ellen White and Sources : The Plagiarism Debate», le chapitre 11 du livre Understanding Ellen White : The Life and Work of the Most Influential Voice in Adventist History, publié par Merlin Burt et soutenu par les responsables du White Estate. Enfin, de nombreuses ressources sur la question du plagiat se trouvent sur la liste du Ellen G. White Estate, whiteestate.org.DDP 381.1
Le résumé le plus complet de toutes les questions relatives à l’accusation de plagiat et à la façon dont Ellen White utilisait ses sources sont les notes de conférence de Roger W. Coon, responsable adjoint du Ellen G. White Estate au cours des années 1980 et 1990. Dans le cadre de ses cours et de ses diverses présentations, il aborda les questions terminologiques, bibliques, légales et pratiques concernant la façon de travailler d’Ellen White et il montra qu’on pouvait parler d’emprunts littéraires et non de plagiat. Le travail de Coon est une référence pour les chercheurs aujourd’hui encore et est utilisé dans les facultés de théologie dès qu’il est question des emprunts littéraires d’Ellen White.DDP 382.1