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Don De Prophétie: Une Réflexion Biblique Et Historique

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    Chapitre 18 - Ellen G. White Et La Mission Adventiste1265 Je remercie Benjamin Baker pour l’aide qu’il m’a apportée pour la rédaction de cet article, Evelyn Torres qui a vérifié les références, et Bruce Anderson pour ses commentaires sur une version antérieure présentée le 18 juillet 2015 à l’université Pacific Union College, lors d’une conférence sur le centenaire de la mort d’Ellen White.

    David J. B. Trim

    Dans le livre de Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles, publié deux ans après la création de l’Église adventiste du septième jour, le Roi de cœur dit au lapin blanc : «Commence au commencement, puis continue jusqu’à la fin ; ensuite arrête-toi.» Pourtant, dans l’histoire il est parfois utile de commencer non par le commencement, mais par la fin. Le 24 juillet 1915, Arthur G. Daniells s’adressa aux quatre mille personnes qui étaient présentes aux funérailles d’Ellen White, à l’église Dime Tabernacle de Battle Creek1266 Francis M. Wilcox, «The Final Funeral Services of Mrs. Ellen G. White », Review and Herald [HR par la suite], Aug. 5, 1915, p. 3. Après son décès le 16 juillet, il y avait eu deux services : l’un à Elmshaven le 18 juillet, auquel «environ quatre cents personnes» étaient présentes, et l’autre à Oakland le 19 juillet, auquel «environ mille personnes» étaient présentes (ibid.).. Arthur G. Daniells connaissait Ellen White et avait travaillé avec elle pendant vingt-cinq ans. Il était président de la Conférence générale depuis quatorze ans, et il prit la parole au nom d’un mouvement qui commençait à devenir international1267 A. G. Daniells, «Life Sketches of Sister E. G. White», RH, Aug. 5, 1915, pp. 4-8... En faisant son panégyrique, il mit l’accent sur l’engagement d’Ellen White dans la mission mondiale :DDP 399.1

    «Dans les écrits de Mme White, une place importante est accordée aux responsabilités de l’Église dans le domaine du service missionnaire tant chez nous qu’à l’étranger. Tous les membres du corps de l’Église sont invités à être une lumière dans notre monde, une bénédiction pour ceux qu’ils fréquentent. Tous doivent suivre les pas du Maître et faire preuve d’altruisme. Et l’Église chrétienne est encouragée à faire de son mieux pour évangéliser ceux qui tâtonnent dans les ténèbres et se perdent en raison des croyances superstitieuses des pays païens. Allez dans le monde, donnez tout au monde, travaillez pour le monde - cette exhortation est le fil conducteur de tous les écrits de Mme White1268Ibid., p. 8.DDP 399.2

    Avec le recul, il est frappant de constater que dans le bilan des soixante-dix années du ministère prophétique d’Ellen White, Arthur G. Daniells souligna avant tout que le thème majeur de ses écrits fut la mission en général, et la mission à l’étranger en particulier.DDP 399.3

    Dans cet essai, je désire montrer qu’Arthur G. Daniells avait raison : la mission était la priorité absolue d’Ellen White. De plus, même si elle mettait l’accent sur «les responsabilités de l’Église [...] et la mission dans notre pays», elle était particulièrement attachée à l’implication de l’Église dans les projets d’évangélisation à l’étranger. Elle insista sur ce point dans les dernières années de sa vie. La nécessité de proclamer «la bonne nouvelle» et les vérités prophétiques de l’Apocalypse partout, à tous les peuples (et notamment ceux qui n’avaient jamais entendu parler de l’Évangile) et «dans le monde entier» est évoquée «dans tous les écrits de Mme White».DDP 400.1

    Cela étant dit, ses écrits sont si importants et si variés, et Ellen White était passionnée par tellement de sujets, que l’affirmation selon laquelle la mission à l’étranger était une priorité pour elle peut sembler tendancieuse. Mes collègues œuvrant dans les domaines de l’éducation, des publications et de la santé pourraient citer de nombreux textes prouvant son intérêt pour ces questions. Je pense cependant que pour elle, tout était question de méthodologie - le moyen d’arriver à une fin. Dans cet essai je montrerai que le thème majeur des écrits d’Ellen White est le fait que tous les membres d’Église devraient partager largement la bonne nouvelle que «le Fils de Dieu [.] est venu parmi les fils des hommes », revêtant «la nature humaine afin de pouvoir répondre aux besoins des hommes », «faisant preuve d’amour, de miséricorde et de compassion [.] dans toutes ses actions », démontrant «la hauteur et la profondeur de l’amour de Dieu1269 Ellen G. White, Redemption : or The Temptation of Christ in the Wilderness (Battle Creek, Mich. : Seventh-day Adventist Publishing Association, 1877), p. 43, repris dans Selected Messages (Washington D.C. : Review and Herald, 1958, 1980), vol. 1, p. 278 ; Steps to Christ (Mountain View, Calif. : Pacific Press, 1956),pp. 3, 5.». Dans la pensée d’Ellen White, les prédications, les écoles, la littérature et la tempérance en toutes choses étaient différentes façons d’exalter devant le monde notre Seigneur et Sauveur, notre Rédempteur et Grand- Prêtre.DDP 400.2

    Agir ainsi est la mission de l’Église et de tous ses membres, quel que soit le pays dans lequel ils vivent. Daniells résuma ainsi la pensée d’Ellen White : «Chaque membre du corps doit [.] être une lumière dans le monde. [.] Tous les membres doivent imiter le Maître et faire preuve d’altruisme. »DDP 400.3

    Pourtant, la passion pour la mission d’Ellen White avait une application particulière. Comme le disait Daniells, voici ce qu’elle pensait: «L’Église chrétienne est encouragée à faire de son mieux pour évangéliser ceux qui tâtonnent dans les ténèbres et se perdent en raison des croyances superstitieuses des pays païens.» Ce n’était pas simplement une préoccupation théorique, comme le souligna Daniells dans son panégyrique :DDP 400.4

    «Elle consacra soixante-dix années de sa vie à servir la cause de Dieu au nom de l’humanité pécheresse, souffrante et affligée. Après avoir effectué de nombreux voyages aux États-Unis entre 1846 et 1885, elle se rendit en Europe où elle œuvra pendant deux ans dans le but de faire de la formation. En 1891 elle alla en Australie où elle resta neuf ans, voyageant dans les colonies et consacrant toute son énergie à établir la mission1270 Daniells, p. 8.. »DDP 400.5

    Comme nous l’avons déjà dit, voici quelle fut la conclusion de Daniells : «Allez dans le monde, donnez tout au monde, travaillez pour le monde - cette exhortation est le fil conducteur de tous les écrits de Mme White.»DDP 401.1

    Ainsi, même si cet essai porte avant tout sur Ellen White et la mission adventiste, il analyse également sa pensée et ses écrits sur la mission. J’évoquerai brièvement la mission intérieure car, comme nous le verrons, selon Ellen White «la mission intérieure et la mission à l’étranger» étaient étroitement liées, comme le disait Daniells. Ellen White joua un rôle majeur en persuadant les adventistes du septième jour d’accepter la responsabilité consistant à évangéliser au-delà du territoire de l’Amérique du Nord. De plus, à la fin de sa vie et de son ministère, elle accorda de plus en plus d’importance à la mission dans les pays et les régions où le christianisme était minoritaire ou absent. L’histoire d’Ellen White et de la mission adventiste nous montre qu’avec l’aide de Dieu, elle comprit progressivement l’importance majeure d’évangéliser en dehors de l’Amérique du Nord, et notamment au sein des groupes n’ayant jamais entendu parler de Jésus-Christ. Elle fut la première à mettre l’accent sur ce point.DDP 401.2

    Il y a trente ans, BØrge Schantz mena une étude systématique sur la mission adventiste comprenant une analyse intéressante et complète des «théories missionnaires d’Ellen G. White1271 B0rge Schantz, «The Development of Seventh-day Adventist Missionary Thought : A Contemporary Appraisal» (Ph. D. diss., Fuller Theological Seminary, 1983), pp. 470-714.». Cela fut la première analyse sérieuse de la pensée d’Ellen White sur le thème de la mission. Cependant, elle ne contient pas d’étude sommative de ses principes concernant la mission. Deux autres études furent effectuées, mais leur étendue est limitée sur le plan chronologique et géographique. Dans son analyse pertinente de la théologie adventiste de la mission jusqu’en 1874, Gerard Damsteegt évoque souvent les écrits d’Ellen White sur le sujet mais ne propose pas de synthèse et résume un seul point (la «porte fermée») alors que Rex Riches donne un aperçu de la pensée d’Ellen White sur la mission en Europe, notamment en Grande-Bretagne1272 P. Gerard Damsteegt, Foundations of the Seventh-day Adventist Message and Mission (Grand Rapids : Eerdmans, 1997), chap. 4, 5, p. 149-154 ; Rex Riches, Establishing the British Mission of the Seventh-day Adventist Church 1863-1887 (Greensboro, N.C. : privately printed, 2004), pp. 271-275..DDP 401.3

    Ellen White écrivit des milliers de mots sur le service missionnaire à l’étranger et il n’est pas facile de résumer sa pensée sur les sujets auxquels elle attachait de l’importance. S’inspirant de ce que Dieu lui montrait dans ses visions et de son expérience concrète en tant qu’évangéliste et missionnaire, Ellen White évoquait fréquemment certains thèmes quand elle écrivait au sujet de la mission, mettant l’accent sur certaines méthodologies et certains aspects qui lui semblaient importants. Dans le cadre de cet essai, je me suis efforcé de tirer de ses écrits les principes qui lui semblaient essentiels pour le service missionnaire, après avoir étudié sa pensée générale sur la mission. Ellen White produisit de nombreux écrits sur la mission, ce qui aida l’Église adventiste à passer d’une vision centrée sur l’Amérique à une vision plus globale. Dans ses écrits, six principes majeurs apparaissent :DDP 401.4

    1. Le travail missionnaire doit être mené par des personnes d’expérience. Celles qui ne se sont jamais rendues dans un champ missionnaire ne doivent pas décider de quelle façon il convient d’œuvrer dans ce domaine.DDP 402.1

    2. Les jeunes ont un rôle essentiel à jouer et il convient de leur confier des responsabilités. Ils doivent cependant être correctement formés.DDP 402.2

    3. Les ressources financières sont essentielles, mais elles doivent être réparties de façon à pouvoir travailler dans de nouveaux territoires plutôt que de vouloir se concentrer sur les projets existants.DDP 402.3

    4. La mission adventiste doit être présente dans le monde entier, comme le recommande l’Écriture, car sinon des âmes pourraient être perdues et le retour du Christ pourrait être retardé.DDP 402.4

    5. La mission adventiste doit être centrée sur le Christ et dirigée avec amour par des missionnaires qui entretiennent une relation étroite avec Jésus, par la puissance du Saint-Esprit.DDP 402.5

    6. Enfin, le message adventiste doit être partagé avec tous les groupes nationaux, ethniques, linguistiques, mais aussi religieux. L’adventisme du septième jour n’est pas un simple mouvement de réforme au sein du protestantisme. Tous doivent entendre parler de «l’Évangile éternel» et découvrir «les commandements de Dieu et la foi de Jésus».DDP 402.6

    Il est important de noter que, si elles sont prises hors contexte, certaines déclarations d’Ellen White peuvent sembler contradictoires parce qu’elles mettent l’accent sur des méthodes différentes. Mais on peut reprocher à Ellen White d’avoir fait preuve d’incohérence. Au contraire, elle défendait une vision holistique de la mission nécessitant parfois une approche plurielle. Par conséquent, parfois et dans certaines circonstances, elle mettait l’accent sur un aspect particulier de la mission parce qu’elle craignait qu’on ne le perde de vue. Cependant, cela ne signifie pas qu’elle considérait qu’il fallait insister sur ce seul aspect ou qu’il était plus important que les autres. Elle pensait que les différentes composantes de la mission étaient complémentaires. Heureusement, dans beaucoup de ses écrits elle évoqua toutes ces composantes, ce qui nous permet de constater qu’elle avait une approche très large de la mission qui devait être menée dans le domaine de la médecine, de l’éducation, des publications et des ministères personnels.DDP 402.7

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