La génération Y
Réfléchissons maintenant au profil de la génération Y. Sur le plan démographique, il n’y a pas d’unanimité concernant une date précise. Les membres de la génération Y sont considérés comme étant nés entre le début des années 1980 et le milieu des années 2000. Aux États-Unis, en comptant toutes les personnes allant de l’adolescence à une trentaine d’années, on estime que la génération Y est constituée de 80 millions d’individus, ce qui fait de cette génération la plus importante après celle du baby-boom. En fait, d’après certaines estimations, en 2015 aux États-Unis la génération Y constitue «50 % des personnes actives », et d’ici 2020 ce chiffre devrait monter à 75 %.DDP 440.3
La génération Y est donc une force sociétale qu’il faut prendre en considération - sur le plan économique, social et certainement spirituel. Qui sont ces personnes ? Voici de quelle façon le Pew Research Center les décrit dans une étude menée en mars 2014:DDP 440.4
«La génération Y arrive à l’âge adulte suivant un chemin bien particulier. Ceux qui appartiennent à cette génération sont aujourd’hui âgés de 18 à 33 ans. Ils ne sont généralement pas engagés dans des institutions politiques ou religieuses. Ils sont passionnés par les réseaux sociaux, ils sont accablés par les dettes, ils sont de nature plutôt méfiante, ils ne souhaitent pas se marier rapidement, et ils sont optimistes quant à l’avenir. En Amérique cette génération est très diverse sur le plan racial. Sur bien des plans, elle est très différente des générations précédentes. Et ceux qui appartiennent à cette génération sont aussi très différents de leurs aînés au même âge. L’étude du Pew Research Center montre que 50 % d’entre eux se décrivent comme étant indépendants politiquement et 29 % affirment ne pas avoir de religion particulière. Ces chiffres sont les plus élevés depuis vingt-cinq ans, à savoir depuis que le Pew Research Center mène des enquêtes dans ce domaine.»DDP 440.5
Peu engagés, sans appartenance particulière, accablés par les dettes, peu pressés de se marier et pourtant optimistes concernant l’avenir, il n’est pas étonnant que les membres de la génération Y soient difficiles à cerner dans le domaine des affaires, de l’éducation, de la politique et de la religion.DDP 441.1
Pourtant, leur profil est loin d’être négatif. David Burstein parle «d’idéalisme pragmatique» les concernant : «Dans son livre Fast Future, Burstein décrit l’approche de la génération Y des changements sociaux en termes d’idéalisme pragmatique, à savoir qu’ils éprouvent le désir de faire du monde un lieu meilleur et ils ont la conviction que, pour ce faire, il est nécessaire d’établir de nouvelles institutions tout en travaillant à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des institutions existantes. »DDP 441.2
Voici ce que déclara Patrick Spenner dans le magazine Forbes au sujet de l’optimisme et du champ d’opportunités qu’offre la génération Y dans le domaine des affaires et des finances :DDP 441.3
«Tout le monde semble parler de la génération Y aujourd’hui. Ce n’est pas uniquement parce qu’il s’agit de la génération la plus importante en raison de sa taille - même si cela y contribue. C’est parce qu’elle nous fascine. Le monde des médias, de la politique et bien sûr du marketing essaie de les toucher. Mais au-delà de l’importance de cette génération, pourquoi intéresse-t-elle tant de monde? C’est en raison de l’approche du moi (faute d’une meilleure expression) de ses membres, de leur approche étonnamment optimiste de la vie (malgré les difficultés économiques auxquelles ils sont confrontés) et de leur approche peu conventionnelle des différentes étapes de la vie. »DDP 441.4
Cet idéalisme optimiste est une bonne raison pour l’Église d’essayer de toucher cette génération et d’entretenir des relations avec ses membres qui pourraient jouer un rôle majeur en cette période de la fin des temps.DDP 441.5
Mais cette mission n’est pas facile à mener. La génération Y représente un véritable défi pour l’Église, car les membres de cette génération sont hyperactifs, d’origines très diverses, dépendants des nouvelles technologies, très éclectiques en matière de théologie, de moralité et de sexualité.DDP 442.1
Comment pouvons-nous donc présenter les écrits d’Ellen White à cette génération? Comment le don de prophétie peut-il être expliqué à cette génération, aussi bien dans l’Église que dans la société au sens large, de façon à l’interpeller ? Existe-t-il une stratégie particulière que l’Église pourrait mettre en œuvre pour encourager cette génération à lire les écrits de cet auteur féminin du 19 ème siècle, dans le but que chacun de ses membres soient bénis par sa lecture ?DDP 442.2