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Don De Prophétie: Une Réflexion Biblique Et Historique

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    Arguments bibliques

    Les arguments bibliques montrant que la Bible est inspirée ne manquent pas et ont été étudiés par de nombreux théologiens adventistes 238Voir par exemple Peter M. van Bemmelen, «Revelation and Inspiration», Handbook of Seventh-day Adventist Theology, ed. Raoul Dederen (Hagerstown, Md. : Review and Herald@, 2000), pp. 23-45 ; Fernando Canale, «Revelation and Inspiration», Understanding Scripture : An Adventist Approach, ed. George W. Reid (Silver Spring, Md. : Biblical Research Institute, 2005), pp. 47-72 ; Alberto R. Timm, «Divine Accommodation and Cultural Conditioning of the Inspired Writings», Journal for the Adventist Theological Society 19, nos 1-2 (2008), pp. 161-174. Pour d’autres sources, voir Alberto R. Timm, «A History of Seventh-day Adventist Views on Biblical and Prophetic Inspiration (1844-2000)», Journal of the Adventist Theological Society 10, nos 1-2 (1999), pp. 486-542.. Ainsi, dans ce chapitre, nous nous concentrerons sur certains passages importants et nous nous efforcerons de résumer ces arguments. La question de l’origine et de la nature de la Bible est abordée dans deux passages bibliques majeurs, 2 Timothée 3.16 et 2 Pierre 1.20,21. Ils peuvent être utilisés pour définir le cadre dans lequel nous pouvons étudier l’origine et la nature de la Bible.DDP 101.2

    Révélation et inspiration dans 2 Timothée 3.16

    Paul écrit à Timothée au sujet de la période difficile qu’ils vivent et de la nécessité de lutter contre les faux enseignants. Il encourage Timothée à s’opposer à eux et à retenir les véritables enseignements qu’il a reçus, parce qu’ils proviennent des écrits sacrés inspirés par Dieu 239Pour plus de détails sur le contexte de ce passage, voir G. W. Knight, The Pastoral Epistles : A Commentary on the Greek Text (Grand Rapids : Eerdmans, 1999), p. 438.. Dans 2 Timothée 3.16, Paul s’intéresse surtout à la fonction de la Bible, à son utilité pour l’Église et à l’expérience des croyants. Cependant, il associe la fonction de la Bible et sa nature. Tout d’abord, il mentionne l’objet et l’étendue de la révélation. Le texte dit clairement que «toute Écriture» est inspirée. Le mot «Écriture» (graphe en grec) est généralement utilisé dans le Nouveau Testament pour faire référence à la littérature biblique, l’Écriture 240Voir notamment R. Mayer et C. Brown, «Scripture», New International Dictionary of New Testament Theology, ed. Colin Brown (Grand Rapids : Zondervan, 1978), vol. 3, p. 490 ; G. W. Knight III, Commentary on the Pastoral Epistles (Grand Rapids : Eerdmans, 1992), p. 445.. Dans d’autres passages du Nouveau Testament, le mot «Écriture» au singulier est employé pour désigner une partie spécifique de l’Ancien Testament (par exemple Luc 4.21 ; Jean 19.37), mais dans la plupart des cas, il désigne simplement l’Écriture dans son ensemble (par exemple Galates 3.22 ; Jacques 4.5) 241Voir Gottlob Schrenk, «B. Graphe as Holy Scripture», Theological Dictionary of the New Testament, ed. Gerhard Kittel (Grand Rapids : Eerdmans, 1964), vol. 1, pp. 752-755 ; H. Hübner, «Graphe Scripture», Exegetical Dictionary of the New Testament, ed. Horst Balz and Gerhard Schneider (Grand Rapids : Eerdmans, 1990), vol. 1, p. 261 ; Benjamin Fiore, The Pastoral Epistles : First Timothy, Second Timothy, Titus (Collegeville, Minn. ; Liturgical Press, 2007), p. 171.. Dans 2 Timothée 3.16, le mot «Écriture» désigne les saintes Écritures, du moins l’Ancien Testament 242William D. Mounce, Pastoral Epistles (Nashville : Nelson, 2000), p. 565. Certaines personnes suggèrent également que, dans ce texte, l’expression «toute Écriture» pourrait comprendre non seulement l’Ancien Testament mais aussi «les récits du Nouveau Testament qui existaient déjà et peut-être même ceux de Paul et d’autres écrits apostoliques inspirés par l’Esprit». (Knight III, Pastoral Epistles, p. 448).. Dans 1 Timothée 5.18, il est utilisé pour introduire une citation de l’Ancien Testament. Dans ce cas précis, le mot «Écriture» désigne la totalité des Écritures dont un passage est cité.DDP 102.1

    Dans 2 Timothée 3.16, l’idée selon laquelle le mot «Écriture» fait référence à la totalité des Écritures est sous-tendue non seulement parce que c’est la façon dont ce terme est employé dans le Nouveau Testament, mais également en raison du mot «toute». «Toute Écriture» peut signifier «chaque Écriture», autrement dit chaque partie des Écritures ou «la totalité de l’Écriture». L’idée est la même. Si chaque partie de l’Écriture est inspirée, alors la totalité l’est également. L’idée que l’expression «toute Écriture» implique que seules certaines parties des Écritures seraient inspirées n’est pas acceptable en raison du contexte 243Dans Pastoral Epistles, p. 566, Mounce déclare : «Paul encourage Timothée à centrer son ministère sur les Écritures parce qu’elles viennent de Dieu et le formeront pour le service. Ainsi, d’après le contexte, on ne peut évoquer ici le manque de fiabilité de certaines parties des Écritures. ».DDP 102.2

    Deuxièmement, Paul aborde la question du lien entre l’inspiration et les Écritures. Le terme grec theopneustos, traduit par «inspiré », n’est utilisé que dans ce passage du Nouveau Testament. Ce n’est pas un verbe, mais un adjectif verbal formé par la combinaison de deux mots grecs (theos, «Dieu», et pneo, «souffler, inspirer») auxquels le suffixe d’un adjectif verbal a été ajouté (tos). On peut le traduire de deux façons différentes : (a) «inspirer Dieu», c’est-à- dire faire réfléchir au sujet de Dieu en étant rempli du souffle de Dieu ; ou (b) «inspiré / soufflé par Dieu», ce qui signifie que l’Écriture est le fruit de l’inspiration de Dieu. La plupart des commentateurs considèrent que la deuxième définition est la bonne en raison du suffixe ajouté au terme grec (tos évoquant un sens passif) 244Ben Witherington III, Letters, p. 360 ; Knight, Pastoral Epistles, p. 446 ; I. Howard Marshall, The Pastoral Epistles (Edinburgh: T. & T. Clark, 1999), p. 793. Dans Pastoral Epistles, p. 589, Towner souligne que le terme grec «est généralement considéré comme un passif dans le sens «inspiré par Dieu».».DDP 103.1

    Le lien entre ce terme et l’expression qui précède «toute Écriture» est débattu par certains théologiens. Une fois encore, on peut traduire cela de deux façons : (a) «Toute Écriture inspirée par Dieu est...» ou (b) «Toute Écriture est inspirée par Dieu.» La première traduction pourrait signifier que toute l’Écriture n’est pas inspirée, alors que la deuxième veut dire que toute l’Écriture est inspirée. La plupart des théologiens considèrent que l’ordre des mots en grec justifie la deuxième traduction 245Pour plus de détails, voir par exemple J.N.D. Kelly, The Pastoral Epistles: 1 Timothy, 2 Timothy and Titus (Peabody, Mass.: Hendrickson, 1963), p. 203; Gordon D. Fee, 1 and 2 Timothy, Titus ( Peabody, Mass. : Hendrickson, 1984), p. 279 ; Knight III, Pastoral Epistles, pp. 446, 447 ; Marshall, Pastoral Epistles, pp. 792, 793 ; Mounce, Pastoral Epistles, p. 566.. Le contexte est plus important encore. Comme nous l’avons indiqué, il montre que l’apôtre ne cherche pas à faire une distinction entre ce qui est inspiré par Dieu dans la Bible et ce qui ne l’est pas 246Mounce, Pastoral Epistles, p. 566.. Une telle distinction n’est pas conforme au contenu du Nouveau Testament, et ce verset ne confirme pas sa pertinence.DDP 103.2

    Troisièmement, Paul aborde la question du sens même de l’inspiration. Que signifie l’expression «toute Écriture est soufflée par Dieu»? Cela signifie qu’elle a été «inspirée» par Dieu. Le verbe «inspirer» vient du latin inspirare, «souffler, inspirer dans », et l’une de ses significations est «respirer, souffler sur ou dans». Ce passage nous dit que l’Écriture est le fruit du souffle de Dieu. C’est grâce au souffle de Dieu qu’Adam vint à la vie (Genèse 2.7) et que l’univers fut créé par Dieu (Psaumes 33.6). La même puissance créatrice divine fut nécessaire pour amener l’Écriture à la vie. Cela signifie que l’Écriture est le résultat de l’œuvre merveilleuse et insondable de Dieu. C’est extrêmement important dans la mesure où cela rend la Bible unique sur le plan de sa nature et de son autorité. Dieu utilisa les êtres humains, mais l’apôtre nous dit que l’Écriture en tant que telle n’est pas à mettre à leur crédit, mais à celui de Dieu. Étant donné que toute l’Écriture trouve son origine en lui, elle est fiable et digne de confiance. Le contexte du mot theopneustos indique qu’il fait référence «à la nature sainte des Écritures, à leur origine divine et à leur puissance permettant de sanctifier les croyants 247Ceslas Spicq et James D. Ernest, Theological Lexicon ofthe New Testament (Peabody, Mass. : Hendrickson, 1994), vol. 2, p. 193.».DDP 103.3

    Nous pouvons donc tirer deux conclusions au sujet de ce passage. Premièrement, le texte n’explique pas le mécanisme de l’inspiration de Dieu et ne précise pas le mode d’inspiration employé. Il s’agit manifestement d’une expression métaphorique utilisée pour transmettre le message que Dieu fut non seulement directement impliqué dans la création des Écritures, mais qu’il en fut lui-même le Créateur. Deuxièmement, le texte ne fait de distinction entre la révélation et l’inspiration. Ce type de distinction est le résultat de débats théologiques motivés par le désir d’établir des nuances qui devraient paraît-il nous aider à comprendre quel était le lien entre Dieu et ses instruments humains. Dans la Bible, la révélation et l’inspiration sont un seul et même processus.DDP 104.1

    Révélation et inspiration dans 2 Pierre 1.20,21

    Pierre nous donne davantage d’informations sur la signification du processus de révélation et d’inspiration que Paul dans 2 Timothée 3.16. Plusieurs éléments méritent d’être étudiés. Il convient de réfléchir tout d’abord au sens de l’expression «aucune prophétie de l’Écriture» (TOB). Elle peut laisser à penser que Pierre fait spécifiquement référence aux parties prophétiques de l’Ancien Testament. Certes, l’apôtre aborde la question de la nature prophétique de l’Écriture, mais ce qu’il dit à ce sujet s’applique à l’Écriture même. Le contexte indique qu’il n’essaie pas de faire une distinction entre les prophéties de l’Écriture et d’autres passages bibliques. Dans ce cas, le mot «Écriture» (graphē) fait clairement référence à la totalité de la Bible.DDP 104.2

    Deuxièmement, nous devons étudier l’expression «interprétation privée» (TOB). Certaines traductions ont donc ajouté le mot «prophète». Mais en grec, le texte dit: «l’interprétation [d’une personne] (idias epuluseōs)». On peut lire ce passage de deux façons, comme le montrent ces différentes traductions : «Aucune prophétie n’est le fruit de l’interprétation personnelle du prophète.» (traduction française de la NIV) Ou bien : «Aucune prophétie de l’Écriture n’est affaire d’interprétation privée.» (TOB) Le cœur de ce verset est le terme idias (» de quelqu’un même») 248Peter H. Davids, The Letters of 2 Peter and Jude (Grand Rapids : Eerdmans, 2006), p. 210.. La deuxième traduction suggère qu’un individu en tant que tel n’est pas libre d’interpréter les Écritures. Cet argument est utilisé pour encourager le ministère d’enseignement de l’Église 249Ruth Anne Reese, 2 Peter and Jude (Grand Rapids : Eerdmans, 2007), pp. 145, 146.. La première traduction évoque l’idée que l’Écriture ne résulte pas ou ne tire pas son origine de l’interprétation particulière du prophète. Il y a une opposition entre «l’interprétation privée» et «l’Esprit saint». Cette opposition existe-t- elle entre l’Esprit et le lecteur, ou l’Esprit et l’auteur? Bien que l’introduction du mot «prophète» dans ce texte semble maladroite, il semble que ce soit l’interprétation la plus pertinente pour plusieurs raisons 250Voir Richard J. Bauckham, Jude and 2 Peter (Waco, Tex. : Word, 1983), pp. 229-232..DDP 104.3

    Le terme idios était utilisé dans la littérature juive hellénistique et les premières déclarations chrétiennes comme un terme semi-technique dans le but de réfuter l’origine humaine des prophéties 251Ibid., pp. 229, 230.. Cela montrerait donc que Pierre évoque l’origine des prophéties et non l’interprétation des prophéties. De plus, il n’y a pas d’exemple marquant dans lequel le nom epilusis ou le verbe epiluein serait utilisé pour faire référence à l’interprétation humaine de l’Écriture. Les cas où nous nous approchons le plus de ce sens sont ceux dans lesquels ces termes sont employés pour faire référence à l’interprétation de Dieu d’une révélation accordée à un prophète. Par exemple, dans la version grecque, les deux termes sont utilisés pour évoquer l’interprétation que Dieu révéla à Joseph concernant les rêves de l’échanson et du panetier (Genèse 40.8 ; 41.8,12) 252Ibid., pp. 230, 231. Il y a «un parallèle païen frappant, dans lequel l’interprétation défavorable d’une prophétesse au sujet d’un présage est rejetée avec ces paroles : «Tu as donné le signe de ta propre interprétation» (su seautē epelusas to sēmeion...). Ce parallèle est particulièrement intéressant, car la motivation principale des faux enseignants auxquels Pierre s’oppose dans 2 Pierre était certainement d’ordre sceptique et rationnel et trouvait son origine dans le contexte païen hellénistique.» (p. 231). L’accent est mis de nouveau sur l’origine des prophéties et non sur leur interprétation par les lecteurs. Enfin, dans le contexte de notre passage, Pierre aborde la question non pas de l’interprétation privée des prophéties, mais celle de leur authenticité 253 Michael Green, 2 Peter and Jude (Grand Rapids : Eerdmans, 1987), p. 101..DDP 105.1

    «Le thème qu’il aborde est celui de l’origine et de la fiabilité de l’enseignement chrétien au sujet de la grâce, de la sainteté et du ciel. Le même Dieu que les apôtres entendirent parler lors de la transfiguration de Jésus parla également par l’intermédiaire des prophètes. L’argument développé dans les versets 20 et 21 est une conclusion logique et nécessaire du paragraphe précédent. Ainsi, nous pouvons faire confiance au récit apostolique de la transfiguration parce que Dieu parla. Et nous pouvons faire confiance à l’Écriture parce que Dieu parla par l’intermédiaire d’auteurs humains. Les prophètes n’inventèrent pas ce qu’ils écrivirent 254Ibid. Voir aussi Baukham, p. 232 ; Davids, p. 213.. »DDP 105.2

    Troisièmement, nous devons étudier l’expression «volonté humaine». Le texte de 2 Pierre 1.21 a une structure en parallélisme antithétique utilisée dans le but de mettre l’accent sur l’origine divine des prophéties : «Aucun message de prophète n’a jamais été apporté par une volonté humaine : c’est portés par l’Esprit saint que des humains ont parlé de la part de Dieu.» La négation du début du verset est exprimée de façon claire, comme l’indique l’emploi des mots «aucun» et «jamais» 255Walter Bauer, W. F. Amdt, F. W. Gingrich et F. W. Danker, A Greek-English Lexicon of the New Testament and other Early Christian Literature, rev. and ed. F. W. Danker (Chicago : University of Chicago Press, 2000), p. 856.. L’idée que les prophéties pourraient être le fruit d’un désir humain est clairement réfutée. Elles sont d’origine divine. Le verbe grec traduit par «n’a été apporté» est pherō, et il signifie donc «apporter, porter, mener 256M. Wolter, «Pherō carry, bring, bear ; endure ; uphold»,Exegetical Dictionary of the New Testament, ed. Horst Balz and Gerhard Schneider (Grand Rapids: Eerdmans, 1993), vol. 3, p. 418.». Dans ce cas, il signifie «qu’aucune prophétie n’est jamais venue d’un élan humain 257Ibid., p. 419. On pourrait aussi traduire ce verbe par «n’a jamais été prononcée».».DDP 106.1

    Quatrièmement, nous devons faire le lien entre l’individu et l’Esprit. L’expression «de la part de Dieu» indique que les prophètes ne prenaient pas la parole de leur propre initiative, mais qu’ils y étaient encouragés par l’action divine (elalēsan apo theou, «ils parlaient de la part de Dieu»). L’accent est mis ici sur la transmission du message reçu de Dieu ou bien sur le moment où il était transmis à autrui par la parole humaine. Lors de ce processus, les prophètes «étaient portés par le Saint-Esprit». Le verbe employé ici est le même que celui qui est utilisé dans la première partie du verset, phero. L’idée développée ici est celle d’être «poussé, conduit» par la puissance de l’Esprit et non par la volonté humaine.DDP 106.2

    Ces deux passages que nous venons d’étudier brièvement sont riches d’enseignements au sujet de la révélation et de l’inspiration. Premièrement, ils montrent tous deux que Dieu et les êtres humains sont impliqués dans le processus de révélation et d’inspiration. Cependant, il est dit clairement que la volonté humaine n’a pas été engagée dans la création du message et n’a rien à voir avec son origine. Le rôle des prophètes est bien défini. Ils recevaient les messages de Dieu, mais en dehors de cela, ils se contentaient de «parler (elalēsan), de proclamer et de communiquer les explications, les déclarations et les interprétations dont Dieu était l’auteur 258Canale, p. 49.». Manifestement, ils parlaient dans une langue qu’ils connaissaient. Deuxièmement, il convient de souligner qu’en dehors de l’expression «portés par l’Esprit», rien n’est dit dans ces passages sur la façon dont fonctionnait l’interaction entre les hommes et Dieu dans le processus de révélation et d’inspiration.DDP 106.3

    Le but de la théologie est d’étudier l’Écriture afin de tenter de comprendre sa nature divine et humaine. Ces passages bibliques ne confirment pas l’idée que la révélation et l’inspiration sont des moyens par lesquels Dieu dicte aux prophètes ce qu’ils doivent écrire. Troisièmement, ces passages ne font pas la distinction entre la révélation et l’inspiration. Selon la perspective divine, la réception et la communication du message sont inséparables. Toute tentative extrême visant à les distinguer n’est pas conforme à la Bible et crée une fausse dichotomie.DDP 107.1

    Cinquièmement, la transmission du message - que l’on appelle généralement «inspiration» - se faisait sous l’inspiration du Saint-Esprit qui, à ce moment précis, touchait et portait le prophète tandis qu’il transmettait à d’autres la révélation qui lui avait été donnée. Cela montre que les paroles des prophètes, qu’elles soient orales ou écrites, étaient guidées par Dieu.DDP 107.2

    Autres arguments bibliques

    Il apparaît dans toute la Bible que Dieu a parlé aux êtres humains par l’intermédiaire d’autres êtres humains. Les prophètes parlaient de la part de Dieu, et celui-ci identifiait leurs paroles aux siennes : Si quelqu’un n’écoute pas mes paroles, celles qu’il dira en mon nom, c’est moi qui lui en demanderai compte. (Deutéronome 18.19.) Dieu utilisait le langage humain comme moyen de communication. Les prophètes étaient ses messagers et parlaient pour lui, comme l’indique l’emploi de l’expression: «Ainsi parle le Seigneur.» Ils étaient pleinement conscients du fait que le message qu’ils proclamaient venait de Dieu : Maintenant, va ; je serai moi-même avec ta bouche, et je t’enseignerai ce que tu devras dire.(Exode 4.12.) Cependant, la personnalité du prophète n’était pas neutralisée. Nous constatons qu’il y avait une union de l’humain et du divin : Je serai moi-même avec ta bouche. Dieu ne prenait pas la place des prophètes au point que ceux-ci n’étaient pas impliqués dans ce qui se déroulait. Dieu leur enseignait ce qu’ils devaient dire. Il les instruisait. Et il leur demandait de transmettre ses paroles au peuple (Ézéchiel 2.7). Lorsque Dieu appela Jérémie à accomplir un ministère prophétique, il lui dit : J’ai mis mes paroles dans ta bouche. (Jérémie 1.9) Il devint l’instrument de Dieu pour la réception et la proclamation de son message.DDP 107.3

    Une fois qu’ils avaient reçu le message de Dieu, les prophètes devaient le transmettre au peuple. Bien souvent, ils étaient appelés à le proclamer sous la forme d’un sermon ou d’un discours : La parole du Seigneur me parvint : Va, crie à Jérusalem : Ainsi parle le Seigneur... (Jérémie 2.1,2) Les messages de Dieu devaient être proclamés largement et les prophètes devaient les transmettre à la foule (Jérémie 22.1 ; 26.2). Parfois, Dieu demandait aux prophètes de noter ses révélations et de les transmettre par écrit. Il dit à Moïse : Écris cela dans le livre, pour qu>on s>en souvienne. (Exode 17.14) Les messages devaient être conservés pour la suite. Dieu demanda ceci à Jérémie : Prends un livre- rouleau ; tu y écriras toutes les paroles que je t’ai dites sur Israël, sur Juda et sur toutes les nations depuis le jour où je t’ai parlé, depuis les jours de Josias, jusqu’à ce jour. (Jérémie 36.2.) L’action du Seigneur auprès des prophètes ne s’arrêtait pas à la révélation de ses messages. Il était avec eux durant le processus de transmission, s’assurant que ses messages étaient bien exprimés et correctement transmis, comme l’illustre l’expérience de Jérémie. Dieu lui accorda une vision et dialogua avec le prophète :DDP 107.4

    La parole du Seigneur me parvint : Que vois-tu, Jérémie ? Je répondis : Je vois une branche d’amandier — de «l’arbre-veilleur». Et le Seigneur me dit : Tu as bien vu ; car je veille sur ma parole pour l’accomplir. La parole du Seigneur me parvint une deuxième fois : Que vois-tu ? Je répondis : Je vois une marmite qui bouillonne du côté du nord. Et le Seigneur me dit : C’est du nord que le malheur déferlera sur tous les habitants du pays. (Jérémie 1.11-14.)DDP 108.1

    Dans cet exemple, nous constatons que, même après avoir donné une vision, le Seigneur voulut s’assurer que le prophète serait capable de transmettre son message. La transmission orale par les prophètes concernant la révélation que le Seigneur leur avait accordée devait correspondre à ce qu’ils avaient reçu. La parole et la pensée étaient indissociables. Dieu était impliqué dans le processus de révélation et d’inspiration du début à la fin.DDP 108.2

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